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Hugo Chavez ordonne la dévaluation du bolivar

Écrit par Ilya Rzhevskiy, La Grande Époque
20.01.2010
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  • n soldat de la Garde nationale monte la garde dans un supermarché le 11 janvier 2010 à Caracas.(攝影: / 大紀元)

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a dévalué la monnaie du pays – le bolivar – avec pour objectif de renflouer les coffres de l'État affectés par la baisse des revenus pétroliers.  

Pour les Vénézuéliens, cela veut dire que le prix de certaines marchandises importées va doubler, érodant leur pouvoir d’achat de 50 %. Pour les importateurs, leurs produits deviendront soudainement trop chers pour plusieurs consommateurs, ce qui aura un effet négatif sur les relations d'affaires du Venezuela.

«Nous ne voyons pas de lumière à l'horizon en termes de commerce avec le Venezuela. Nos exportations étaient déjà affectées. Maintenant, de surcroît, elles sont sur le point d’être super dispendieuses», a commenté dans une déclaration Tulio Zuluaga, directeur du groupe d’export automobile colombien Asopartes.

«En établissant le taux d’échange à 4,3 bolivars pour un dollar, la qualité de vie des Vénézuéliens sera automatiquement dévaluée puisque nous avons maintenant la moitié moins de l’argent qu’on avait auparavant», a déclaré aux journalistes l’opposant politique de Hugo Chavez et maire de Caracas, Antonio Ledezma.

Ce qui complique encore les choses, c’est que Chavez a imposé deux taux de change différents qui représentent une dévaluation de 17 % et 50 %. Le premier est un taux préférentiel de 2,6 bolivars par dollar pour les importations essentielles telles que la nourriture, les produits de santé et la machinerie, et de 4,3 bolivars par dollar pour tout le reste.

En plus des deux taux de change, il y en a un troisième en vigueur sur le marché noir qui est d'environ 6,25 bolivars par dollar. Étant donné que le Venezuela limite l’accès au dollar américain, en l'émettant seulement à quelques entités privilégiées, plusieurs compagnies d’importations et hommes d'affaires se voient incapables de faire des affaires au Venezuela. Cela a provoqué la création d'un marché noir des devises avec un taux de change officieux.

«Les compagnies avaient cessé temporairement leurs activités parce qu’elles ne pouvaient pas acheter des dollars au taux officiel», affirme Pedro Palma, un professeur d’économie à l’École de commerce IESA de Caracas.

Historiquement, les doubles taux de change ont été utilisés par des fonctionnaires corrompus désirant accorder des privilèges à certaines entreprises et par des importateurs enclins à falsifier les factures d’importations pour tirer avantage le plus possible de la situation.

En termes d’avantages, le bolivar plus faible permettrait à Chavez d'augmenter les dépenses à court terme puisqu’il y aurait tout simplement plus d’argent à dépenser.

«La dévaluation donnera un élan à l’économie productive, freinera les importations qui ne sont pas strictement nécessaires et stimulera les exportations», a annoncé Hugo Chavez, selon le Wall Street Journal.

Les analystes croient qu’un bolivar plus faible produira un taux d’inflation élevé qui affaiblira davantage la monnaie.

En outre, étant donné le bas taux de change pour les produits tels que la nourriture, les médicaments et la machinerie, leur importation sera relativement peu coûteuse. En conséquence, cela n'encouragera pas le développement local de ces industries de base et n’aidera pas le pays à gagner en autonomie.

Craignant l’inflation, plusieurs Vénézuéliens ont pris d’assaut les magasins et centres commerciaux où sont vendus les produits importés et ont littéralement vidé les étagères.

En réponse, Chavez a lancé une mise en garde durant son émission télévisée hebdomadaire.

«En ce moment, il n’y a absolument aucune raison pour quiconque de monter les prix sur quoi que ce soit. Je veux la Garde nationale dans les rues avec le peuple pour combattre la spéculation», a-t-il exigé. «Dénoncez publiquement tout spéculateur, et nous interviendrons dans n’importe quelle entreprise, quelle que soit son importance.»

Il n'est pas clair que ces gestes téméraires de Chavez apporteront des bénéfices à long terme au Venezuela. Les analystes prédisent que cette intervention engendrera la peur et, conséquemment, fera fuir les investisseurs et appauvrira la population.

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