Un citoyen américain, qui avait été condamné à 19 ans de prison en Arabie saoudite pour avoir critiqué les autorités sur Twitter a été libéré, a indiqué mardi son fils à l’AFP.
Saad Ibrahim Almadi, un Américain de 72 ans d’origine saoudienne, avait été arrêté en 2021 pour des tweets contre la monarchie du Golfe, selon son fils Ibrahim qui ne voyait que des posts « modérés ».
I welcome the release of Saad Almadi, my father and best friend,” Ibrahim said. “As I always say, we are the strongest country in the world. We can protect our interests and citizens.”https://t.co/1RiMXcCPcc
— Almadi Ibrahim Saad (@Almadhi29) March 21, 2023
Depuis son arrestation, confirmée par le département d’État américain, les autorités saoudiennes n’ont pas commenté l’affaire. Saad Ibrahim Almadi avait été condamné en octobre 2022 à 16 ans de prison, une peine étendue à 19 ans en février dernier en appel, avant sa libération surprise dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré à l’AFP Ibrahim, joint par téléphone depuis les États-Unis. « Il a été libéré il y a cinq heures. Il est chez lui à Ryad », a-t-il ajouté.
« L’exercice de la liberté d’expression ne devrait jamais être criminalisé »
Selon lui, Saad Ibrahim Almadi ne peut cependant pas quitter le territoire saoudien en raison d’une interdiction de voyager lui ayant été imposée l’année dernière. Son arrestation était intervenue à un moment où les relations entre Ryad et Washington étaient déjà tendues en raison notamment de désaccords sur la politique énergétique et la question des droits humains.
En 2022, le département d’État avait dit avoir fait part de ses « préoccupations » au gouvernement saoudien au sujet de cet Américain, estimant que « l’exercice de la liberté d’expression ne devrait jamais être criminalisé ». Le royaume a été critiqué ces derniers mois par des organisations de défense des droits humains pour des peines sévères imposées à des personnes ayant formulé des critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.
Ibrahim Almadi avait communiqué l’année dernière à l’AFP une liste de tweets qui, selon lui, ont été utilisés comme preuves contre son père. Figurent notamment des posts sur la hausse des taxes, des travaux de démolition controversés en Arabie saoudite ou encore l’assassinat en 2018 du journaliste critique Jamal Khashoggi par des agents saoudiens à Istanbul. Les autorités ont également trouvé une caricature peu flatteuse du prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, sur le téléphone de Saad Ibrahim Almadi, selon son fils.
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