Dimanche 4 février, un docteur en visite professionnelle a été molesté alors qu’il quittait le quartier des Oeillets à Toulon. Depuis, SOS Médecins refuse d’intervenir dans certains immeubles.
Dans l’agglomération toulonnaise, SOS Médecins est catégorique: il ne veut plus envoyer ses praticiens dans les immeubles qui servent de point de deal. Et pour cause: les médecins sont à chaque fois fouillés, menacés… Dimanche dernier, un docteur a été molesté alors qu’il quittait le quartier des Oeillets à Toulon. Il a été agressé en pleine nuit par plusieurs individus pour avoir voulu prendre une photo d’un feu de poubelle. Il sortait tout juste d’une consultation à domicile.
« Il a reçu des claques au visage, on a essayé de lui arracher son téléphone et sa plaque SOS Médecins », souligne Gérald Dauphin, président de SOS Médecins à Toulon, qui assume sans difficulté de ne plus envoyer ses praticiens dans certaines cages d’escaliers, envahies par de jeunes charbonneurs. « On va nous demander qui on est, vouloir ouvrir notre sac, chez qui on va… C’est une pression, quand il y a plusieurs personnes autour de vous, on ne sait pas trop comment ça va évoluer », déplore-t-il.
« C’est une forme d’abandon »
Les habitants de ces zones de la métropole de Toulon Provence Méditerranée se sentent lésés et se désolent de cette situation. Une habitante de la cité de la Beaucaire, malade, qui doit rejoindre les urgences en cas de problème, explique à BFM Toulon Var avoir téléphoné à plusieurs fois SOS Médecins.
« J’ai appelé à plusieurs reprises pour avoir accès aux soins, parce que je ne pouvais pas me déplacer. Ils ont refusé. À chaque fois qu’on demande une explication, ce qui est un peu normal, on nous répond qu’ils se sont faits agressés et du coup, ils ne veulent plus venir. C’est une forme d’abandon », regrette-t-elle.
Malgré tout, lorsqu’un point de deal se déplace, les docteurs de SOS Médecins s’adaptent et essayent de réinvestir le bâtiment. En 2022, 1200 agressions de médecins se sont produites en France, en hausse de 20%.
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