Le militant Elias d’Imzalène, qui a lancé dimanche un appel à « mener l’intifida » à Paris, est l’objet d’un signalement envoyé mardi à la justice par le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin, a appris l’AFP mardi auprès de son entourage.
« La voie de la libération… démarre de Paris » a scandé le fondateur du média « Islam et Info » dimanche lors d’un rassemblement pro-palestinien place de la Nation (est de Paris), avant de déclarer que « bientôt, Jérusalem sera libérée et nous pourrons prier au masjid al-Aqsa (la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem) ». Et de fustiger : « Le génocide a des complices. Ils s’appellent Biden, ils s’appellent Macron, Macron le voleur d’élections, n’est-ce pas ? On les connaît les voleurs, qui habitent à l’Élysée et à Matignon. On les connaît. Et est-ce qu’on est prêts à les virer eux aussi ? », a-t-il lancé au public qui l’écoutait.
Recours à l’article 40
L’entourage du ministre démissionnaire de l’Intérieur et des Outre-mer a assuré à l’AFP que Gérald Darmanin faisait un article 40 contre lui pour « provocation à s’armer contre l’autorité de l’État ou contre une partie de la population, provocation aux atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité des personnes, en l’occurrence ici les personnes de nationalité israélienne ou de confession juive, ainsi que les personnes dépositaires de l’autorité publique ».
Selon cet article 40, « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République ».
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a de son côté « mis en demeure » les déclarants du rassemblement de « s’expliquer sur les propos tenus lors de la manifestation », a indiqué la préfecture de police à l’AFP. Le préfet de police « envisage d’interdire les prochains rassemblements à leur initiative », a ajouté la préfecture.
Fiché S
Elias d’Imzalène est l’un des leaders du mouvement Urgence Palestine et serait fiché S pour islamisme depuis 2021. L’agitateur, qui se décrit comme « influenceur communautaire et politique musulman », est également cité dans une note des renseignements ayant motivé la fermeture de la mosquée de Torcy en 2017, considérée comme un lieu de radicalisation, encourageant le djihad et enseignant le combat contre « les mécréants ».
Ce militant islamiste serait proche de plusieurs députés LFI dont Ersilia Soudais, Thomas Portes ou encore Rima Hassan, selon Europe 1.
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