Israël forcé de présenter des excuses à la Turquie

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque - Paris
19.01.2010

  • Désamour profond entre Israël et Turquie.(攝影: MUSTAFA OZER / 大紀元)

Après l'humiliation publique infligée à l'ambassadeur de Turquie en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a dû envoyer au président turc Abdullah Gul une lettre d'excuses formelles. Cet incident illustre la dégradation des relations entre les deux pays, et ce d'autant plus qu'il a directement été provoqué par le vice-ministre des Affaires étrangères israëlien, Danny Ayalon.

 

Lors d'un entretien télévisé, ce dernier a fait en sorte que l'ambassadeur turc Oguz Celikkol soit assis sur un siège plus bas que le sien et a demandé que le drapeau turc soit absent du plateau télévisé, dans le même temps qu'il demandait au représentant d'Ankara d'agir contre certaines séries télévisées turques. Les images diffusées à la télévision israélienne montrent M. Ayalon faisant remarquer aux journalistes que l'ambassadeur turc est assis sur une banquette basse. Il ajoute en hébreu: «Un seul drapeau, et nous ne sourions pas.»

 

Derrière le «message du sofa», l'irritation d'Israël face aux fictions télévisées populaires en Turquie qui représentent des scènes d'assassinat de Palestiniens par l'armée de l'Etat hébreu, par exemple dans la série télévisée La vallée des loups.

 

«Ce que nous faisons est de la fiction… mais pour ce qui est de ce qu'ils font, leurs crimes contre l'humanité? Ils sont réels», réplique Bahadir Ozdener, le scénariste à succès.

 

Suite à l'incident diplomatique, le président turc Abdullah Gul a immédiatement fait savoir que son ambassadeur: «rentrerait par le premier avion», jeudi 14 janvier, en absence d'excuses publiques par Israël. Excuses faites par Benjamin Netanyahu en personne qui «exprime à nouveau son inquiétude quant au refroidissement des liens entre Israël et la Turquie» et ordonne à son Gouvernement «de trouver des moyens d'inverser cette tendance».

 

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a reçu l'excuse et confirmé qu'elle correspondait aux attentes de son pays, tout en ajoutant qu’«Israël doit être plus juste et se mettre du côté de la paix dans la région».

 

Le gouvernement de coalition israélien n'est à l'heure actuelle pas uni dans sa vision des relations avec le gouvernement turc, dont les critiques à l'encontre d'Israël se multiplient – on se souviendra  par exemple du spectaculaire départ du Premier ministre Erdogan lors du forum économique mondial de Davos en 2009. C'est effectivement au moment de l'opération «Plomb fondu» menée par les troupes israéliennes à Gaza en janvier 2009 que le divorce a été consommé. Le gouvernement turc a depuis indiqué ne plus voir sa relation avec Israël comme une priorité, et amorcé un rapprochement avec la Syrie et l'Iran.