L’Antarctique, le continent qui possède le climat le plus hostile de la planète, semble être las de la glace et de la neige. Des images publiées par la NASA semblent indiquer que ce territoire glacial est en train de se verdir.
À une époque pas si lointaine, le Groenland était vert. Son nom signifie littéralement en vieux norrois « La Terre verte ». Bien que ce ne soit qu’un nom, il ne laisse pas indifférent, étant donné l’inhospitalité relative qu’on lui connaît aujourd’hui. Affabulation des premiers colons islandais ou réalité oubliée ? Personne n’a vécu assez longtemps pour trancher une bonne fois pour toute la question. Il y a des millions d’années pourquoi pas, mais il y a des centaines d’années… Il semble que cela soit plus difficile à envisager.
S’il y a bien un endroit au monde que l’on peine vraiment aujourd’hui à imaginer un jour recouvert d’herbe, c’est bien l’Antarctique. Et pourtant… Selon les quantités de données récoltées ces 35 dernières années par les satellites Landsat (NASA et Institut géologique des États-Unis), l’Antarctique serait en train de devenir de plus en plus vert. Et non, ce n’est pas une blague.
Force est de constater que la péninsule antarctique se réchauffe un peu plus vite que d’autres régions du monde. Pour preuve, la végétation s’y étendait, en 1986, sur 0,9 kilomètre carré alors qu’elle a progressé jusqu’à 12 km carré en 2021. Les observations de Landsat 5 à Landsat 8 font aussi apparaître une accélération marquée du verdissement de l’Antarctique à partir de 2016.
Pour se faire une idée plus précise du phénomène, la NASA a publié des images issues d’une étude parue dans la revue Nature Geoscience. Elles dévoilent la quantité de verdure « presque certainement présente » sur les terres libres de glace de la péninsule antarctique à une altitude de moins de 300 mètres. Et elles montrent une expansion significative de la couverture végétale sur les îles Shetland du Sud et sur le côté ouest de la péninsule.
Une tendance au verdissement qui « choque » les scientifiques
« Nous nous attendions à une certaine augmentation de la couverture végétale globale, mais l’ampleur de la tendance au « verdissement » que nous avons trouvée nous a choqués », explique Oliver T. Bartlett, auteur de l’étude et maître de conférence en télédétection à l’université du Hertfordshire au Royaume-Uni. Ce qui « choque » véritablement dans les résultats de l’étude, c’est l’accélération de ce processus sur les cinq dernières années. De 2016 à 2021, le taux d’expansion de la végétation est supérieur de 33% par rapport aux 35 années étudiées, rapporte Sciences et Avenir.
Ce verdissement accéléré pourrait être lié à la diminution de la couverture de glace de mer, qui assurait jusqu’à présent un rôle de barrière naturelle contre l’arrivée de nouvelles espèces. Parmi les plantes qui y poussent, on trouve notamment des mousses, une plante pionnière qui colonise généralement en premier un milieu nu. En effet, les mousses contribuent à transformer un environnement pauvre en sol fertile.
À ce rythme, de nouvelles espèces non indigènes apparaîtront rapidement sur le sol de l’Antarctique, apportés par des radeaux de plastique et d’algues, comme le révèle une autre étude parue dans Global Change Biology au mois d’août dernier, ou bien des touristes ou des scientifiques. Plusieurs cas d’invasion ont déjà été documentés dans le nord de la péninsule antarctique et dans les îles voisines.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.