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Conte japonais: Anshi

Écrit par radio Son de l'Espoir
22.01.2010
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  • femme en kimono(攝影: / 大紀元)

Il était une fois une atroce belle-mère comme il n'en existe que dans les contes, injuste, revêche et cruelle. Elle avait accueilli de mauvais gré l'épouse principale que son fils avait choisie. Anshi était belle pourtant, trop peut-être au goût de la marâtre. Fille d'un seigneur de la cour qui avait par malheur déplu à l'empereur et encouru sa disgrâce, la noble enfant avait dû se marier avec un fonctionnaire besogneux.

Elle gardait maints traits de sa splendeur passée, sa longue chevelure, la délicatesse de ses manières, la grâce de sa silhouette, la nacre de ses joues, l'élégance de son maintien. Mais l'odieuse belle-mère n'en avait cure, elle accablait sa bru de tâches ménagères : cuisiner, laver, balayer.

La malheureuse travaillait sans répit tout le long du jour et ne recevait pour loyer que des paroles blessantes :

–    Tu n'es pas ici à la cour, vociférait la harpie. Tu as été bien heureuse d'épouser mon fils, bonne à rien, prétentieuse, impudente!

Anshi se taisait.

À l'époque de Heïan, le code japonais stipulait les différents motifs qui justifiaient la répudiation d'une épouse, c'est-à-dire son déshonneur, sa mort sociale.

Les deux premiers : la stérilité et l'adultère; le troisième, qui nous intéresse ici :

«le manque de piété filiale à l'égard des beaux-parents».

Cette clause plaçait en fait la jeune épousée à la merci de sa belle-famille et de sa belle-mère en particulier. Notons pour mémoire trois autres motifs de répudiation qui laissent songeurs :

La jalousie. Rappelons que le mari, en sus de l'épouse principale, avait – selon sa fortune et son rang – plusieurs épouses secondaires, des concubines à discrétion, ce qui n'excluait pas les visites régulières aux courtisanes. Pourquoi sa femme aurait-elle été jalouse, en effet?

Le bavardage (inconsidéré). Il est bien connu qu'un homme parle, explique, discourt, et qu'une femme babille, potine, caquette ...

La maladie enfin. À quoi peut bien servir une femme malade? Autant s'en débarrasser.

Un jour, la belle et malheureuse Anshi cuisait le riz du repas familial, quand sa belle-mère se mit en colère contre elle, sans raison valable. La belle-fille parut ignorer ses cruelles paroles, mais soudain elle retira du feu un morceau de bois enflammé et le lança violemment par la fenêtre; il tomba par hasard sur un mouton qui passait, et mit le feu à sa toison. Le mouton affolé courut droit devant lui et se jeta sur une meule de paille qui s'enflamma. Parce que ce jour-là, le vent était très fort, le feu gagna les étables et les écuries. Des bovins et des chevaux sauvages s'échappèrent, et dans la bousculade détruisirent la maison d'un voisin. Celui-ci, un homme vindicatif, chercha querelle au propriétaire des chevaux et ainsi, de proche en proche, de village en village, de province en province, la guerre s'étendit, comme un feu de broussailles, et ravagea tout le pays. Voilà ce que peut engendrer la méchanceté d'une seule belle-mère.

Ainsi a-t-il été rapporté des choses du passé.

Le karma, loi bouddhique des effets et des causes. Le karma est le fruit produit par l'ensemble de nos actes physiques ou mentaux.

«Le froissement d'une aile de papillon change le cours des étoiles.»

Henri Brunel

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