Maisons fissurées, églises endommagées, habitants à reloger : l’heure est au recensement des dégâts samedi dans l’est de la Charente-Maritime et le sud des Deux-Sèvres, à l’épicentre d’un « très fort » séisme ressenti vendredi de Rennes à Bordeaux sans faire de victime.
Après une secousse de magnitude entre 5,3 et 5,8, deux répliques ont été enregistrées samedi matin (magnitude 5 et 3,7), selon le Bureau central sismologique français (BCSF), ajoutant à la crainte des habitants du secteur touché, dont certains ne peuvent pas réintégrer leur maison fragilisée.
Les habitations inspectées une par une
Dans le bourg de La Laigne (Charente-Maritime), le clocher de l’église présente d’importantes fissures et des maisons ont été jugées « inhabitables » par les pompiers. Ces derniers inspectent une par une les habitations et bâtiments de ce village de 500 habitants et les classent de vert à noir en fonction de leur état, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Je ne sais pas si j’ai le droit de rester dans la maison », a confié à l’AFP Guillaume Wacrenier, habitant de La Laigne. « Tout est touché : deux façades sont fissurées et je ne parle pas de fissures de plâtres. Des pierres sont tombées, je passe les doigts dans certaines fissures, toutes mes pièces ont des traces d’impacts, il y a des décalages entre les cloisons. » « Mon premier travail aujourd’hui c’est de remettre les tuiles en place parce qu’on annonce des orages pour ce (samedi) soir. Hier (vendredi) soir mes voisins faisaient leurs valises et partaient », a-t-il ajouté.
Les villages alentour touchés
Des dégâts similaires ont été observés dans les villages alentour, comme à Saint-Hilaire-la-Palud (Deux-Sèvres) où un périmètre de sécurité a été établi autour de l’église, et 38 personnes ont dû être relogées dans ce secteur selon la préfecture des Deux-Sèvres.
Deux personnes ont été légèrement blessées dans ce département et le séisme « a également engendré de nombreux dégâts matériels tels que des chutes de pierres, des fissures et un effondrement partiel de toiture », notamment à Niort.
Les évaluations bâtimentaires se poursuivent samedi, menées par des pompiers spécialisés dans cette tâche qui doivent recevoir du renfort des départements voisins. La préfecture a demandé aux habitants de s’éloigner des édifices paraissant « fragiles ».
Dans le sud de la Vendée, les pompiers ont effectué une dizaine d’interventions samedi après les répliques pour des « dégâts mineurs », comme des cheminées endommagées.
Procédure de reconnaissance de catastrophe naturelle enclenchée
« Étant donné l’intensité du séisme (…), une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera enclenchée afin de prendre en compte les potentiels dégâts structurels », a indiqué sur Twitter le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.
Ce tremblement de terre, qui s’est produit à 18h38 dans la commune de Cram-Chaban (Charente-Maritime), à mi-chemin entre La Rochelle et Niort, est le plus important dans cette région de l’ouest de la France depuis une cinquantaine d’années et une secousse sismique enregistrée à Oléron en 1972.
Les séismes d’une magnitude égale ou supérieure à 5, comme celui enregistré vendredi soir, sont rares en France selon les spécialistes, même si le dernier remonte à novembre 2019 en Drôme-Ardèche.
« En moyenne, il y en a un tous les 10 ans en France métropolitaine », d’après Jérôme Vergne, sismologue à l’Institut Terre et Environnement de Strasbourg. La secousse a été ressentie dans une grande partie de l’ouest du pays, de Rennes à Bordeaux et jusqu’à Limoges, engendrant de nombreux appels aux services de secours et témoignages sur les réseaux sociaux.
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