Antiracisme à Thionville en Moselle : le lycée Colbert s’appellera désormais Rosa Parks, du nom de l’activiste afro-américaine

Par Emmanuelle Bourdy
23 juin 2020 20:22 Mis à jour: 23 juin 2020 20:22

Le conseil régional du Grand Est a étudié un rapport sur le changement de nom du lycée Colbert-Sophie Germain de Thionville. Ce changement de nom a été validé ce vendredi 19 juin. Le lycée s’appellera désormais Rosa Parks, symbole de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.

La région Grand Est a donc opté pour le changement de nom du lycée Colbert-Sophie Germain, ce vendredi 19 juin, relate France Bleu. Le lycée portera désormais le nom de Rosa Parks, née en 1913 et décédée en 2005. Activiste afro-américaine, Rosa Parks est l’emblème de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.

Mais cette décision n’est pas du goût de tout le monde. C’est notamment le cas des membres du Rassemblement national, qui s’insurgent d’un tel changement. Ils y voient une décision politique alors que dans le même temps, un mouvement contre le racisme et les symboles coloniaux envahit la France.

Vendredi, la candidate à la mairie de Metz Françoise Grolet a manifesté son incompréhension sur son compte Twitter. « La fièvre destructrice contamine le (trop) Grand Est : ils débaptisent le lycée Colbert de Thionville ! Remplacent la grande scientifique des Lumières Sophie Germain par une activiste américaine ! Les mêmes qui nous refusaient un lycée Arnaud Beltrame », déplore-t-elle. L’officier supérieur de gendarmerie français Arnaud Beltrame est mort en service le 24 mars 2018 à Carcassonne (Aude), face à un terroriste islamiste lorsqu’il a échangé sa vie contre celle d’une jeune femme.

Marine Le Pen s’est elle aussi exprimée sur les réseaux sociaux. La présidente du Rassemblement national a écrit : « LR : le renoncement… », et a posé cette question au président LR du Grand Est : « Jean Rottner serait-il en train de céder à la dictature de l’émotion initiée par les Traoré et l’extrême gauche sur fond de racialisme ? »

France Bleu rapporte que ce choix a été fait en dehors de « toute contingence politique », a précisé vendredi la région Grand Est dans un communiqué. Selon la Région, une sélection complète de noms avait été présentée à la fin du mois de mars et début avril à « l’ensemble des élèves/étudiants et des personnels ». Elle est donc antérieure à « la mort de George Floyd, tué le 25 mai 2020, ainsi qu’à tous les mouvements citoyens et politiques qui ont suivi à l’échelle mondiale ».

Par ailleurs, ces noms avaient été proposés par les élèves eux-mêmes, parmi eux avaient été proposés les noms de Simone Veil et Wangari Muta Maathai, la biologiste kényane lauréate du prix Nobel de la Paix en 2004. Le nom de Rosa Parks a été validé par le maire de Thionville ainsi que le recteur de l’académie Nancy-Metz, précise encore France Bleu.

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