Son procès n’est pas encore terminé que Netflix et HBO préparent déjà des séries sur l’histoire de cette jeune Allemande sans moyens financiers qui a mené grand train durant près d’un an à New York en se faisant passer pour une riche héritière.
Anna Sorokin, connue à New York sous le nom d’Anna Delvey, est actuellement jugée pour une série de fraudes, qui lui ont permis de réunir 275.000 dollars par divers subterfuges et d’en dépenser l’essentiel à toute vitesse. Arrivée dans la plus grande ville des Etats-Unis début 2016, cette jeune femme d’origine russe au visage juvénile a séjourné, à l’œil, dans plusieurs grands hôtels de Manhattan, dont les employés ont, à chaque fois, été mystifiés par son aplomb.
A l’audience, jeudi, le manager de l’hôtel tendance The Beekman a raconté comment elle avait laissé une ardoise de plus de 11.000 dollars et disparu après 16 nuits passées dans l’établissement. Comme elle l’avait fait à Paris, où elle fut un temps stagiaire au magazine Purple Fashion, elle s’est vite mêlée aux habitués des lieux branchés de New York, dont certains l’ont accueillie dans leurs cercles. Elle s’était inventé un personnage, celui d’une riche héritière allemande, elle la fille d’un chauffeur routier russe, arrivée en Allemagne à 16 ans.
« If I can make it there, I’ll make it anywhere ». Si je peux y arriver ici, j’y arriverai n’importe où. A l’ouverture du procès, fin mars, Todd Spodek, son avocat, a cité la chanson « New York, New York » de Frank Sinatra.« Anna a dû mettre le pied dans la porte pour avoir sa chance dans la vie », a plaidé l’avocat devant la juge Diane Kiesel, qui a plusieurs fois tancé l’accusée, aujourd’hui âgée de 28 ans, pour ses frasques à l’audience.
Elle avait ainsi refusé, à plusieurs reprises, de se présenter, estimant que la tenue choisie par sa styliste personnelle n’était pas à son goût. « Ce n’est pas un défilé de mode! », lui a notamment lancé la magistrate, excédée. Pour alimenter son train de vie somptueux, Anna Sorokin est parvenue à obtenir un prêt de la banque américaine City National et a aussi réussi à encaisser une série de faux chèques. Mais ses projets étaient beaucoup plus ambitieux et centrés autour d’un projet de boîte de nuit haut de gamme avec une touche de galerie d’art.
Assurant être à la tête d’un patrimoine de 60 millions d’euros, elle a cherché à emprunter jusqu’à 35 millions de dollars pour financer le lancement de ce lieu, après avoir convaincu un puissant promoteur de lui proposer des locaux sur la prestigieuse Park Avenue. Elle n’a finalement jamais obtenu ce prêt. Toujours armée de ce cran sans faille, elle a également convaincu la compagnie aérienne Blade de lui affréter un jet privé pour se rendre à Omaha (Nebraska), assister à la conférence annuelle de l’investisseur gourou Warren Buffett. Facture de l’opération, jamais honorée: 35.000 dollars.
Détenue depuis un an et demi dans la tristement célèbre prison new-yorkaise de Rikers Island, Anna Sorokin risque jusqu’à 15 ans de prison. Son histoire a été révélée au grand public par un article du magazine Vanity Fair, écrit par une photographe du mensuel qui était devenu amie avec Anna Sorokin, avant que celle-ci ne la fasse tomber dans un traquenard. Après avoir séjourné avec la jeune femme au légendaire palace marocain « La Mamounia », la photographe s’est trouvée contrainte de régler la note, soit plus de 62.000 dollars, plus que son salaire annuel.
Les droits du récit de Vanity Fair ont été achetés par la réalisatrice et actrice Lena Dunham, qui va en faire une série pour la chaîne câblée HBO. Ceux d’un autre article fleuve, celui du magazine New York, ont eux été acquis par la célèbre productrice Shonda Rhimes, en vue d’une autre série, pour Netflix celle-ci.
D.C avec AFP
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