À la place de la page d’accueil, des messages s’affichaient tels que « Victoire pour Mohammed, victoire pour l’Islam et Mort à la France ».
Plusieurs dizaines de petits sites internet français ont été touchés par une vague de piratages informatiques consistant à leur faire afficher des messages de propagande islamiste, a constaté le 26 octobre l’agence France Presse (AFP).
Des messages tels que « Victoire pour Mohammed, victoire pour l’Islam et Mort à la France » et un montage représentant Emmanuel Macron grimé en cochon étaient affichés à la place de la page d’accueil de sites d’associations de retraités, de commerces ou de petites mairies. D’autres sites affichaient en lettres vertes le message « Opération lancée par des hackers musulmans contre la France pour avoir insulté le prophète Mahomet et profané publiquement l’Islam ».
Contactée lundi par l’AFP, une source policière n’avait « pas connaissance de plainte », « mais ce n’est sans doute qu’une question de temps », a-t-elle précisé.
Le dispositif national d’assistance aux victimes de cybermalveillance avait lancé l’alerte la veille sur Twitter, indiquant qu’une « vague de cyberattaques en défiguration » ciblait de « nombreux sites français ». « Le trafic a explosé dimanche soir sur notre plateforme » (cybermalveillance.gouv.fr), qui donne des conseils aux victimes de ce type d’agissements, a déclaré son directeur général Jérôme Notin. Les éditeurs de sites internet peuvent notamment se prémunir de ces attaques en réalisant les mises à jour techniques de leur site internet.
« Déstabiliser l’opinion publique »
« Plusieurs dizaines de sites internet, peut-être une centaine, ont été touchés », a estimé Gérôme Billois, spécialiste en cybersécurité du cabinet Wavestone. « C’est ciblé sur un message politique clair », a-t-il noté, rappelant une vague d’attaques similaires ayant touché plus de 1000 sites français après les attentats de janvier 2015.
D’un faible niveau technique et portant moins à conséquence que les attaques au rançongiciel qui se multiplient depuis quelques années, les attaques en défiguration (« defacement »), réalisées automatiquement via des logiciels qui détectent et exploitent des failles sur des serveurs et sites web, accompagnent parfois les tensions géopolitiques. « Ce que cherchent les attaquants, c’est toucher beaucoup de sites pour qu’on commence à parler d’eux », a affirmé M. Billois.
« Ce léger pic de défiguration est à relativiser », a affirmé l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). « Ce phénomène a souvent lieu dans le cadre d’actualité politique ou sociétale sensible. Il s’agit d’un type d’attaque non sophistiquée qui ne vise qu’à déstabiliser l’opinion publique », a-t-elle précisé.
Le week-end a été marqué par des manifestations et des appels au boycott des produits français dans le monde musulman, à la suite de récents propos sur l’islam d’Emmanuel Macron. Le Président français avait notamment promis mercredi que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet, lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, professeur décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe.
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