Le 20 octobre, quelques jours seulement après qu’un éminent militant eut été brutalement attaqué par des voyous toujours en liberté, des milliers de Hongkongais sont descendus dans la rue dans l’après-midi en dépit de l’interdiction des forces de l’ordre.
Les participants de la marche, plusieurs étant vêtus de noir, d’autres portant un parapluie, sont partis de Salisbury Garden à Tsim Sha Tsui vers 13 h 30, heure locale. Une heure plus tard, la première section de la marche arriva à destination à environ 2,4 km de là, West Kowloon Station.
Les manifestants criaient des slogans tels que « cinq revendications, pas une de moins » et « Hongkongais, résistez ».
À l’origine, la marche fut organisée par le Front des droits civils de l’homme (CHRF), l’organisateur de certaines des plus grandes manifestations de la ville à ce jour. Mais, le groupe a perdu son appel à l’encontre d’une interdiction policière le 19 octobre. Selon les médias de Hong Kong, la police a interdit la marche, invoquant l’escalade et la propension que prenait la violence.
L’organisation estime que 350 000 personnes ont participé à la marche de dimanche.
La CHRF a planifié la marche pour demander l’abolition de la loi anti-masque que la dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam, a mise en place le 4 octobre après avoir invoqué une loi d’urgence de l’époque coloniale. La loi interdit le port du masque facial lors de grands rassemblements publics, dans le but de réprimer les troubles en cours.
Quatre militants ont décidé de mener la marche, faisant face à la possibilité d’être arrêtés. Il s’agit de Figo Chan, 22 ans, adjoint au président du CHRF ; Leung Kwok-hung, 63 ans, de la Ligue des sociaux-démocrates ; Albert Ho, 68 ans, ancien président du Parti démocratique et actuel président de l’Alliance de Hong Kong pour le soutien des mouvements patriotiques démocratiques en Chine ; et Cyd Ho, 65 ans, vice-président du Parti travailliste.
Avant la marche, les organisateurs n’étaient pas certains du nombre de personnes qui allaient se joindre à la marche, étant donné que Jimmy Sham, 32 ans, organisateur du CHRF, avait été brutalement attaqué par des voyous armés le 16 octobre, le laissant gisant dans son sang sur le trottoir. Selon le CHRF, les agresseurs ont ciblé la tête, les genoux et les coudes de M. Sham pendant l’attaque.
C’était la deuxième fois que Jimmy Sham était attaqué. Les deux fois ont précédé une marche importante du CHRF. La dernière agression a eu lieu le 29 août dans un restaurant de Kowloon par deux hommes masqués brandissant un long couteau et un bâton de baseball, menaçant M. Sham.
Le CHRF avait initialement prévu tenir une marche le 31 août, mais elle a été annulée après qu’on a échoué à obtenir l’approbation de la police. Malgré l’annulation, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Wan Chai et de Causeway Bay.
Le 19 octobre, M. Sham a publié sur Twitter une « lettre familiale » adressée aux Hongkongais dans laquelle il reprochait au gouvernement pro-Pékin de Carrie Lam de ne pas avoir approuvé la marche.
« Le gouvernement ne tolère pas les opinions dissidentes et n’est pas capable de résoudre les problèmes sociaux. Au contraire, il ne vise qu’à réduire au silence les gens qui s’attaquent au problème », a déclaré M. Sham.
Il a exhorté à la prudence à l’égard de ceux qui prévoyaient participer à la marche du 20 octobre, en disant : « Prenez soin de vous, s’il vous plaît. Rentrez chez vous sains et saufs. J’envoie mon vœu à tous ceux qui prennent des risques et se donnent pour Hong Kong. »
Vers 16 h, heure locale, CHRF a annoncé que Jimmy Sham avait reçu son congé de l’hôpital Kwong Wah.
Violence et vandalisme ciblés
La marche pacifique s’est rapidement transformée en de nouveaux affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants.
Vers 15 h 15, heure locale, des policiers du commissariat de police de Tsim Sha Tsui ont tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui avaient encerclé le poste. Avant que la police ne tente d’évacuer la foule, certains manifestants avaient pulvérisé de la peinture noire sur l’emblème de la police sur le mur extérieur du poste, alors que d’autres avaient lancé des bombes à essence sur le poste.
La police a ensuite déployé un véhicule à canon à eau pour évacuer les manifestants le long de Nathan Road, qui relie Tsim Sha Tsui et Sham Shui Po.
Vers 15 h 30, heure locale, les autorités du métro de Hong Kong ont fermé plusieurs stations, selon le radiodiffuseur local RTHK, après que des manifestants ont soit vandalisé, soit mis le feu à ces stations dont celles d’Austin, de Mong Kok, d’East Tsim Sha Tsui, et de Yau Ma Tei.
Vers 16 h 30, heure locale, des policiers du commissariat de police de Mong Kok ont tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui avaient érigé des barrages routiers sur Nathan Road.
Les manifestants ont également ciblé les magasins qu’ils considèrent comme pro-Pékin. À 17 heures, heure locale, une succursale de la Banque de Chine située sur Nathan Road a été incendiée et un magasin appartenant à la marque chinoise de téléphones portables Xiaomi à Mong Kok a été vandalisé.
La veille, plusieurs personnes, dont certaines brandissaient des drapeaux américains, s’étaient rassemblées pacifiquement à Edinburgh Place, dans le centre-ville, pour demander l’aide de la communauté internationale dans ce qu’elles ont décrit comme une crise humanitaire qui engloutit la ville, a rapporté la RTHK.
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