Après l’agression d’un habitant de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), des centaines de manifestants se sont rassemblés ce mardi 6 juillet dans la petite cité, en guise de soutien. La victime a porté plainte et une enquête est en cours pour retrouver les auteurs de l’agression.
Venant de tout bord politique et de tous âges, ils étaient près d’un millier ce mardi 6 juillet au soir. Rassemblés à 19 heures sur la place Louis XIV de Saint-Jean-de-Luz, ils avaient répondu à l’appel pour manifester contre le déchaînement de violences qui s’est abattu sur un habitant de la commune, le 25 juin dernier. Ce jour-là, trois individus s’en étaient pris violemment à Jean-Louis, un bascophone, pour la simple raison qu’il s’exprimait dans sa langue natale, l’euskara.
« On s’est tous sentis concernés par ce qui s’est passé »
« On est en France ici, c’est quoi ce patois ? » avait lancé l’un des trois agresseurs, avant qu’ils ne s’en prennent à l’autochtone qui rentrait chez lui, rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine. L’homme avait alors été roué de coups. À la suite de cet acte traumatisant, la victime avait porté plainte, ainsi que l’a précisé le procureur de Bayonne à France 3. Par la suite, une enquête avait été ouverte, afin de retrouver les auteurs de cette agression.
C’est autant pour défendre la langue basque que pour dénoncer cette violence gratuite que ces centaines de personnes s’était réunies ce mardi soir. Élise Robert-Elduayen, membre du Gaztetxe, la maison des jeunes de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure, était l’une des instigatrices de ce rassemblement. « Est-ce que c’était le basque ou autre chose ? […] si ça avait été une autre langue peut-être que ça aurait été la même chose, en tout cas là ils ont attaqué le basque, nous on se défend, on défend le basque, mais aussi toutes les autres langues qui n’auraient pas été acceptées ce jour-là », s’est-elle interrogée, ainsi que le relate France Bleu.
Les manifestants présents étaient dans l’incompréhension face à un acte aussi barbare qu’« inacceptable », ainsi que l’a qualifié une manifestante. Une autre a expliqué à France 3 : « On s’est tous sentis concernés par ce qui s’est passé. »
« On voulait réveiller les consciences »
« On s’est dit que si on laissait passer ça, ça allait passer comme un acte normal, banalisé. On voulait réveiller les consciences », a également souligné Xabi Lafitte à France 3, lui aussi à l’origine de ce rassemblement. Sur une banderole déployée ce mardi soir lors de la manifestation, au milieu des chants et des acclamations, on pouvait lire : « Le Pays basque, le pays de la langue basque »
Des élus se trouvaient également au rendez-vous, comme Pello Etcheverry, conseiller municipal de Saint-Jean-de-Luz et représentant le maire de la commune, Jean-François Irigoyen. « On a le devoir d’être là avec ce qui s’est passé. On est choqués et on combat les actes de violence en général, et celui-là en particulier puisqu’il concerne la langue basque », a souligné l’adjoint au maire à France 3. Paskal Lafitte, élu municipal d’opposition de la ville et également présent, a rappelé : « Des imbéciles, il y en a toujours eu. Mais en assumant ce thème-là, cette opposition à la langue basque, c’est inadmissible, inqualifiable. On est là pour montrer qu’on est solidaires de Jean-Louis et de l’euskara. »
Une femme a notamment confié avec nostalgie à France 3 que la langue basque lui rappelait sa grand-mère. « Je trouve dommage qu’on puisse se faire agresser pour une langue. Est-ce qu’on irait agresser des Bretons pour leur langue, c’est la même histoire », a-t-elle déploré.
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