Pour le chef multi-étoilé Yannick Alléno, la douleur d’avoir perdu son fils Antoine il y a un an et demi à cause d’un chauffard ivre ne s’efface pas. Avec son association créée au lendemain du drame, il essaie de faire adopter un nouveau texte de loi pour que l’homicide routier soit reconnu et ne plus avoir à entendre le terme « homicide involontaire » dans ce genre de cas.
« Antoine n’a pas été tué de façon involontaire. La personne avait volé la voiture, avait bu, roulait à plus de 100 km/heure avenue Bosquet », raconte Yannick Alléno au Figaro, qualifiant l’accident de « meurtre ». Chaque année, ce sont plus de 500 jeunes de 18 à 24 ans qui sont tués dans des accidents de la route. Antoine sortait du travail et se trouvait à l’arrêt à un feu rouge, sur son scooter, lorsqu’il a été fauché mortellement par un chauffard récidiviste.
« Arrêtons le gâchis. Si on peut sauver deux ou trois enfants, ce sera toujours ça de gagné », espère le père endeuillé. « On parle de la vie de nos gamins. »
Toujours en colère à cause du drame, le chef cuisiner français aimerait « ouvrir la boîte des responsabilités ». Il a créé l’association Antoine Alléno au lendemain de l’ « acte de violence mortel qui n’aurait jamais dû être commis », apprend-on sur le site Internet de l’organisme. Le but de l’association ? « Prévenir les actes de violence contre nos enfants et venir en aide aux victimes de moins de 25 ans ainsi qu’à leur famille. »
« Il est urgent de faire comprendre aux délinquants routiers qu’ils ne sont pas des auteurs d’actes involontaires », ont écrit Yannick Alléno et Isabelle Mescam-Alléno, la mère d’Antoine, dans une tribune publiée en juin 2023. « Les personnes qui font usage de stupéfiants, tout comme celles qui consomment en excès de l’alcool, lorsqu’elles prennent le volant, ne peuvent ignorer qu’elles mettent en danger la vie d’autrui. »
« Une accumulation de souffrances »
À la tragédie de perdre un enfant s’ajoutent bien d’autres chocs successifs. « Une accumulation de souffrances », décrit le célèbre chef qui a perdu l’un de ses deux enfants ce soir-là, celui qui partageait sa passion pour la cuisine. Apprendre qu’il allait hériter de son fils a été un autre choc. Tout comme savoir que la personne qui a fauché Antoine était inculpée pour homicide involontaire.
« Plusieurs associations réclament l’homicide routier, parce qu’il n’y a rien de plus intolérable et inadmissible d’entendre ‘homicide involontaire’ » , a déclaré à l’antenne de BFMTV Isabelle Mescam-Alléno, qui est également vice-présidente de l’association Antoine Alléno.
Selon RTL, qui a fait le bilan de l’enquête sur la mort d’Antoine Alléno un an après le drame, le mis en cause est sorti de détention et a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès. Ce jeune homme de 25 ans, mis en examen pour homicide involontaire aggravé, risque jusqu’à dix ans de prison.
Le texte de loi que Yannick Alléno espère faire voter n’a pas encore été adopté par l’Assemblée nationale. Peut-être en janvier prochain ?
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