Les États-Unis, dont les États membres de l’Unesco avaient fin juin très largement voté le retour au sein de cette organisation onusienne, en font désormais pleinement partie, après avoir satisfait à de dernières procédures, a annoncé mardi l’institution basée à Paris.
« Le retour des États-Unis au sein de l’Unesco est effectif : ils sont officiellement redevenus État membre de notre Organisation », s’est félicitée dans un communiqué la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay, saluant une « victoire » pour l’Unesco.
Fin juin, quelque « 90% des (pays) présents et votants », selon l’Unesco, s’étaient déjà prononcés en faveur du retour d’adhésion américaine à l’organisation onusienne pour l’éducation, la culture et les sciences, que Washington avait quittée sous Donald Trump.
Mais les États-Unis devaient encore « officiellement accepter l’Acte constitutif de l’Unesco », ce qu’ils ont fait lundi, selon un diplomate onusien. Le Royaume-Uni, dépositaire de ce document, devait ensuite enregistrer cette décision, ce qui « vient d’être fait », d’après le communiqué reçu mardi par l’AFP, intitulé « Les États-Unis deviennent le 194ème État membre de l’Unesco ».
Pourquoi se retirer de l’Unesco ?
Dimanche, Audrey Azoulay s’était entretenue par téléphone avec le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, qui lui avait promis « un soutien renforcé » aux actions de l’Unesco pour « l’éducation en Afrique, la protection du patrimoine en Ukraine, la mémoire de la Shoah et la liberté de la presse », selon l’organisation onusienne.
Washington avait quitté l’Unesco en octobre 2017 en dénonçant les « partis pris anti-israéliens persistants » de cette institution. Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018.
Son retour s’inscrit dans un contexte général de la rivalité croissante avec la Chine, alors que Pékin souhaite transformer l’ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation.
Seuls dix pays se sont opposés fin juin au retour américain, dont l’Iran, la Syrie, la Chine, la Corée du Nord et surtout la Russie, qui avait à dessein considérablement ralenti les débats, à défaut de pouvoir renverser leur issue.
Les États-Unis avaient déjà quitté l’Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de l’organisation qu’ils avaient ensuite réintégrée en octobre 2003.
Leur retour est un soulagement pour l’organisation, dont les contributions américaines représentaient 22% du budget. Washington s’est engagé à rembourser intégralement ses arriérés, qui atteignent 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’Unesco, évalué à 534 millions de dollars.
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