Prévu dans un mois, sa signature rencontre de plus en plus de réticences en Europe. Le traité de libre-échange avec le Canada (CETA) et celui en négociation avec les États-Unis (TTIP ou Tafta) ne laissent définitivement pas indifférents les Européens. En France, ses opposants ont manifesté le samedi 15 octobre à l’appel du collectif Stop Tafta, regroupant des ONG comme Attac, les Amis de la Terre et des syndicats.
Selon le collectif, ces deux accords « auraient des conséquences graves, telles que l’abaissement des barrières tarifaires en matière agricole qui aggraverait la crise que vivent déjà des centaines de milliers de paysans ».
Pourtant, du côté de l’Exécutif, si l’opposition au Tafta était claire et franche, le CETA ne suscite pas la même méfiance. Selon le secrétaire d’État au commerce français, Matthias Fekl, « sur l’agriculture, les Canadiens, de manière importante, ont accepté 42 indications géographiques françaises », en ajoutant que le traité « n’est pas un cheval de Troie » qui permettrait aux États-Unis d’entrer sur le marché européen en passant par le Canada.
C’est bien l’inquiétude des opposants qui redoutent le lobbying des grandes multinationales industrielles telles que Bayer ou Monsanto. Ils estiment que « dès l’approbation du Ceta, les multinationales américaines, qui possèdent de nombreuses filiales au Canada, pourraient utiliser ces mécanismes pour attaquer les réglementations qu’elles jugent défavorables ».
Une inquiétude partagée par Nicolas Hulot, l’ex-envoyé spécial de François Hollande pour la conférence sur le climat de la COP21 et qui appelle à repousser la signature du traité. Selon lui, le CETA va beaucoup plus loin qu’un traité de libre-échange portant sur les taxes douanières, il comporte aussi une harmonisation de normes. De plus, à cause des traités commerciaux existant entre les États-Unis et le Canada, il y a des chances que l’accord « ne soit pas climato-compatible ».
Les OGM sont aussi au cœur de la question. Des pays européens ont adopté un moratoire sur les OGM, mais le CETA risque d’ouvrir des contentieux via des tribunaux d’arbitrage privés, comme le Tafta prévoyait de le faire.
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