Après les feux de forêt en Gironde, les promoteurs de panneaux photovoltaïques lorgnent les parcelles calcinées

Par Emmanuelle Bourdy
4 octobre 2022 20:03 Mis à jour: 4 octobre 2022 20:03

Si les feux qui ont ravagé 20.800 hectares de forêt à Landiras et La Teste-de-Buch (Gironde) laissent les propriétaires de ces bois dans le désarroi, cela n’est pas perdu pour tout le monde. Les promoteurs de panneaux photovoltaïques, eux, se frottent les mains. De nombreux propriétaires ont été démarchés par ces derniers, ce que le maire de Landiras ne voit pas d’un bon œil.

Face à l’afflux de promoteurs de panneaux photovoltaïques au sein de sa commune, le maire de Landiras Jean-Marc Pelletan n’a pas caché ses appréhensions, ainsi que le relate France inter.

« Pour l’instant, c’est circulez, il n’y a rien à voir »

« On ne va pas mettre 3 hectares de panneaux par-ci, 10 hectares par-là. À la limite je veux bien une ferme photovoltaïque sur le territoire et puis c’est tout. Alors pour l’instant, c’est circulez, il n’y a rien à voir », lance Jean-Marc Pelletan au micro de France inter, estimant que les promoteurs de parcs solaires « arrivent un peu tôt ». Mais face à ces milliers d’hectares partis en fumée, pour ces promoteurs en question, c’est une aubaine à saisir.

« Je connais un propriétaire qui a eu 12 hectares de brûlés », souligne encore l’édile, qui sait d’avance que ce propriétaire-là ne replantera pas, le coût de cette opération étant estimé à 18.000 euros. « Il sera peut-être tenté par le photovoltaïque », suppose l’élu. « On a eu les tempêtes, on a eu les incendies. Il y a un moment où les propriétaires, pas que moi j’imagine, vont se poser des questions bien qu’on aime notre forêt », mentionne une propriétaire sur le journal de 13 heures de TF1.

Des « vilains petits canards dans la profession » 

Cette question est d’ailleurs des plus sensibles car ceux qui auront replanté ne seront pas à l’abri de tout perdre de nouveau, si une catastrophe naturelle se reproduisait. Mais pour d’autres cependant, il est vital de replanter. « Il faut mettre la nature à sa place. L’oxygène manque autour du village », pointe l’un d’eux sur TF1.

Pour Vincent Vignon, le représentant régional du Syndicat des énergies renouvelables (SER), « le code forestier rappelle qu’une parcelle forestière, même si elle a été incendiée, ne peut pas accueillir une installation solaire ». « C’est vraiment dommageable pour tout le monde que certains propriétaires forestiers soient séduits par l’approche commerciale de certains opérateurs », déplore-t-il, poursuivant : « Ils vont croire que, après avoir tout perdu (parce que malheureusement certains n’étaient pas assurés), qu’ils peuvent tirer un revenu lié à l’énergie. » Vincent Vignon dénonce par ailleurs ceux qu’il qualifie de « vilains petits canards dans la profession ». 

Le SER, qui regroupe les acteurs économiques du secteur des énergies renouvelables et dont la mission est de promouvoir le déploiement de ces énergies, demande néanmoins à l’État de cadrer ces implantations de parcs solaires sur toute la surface de forêt incendiée. Un avis que partage le maire de Landiras, qui lui souhaite un schéma au niveau du département.

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