POLITIQUE

Après la lettre aux Français d’Emmanuel Macron, les partis accusent réception

juillet 11, 2024 8:20, Last Updated: juillet 11, 2024 9:37
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Les tractations se poursuivent jeudi pour tenter de former un gouvernement alors qu’Emmanuel Macron entend placer les responsables politiques au pied du mur en exhortant à une large coalition des forces républicaines, un laborieux chantier qui cherche encore ses bonnes volontés.

Urgent d’attendre : silencieux depuis le verdict des urnes, le président de la République a pris la plume mercredi pour mieux rappeler qu’il entendait demeurer le maître des horloges.

Un nouveau Premier ministre ? « Cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun », prévient-il, plaidant pour une majorité « solide » et « plurielle » avec l’ensemble des forces républicaines. Et, « d’ici là, le gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes ».

Scandale dans les rangs de la gauche qui demande le départ de Gabriel Attal et veut aller seule à Matignon. Olivier Faure, le patron du PS, accuse le chef de l’État de ne pas « respecter le vote des Français » après l’arrivée en tête des législatives du Nouveau Front populaire, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon dénonçant des « magouilles » et « le retour du veto royal ».

Avec sa missive, publiée juste avant son arrivée à Washington à l’occasion d’un sommet de l’Otan, Emmanuel Macron entend conforter une position de surplomb, assurant au passage que « personne ne l’a emporté » à l’issue du scrutin. Mais de quels acteurs dispose-t-il pour bâtir cette majorité « plurielle » sans le RN et semble-t-il au moins une partie de la France insoumise ?

« Alliances programmatiques »

La tâche s’annonce ardue. Les réunions et tractations vont se poursuivre jeudi dans un climat toujours tendu. Les députés Renaissance ont plaidé pour « des alliances programmatiques » au sein d’une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement », donc sans LFI.

Mais plusieurs lignes se chevauchent dans les rangs de l’ex-majorité présidentielle. Gérald Darmanin et Édouard Philippe ont chacun de leur côté plaidé pour un rapprochement avec Les Républicains. Le président du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli, a lui, évoqué un gouvernement « le plus large possible, qui partirait des LR pour aller jusqu’aux sociaux-démocrates, voire le Parti communiste et les écologistes ».

Sacha Houlié, marcheur de la première heure et tenant de l’aile gauche, a pour sa part annoncé qu’il ne « siégera pas » au groupe Renaissance, préférant tenter de créer un groupe « qui aille de la droite sociale à la gauche socialiste ».

Celui qui présidait jusqu’à la dissolution la commission des Lois a par ailleurs noté qu’au moins « quarante » députés macronistes ne se sont pas encore rattachés au futur groupe Renaissance à l’Assemblée – dont, selon plusieurs sources, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, l’ex-ministre Stéphane Travert, la ministre Agnès Pannier-Runacher ou encore la députée Stella Dupont.

Le patron du MoDem, François Bayrou, a quant à lui martelé auprès de l’AFP qu’on « ne peut pas faire un gouvernement d’union nationale avec un seul camp », plaidant pour la désignation d’un Premier ministre capable de « rassembler », sans s’exclure lui-même de ce scénario. Les mains tendues peuvent-elles aboutir ? Laurent Wauquiez, président fraîchement élu du groupe LR rebaptisé « Droite républicaine », a rejeté une « coalition gouvernementale », mais évoqué la possibilité d’un « pacte législatif ».

À gauche, Marine Tondelier, a estimé que « la logique institutionnelle dicte d’appeler les chefs de parti du NFP » afin qu’ils lui proposent le « nom d’un Premier ministre ». Qui reste toujours à préciser.

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