Alors que la France a été touchée par une sévère sécheresse en 2018, le manque de précipitations et le faible remplissage des nappes souterraines commencent à inquiéter les autorités comme les agriculteurs.
Normalement, les pluies rechargent les nappes phréatiques d’octobre à avril. Mais au premier trimestre 2019, il a peu plu, alors que le déficit pluviométrique enregistré durant l’automne 2018 sur une grande partie du territoire pesait déjà sur les ressources en eau.
« En février et mars 2019, les pluies déficitaires n’ont pas permis d’assurer la recharge hivernale attendue », selon le Service géologique national (BRGM) qui surveille la situation des nappes phréatiques.
« Certains secteurs n’ont pas enregistré de recharge pendant la période hivernale, notamment en Normandie, en Ile-de-France, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes », souligne le BRGM.
Sur @franceinfo , @ChLambert_FNSEA signale manque d’eau inquiétant (blé, betteraves…). #sécheresse affecte les producteurs fourragers & s’ajoute à déficit grave de 2018. Nous demandons plus de rationalité ds gestion de l’eau pr mieux stocker, partager et irriguer qd nécessaire. pic.twitter.com/iOgTON0yr4
— La FNSEA (@FNSEA) 21 avril 2019
Les pluies du mois d’avril ne vont peut-être pas améliorer la situation car elles arrivent trop tard, la végétation a repris et c’est elle qui va bénéficier de cette eau plutôt que les nappes.
Fin avril, neuf départements étaient touchés par des restrictions d’eau avec des alertes en Charente et Charente-Maritime, dans l’Indre, la Creuse, la Vienne, les Pyrénées orientales et le Nord, selon le site internet ministériel Propluvia. Suite à la baisse du niveau des nappes phréatiques, un décret a été appliqué. Il interdit l’irrigation agricole entre 11h et 17h. Cette restriction d’eau sera applicable jusqu’au 30 juin 2019.
Ces arrêtés peuvent refléter un déficit d’eau déjà constaté, ou bien la tentative d’anticipation des services de l’État dans des bassins connus comme fragiles.
De plus, les précipitations du mois d’avril sont « encore déficitaires de plus de 30% des frontières du Nord à la Normandie, au Massif central, au nord des Alpes et au Jura », indique météo France sur son site internet.
#Bilan #Pluviométrie #France #avril #sécheresse
Plus sec au nord qu’au sud…https://t.co/dXl7VcSujQ pic.twitter.com/mPGJ39oZd6— Météo Concept (@meteoconcept) 30 avril 2019
Au niveau mondial, le premier trimestre 2019 est le troisième plus chaud depuis le début des mesures, après 2016 et 2017, ajoute Météo France.
Les inquiétudes sur une possible sécheresse en 2019 sont d’autant plus importantes qu’une sécheresse a déjà frappé le nord du continent européen en 2018. Selon le service météorologique allemand (DWD), la sécheresse de 2018 a été la plus longue depuis que les relevés ont débuté, il y a 140 ans.
Partout, rendements et volumes de légumes, fruits, céréales, ou fourrage ont chuté. La production de pommes de terre de conservation a par exemple reculé « d’au moins 20% » par rapport à l’an passé dans quatre des cinq pays producteurs majeurs en Europe (Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas), avec des volumes à un plus bas historique en Allemagne
Rare exception, la vigne, a plutôt profité de cette chaleur.
L’année passée, face au manque de fourrage et de paille, qui ne se trouvaient souvent qu’à des prix exorbitants, des abattages anticipés de vaches avaient eu lieu.
Aujourd’hui, le syndicat confédération paysanne décrit des cas d’agriculteurs « qui n’ont plus rien à faire pâturer à leurs animaux », « d’autres n’ont tout simplement plus de quoi nourrir leurs animaux et se voient contraints de les vendre ».
Si la monoculture intensive n’avait pas défriché les terres comme elles le sont aujourd’hui, il n’y aurait pas de problème de sècheresse, comme il n’y aurait pas d’extinction de certaines espèces animales.
— Thierry Babin (@Bapstbeep) 30 avril 2019
« Ces premiers signes laissent présager la répétition d’un schéma bien connu : l’envol du prix des fourrages, la décapitalisation (vente des animaux à l’abattoir, NDLR) des cheptels en raison du manque d’aliment, et la chute des cours de la viande », souligne le syndicat.
« La situation est inquiétante dans certains départements où il n’y a pas de pousses d’herbe. Dans un mois ou six semaines, les éleveurs risquent de ne plus avoir grand chose à donner à leurs vaches », assure également Christian Durlin, administrateur de la FNSEA.
Or, « les éleveurs n’ont pas les moyens de repasser une année avec des stocks réduits », renchérit Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint du premier syndicat agricole de France.
D. S avec AFP
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