Le Parlement européen a informé son personnel mardi, qu’il interdisait le réseau social chinois TikTok sur les appareils professionnels. Invoquant des inquiétudes en matière de sécurité des données, après une mesure similaire de la Commission européenne jeudi dernier.
La présidente du Parlement, Roberta Metsola, et le secrétaire général, Alessandro Chiocchetti, ont décidé que l’application TikTok ne pourrait plus être utilisée sur les appareils professionnels, comme les ordinateurs, téléphones mobiles ou tablettes, à compter du 20 mars.
« A cette date, l’accès internet au réseau social depuis les ordinateurs du Parlement sera bloqué », est-il précisé dans un courrier de la Direction générale de l’innovation et du support technologique (DG ITEC) du Parlement à l’attention des quelque 8000 fonctionnaires et agents de l’institution.
Par ailleurs, il est aussi « fortement » recommandé aux membres du personnel de retirer TikTok de leurs appareils personnels.
La Commission européenne avait annoncé la semaine dernière que son personnel avait jusqu’au 15 mars au plus tard pour désinstaller l’application de leurs appareils professionnels. Une mesure similaire doit être prise par le Conseil européen, l’instance représentant les 27 États membres.
Des données sous surveillance
Ces interdictions surviennent alors que TikTok, dont la société mère ByteDance chinoise, fait l’objet d’une surveillance croissante des Occidentaux en raison de craintes que Pékin puisse accéder aux données des utilisateurs à travers le monde.
Bruxelles emboîte le pas à Washington. Aux États-Unis, une loi ratifiée par le président Joe Biden début janvier interdit le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils des fonctionnaires de l’État fédéral américain.
Une vingtaine d’États américains ont pris une mesure de ce type pour leurs propres employés. Et, au Congrès, un projet de loi en discussion pourrait même aboutir à l’interdiction totale de l’application aux Etats-Unis.
Dans l’UE, ByteDance fait l’objet d’une enquête de l’autorité irlandaise de protection de la vie privée, qui le soupçonne d’enfreindre la législation européenne sur la protection des données (RGPD) en matière de traitement des données personnelles des enfants et de transferts de données vers la Chine.
TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d’utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes.
Mais le groupe nie farouchement tout contrôle ou accès du régime chinois à ses données.
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