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Revue de l'année 2009

Écrit par La Grande Époque
03.01.2010
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  • Barack Obama, se fait administrer le vaccin contre le virus H1N1 par une infirmière de la Maison-Blanche.(Handout: The White House / 2009 White House)

De la grippe à l'économie, du régional à l'international, une année mouvementée maintenant derrière nous

Le journal hebdomadaire La Grande Époque a vu le jour il y a maintenant cinq ans. Depuis ses débuts, le traitement de l'actualité internationale est une de ses priorités, présentant dans les premières pages des évènements souvent relégués au fond des cahiers dans d'autres publications. Durant ces cinq années, reportages exclusifs, sujets non traités ailleurs et analyses audacieuses ont défilé chaque semaine. Plus récemment, nous avons bénéficié d'une plus grande couverture encore, alors que de nombreux journalistes basés de par le monde écrivent sur leurs régions respectives. Ainsi, alors que le monde des médias est en crise et doit réduire sa couverture à l'étranger, La Grande Époque peut compter sur une présence permanente au Proche-Orient, en Ukraine, en Argentine, en Russie et en de nombreux autres pays. Notre résolution pour 2010 sera donc de vous offrir encore plus d'articles originaux provenant des quatre coins du globe et nous espérons, si ce n'est pas déjà fait, que La Grande Époque deviendra votre référence en matière d'actualité internationale.

Pour débuter la Nouvelle Année comme il se doit, voici une revue des évènements marquants en 2009, accompagnée d'une dose d'analyse. Ils sont séparés en trois catégories : phénomène global, points de tension et régions.

PHÉNOMÈNE GLOBAL

H1N1

Véritable menace à la race humaine évitée grâce à un effort massif et concerté de vaccination ou psychose sociale orchestrée par les compagnies pharmaceutiques, alimentée par les gouvernements et agitée par les médias? Ou encore un entre-deux moins drastique où un virus mal connu – qui était en fait peu dangereux – a donné la frousse aux autorités sanitaires? Une chose est certaine, comme tout évènement hyper-médiatisé, le virus H1N1 a fait son temps et sa perte de virulence accompagne sa perte d'intérêt. Concrètement, 4 391 411 Québécois se sont fait vacciner, soit 57 % de la population, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux. Il y a eu 81 décès au Québec et 2481 cas d'hospitalisation. Dans le monde, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que plus de 10 000 personnes sont décédées à cause du virus, alors que la grippe saisonnière emporte normalement de 250 000 à 500 000 personnes par année.

Crise économique

La crise économique a affecté tous les niveaux de la société, des individus perdant leurs emplois, aux ménages devant changer leurs habitudes de consommation, aux compagnies devant déclarer faillite et se restructurer, aux pays faisant également face à des sorts peu reluisants. Dettes abyssales, déficits grandissants, projets contestés et tardifs pour stimuler l'économie, etc.

  • Barack Obama, se fait administrer le vaccin contre le virus H1N1 par une infirmière de la Maison-Blanche.(Handout: The White House / 2009 White House)

Le système international a également été affecté, avec une perte de confiance dans le leadership américain habituel. La Chine, qui a contribué au déséquilibre économique en conservant des balances commerciales lui étant outrageusement favorables, a pu utiliser ses réserves étrangères accumulées pour se lancer dans les acquisitions. Les espoirs de reprise que l'Occident met sur les pays émergents l'ont forcé à reconsidérer le système actuel en voyant le G20 comme supplantant en importance le G8 pour régler les grandes questions économiques mondiales. La Chine, l’Inde et le Brésil peuvent se réjouir tandis que les pays qui pèsent moins lourd dans le G8, comme le Canada et l'Italie, verront leur influence diminuer.

Climat

Malgré la crise économique, les questions environnementales et les changements climatiques ont continué à occuper une place importante dans l'actualité en 2009. Ils ont obtenu un summum d'attention au Sommet de Copenhague où les dirigeants mondiaux ont conclu un accord faible et vague, reconnaissant le besoin d'empêcher que les températures mondiales augmentent de 2 oC. Le Sommet a été entouré d'une controverse causée par la publication (par fuite ou vol) de communications électroniques entre des climatologues qui laisseraient supposément entendre que des données sont trafiquées pour démontrer que l'humain est le principal responsable des changements climatiques. Un autre clan considère que les changements sont plutôt cycliques. Derrière les deux théories, des grands intérêts influencent et s'entrechoquent, que ce soit le lobby pétrolier où les pays émergents en soif de pouvoir.

Internet : les deux côtés de la médaille

Les réseaux sociaux ont continué à se développer et à attirer de plus en plus d'usagers. Tandis qu'on peut vanter cette explosion des communications et cette ouverture pour pratiquement quiconque de participer au contenu en ligne, les aspects négatifs font également surface. Entre autres, on rapporte que des cambrioleurs planifient maintenant leurs vols sur Facebook, pouvant obtenir une grande quantité d'informations sur leurs cibles, notamment les dates de voyage et donc d'absence du domicile, en plus des photos du mobilier et des appareils pouvant avoir une valeur sur le marché noir...

Les médias sociaux ont néanmoins permis aux dissidents de certains pays autoritaires de communiquer entre eux et avec le monde extérieur, et ce, grâce à certaines technologies développées par des exilés chinois pour contourner la censure du web. Face à cette liberté qui cherche à voyager par Internet, les dictatures de tout acabit ont fait des pieds et des mains pour augmenter leur contrôle.

Internet est donc devenu un véritable champ de bataille, non seulement pour la liberté, mais aussi entre pays et entités. Contrer la menace cybernétique est devenu une priorité de l'administration Obama, alors que des capacités offensives sont également développées. L'infrastructure critique est réellement menacée par les gouvernements, les criminels et les groupes terroristes. Il a été révélé en 2009 que la Chine et la Russie s'affairaient à mapper le réseau électrique nord-américain, une démarche qui – si fructueuse – leur permettrait de causer des scénarios des plus catastrophiques hors des studios d'Hollywood.

Militantisme islamiste

Le militantisme islamiste radical n'est pas apparu en 2009 et il a même peut-être reçu moins d'attention du fait du changement de présidence aux États-Unis. Néanmoins, certains évènements particuliers sont venus troubler les agences de renseignements. Il y a eu, bien sûr, un lot d'attentats réussis ou non, mais ce sont plutôt le recrutement et l'auto-radicalisation en Occident qui deviennent de plus en plus alarmants. En effet, des jeunes canadiens de la communauté somalienne auraient disparu du pays pour aller combattre en Somalie avec la milice islamiste Al-Shabaab, considérée proche d'Al-Qaïda. Un cas similaire est survenu aux États-Unis également, alors qu'une vingtaine de jeunes auraient fait la même chose.

Vers la fin de l'année, des Américains de la région de Washington et d'origines éthiopienne, pakistanaise et égyptienne ont été arrêtés au Pakistan et accusés de terrorisme. On a également rapporté la présence d'Allemands dans les régions tribales pakistanaises, s'étant convertis à l'islam ou étant d'origine nord-africaine. L'objectif des militants islamistes radicaux qui utilisent le terrorisme comme moyen n'est pas, contrairement à la croyance populaire, de seulement répondre à une injustice perçue ou réelle ou d'expulser un envahisseur. L'objectif des groupes à l'idéologie salafiste, comme Al-Qaïda, est de restaurer le grand califat en passant par la destruction de l'Occident. Même si c'est petit à petit, avec des bombes camouflées dans les caleçons...

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  • Un investisseur du Qatar suit les cours du marché le 1er décembre à Doha.(Stringer: KARIM JAAFAR / 2009 AFP)

POINTS DE TENSION

Malgré la crise économique qui peut inciter les pays à coopérer, alors que l'économie est mondialisée, les luttes de pouvoir entre États sont toujours d'actualité et leur influence peut avoir un impact international.

La valse États-Unis–Russie

Après une fin d'année 2008 tendue entre la Russie et l'Occident, avec les États-Unis de George W. Bush en tête, l'arrivée de l'administration Obama laissait entrevoir l'opportunité d'une redéfinition des rapports Washington-Moscou. Le thème de «remise à zéro» des relations a été avancé d'emblée par le Département d'État, sans nécessairement spécifier de quoi il s'agissait. L'âge d'or des relations russo-américaines étant inexistant, la définition du «zéro» est la grande question.

C'est donc dans une drôle de valse d'incompréhension que les États-Unis et la Russie ont complété l'année 2009. Incompréhension ou intérêts irréconciliables, c'est selon que l'on soit de l'école libérale ou réaliste. Concrètement, la Russie est apparue dans l'équation afghane des États-Unis lorsque ses routes d'approvisionnement logistiques au Pakistan étaient systématiquement attaquées par des militants islamistes. Moscou a donc permis à Washington de faire transiter du matériel par son territoire pour rejoindre l'Afghanistan enclavé. Mais en échange de quoi? C'est la question que tous se sont posée.

Quelques mois plus tard, Barack Obama annonçait l'abandon du plan de bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque. En réalité, et selon la version officielle, un changement de forme seulement, alors que le nouveau modèle de bouclier devrait être basé sur des navires. Une décision qui a toutefois plongé de solides relations avec Varsovie et Prague dans la tourmente et qui a incité plusieurs à croire que Washington tentait un geste de bonne volonté envers Moscou. Mais les États-Unis ont rassuré la Pologne avec la promesse d'une assistance militaire accrue. Quant à Moscou, elle a fini par décider que rien vraiment n'avait changé dans la relation avec Washington et elle a menacé de développer des armes offensives pour contrer le nouveau plan de bouclier.

  • Les partisans de l'opposition rendent la monnaie de leur pièce aux forces de l'ordre le 27 décembre à Téhéran. (Stringer: - / 2009 AFP)

Le nucléaire iranien

Ces tensions entre la Russie et les États-Unis sont intimement reliées à l'Iran qui, en 2009, a continué à défier l'Occident et, selon plusieurs analystes, à gagner du temps pour développer son programme nucléaire. Washington voudrait que la Russie cesse d'appuyer l'Iran dans tous les domaines – diplomatique, scientifique, militaire, économique – mais n'est pas en mesure de lui offrir quelque chose qui a autant de valeur que sa relation avec Téhéran. Pendant ce temps, l'option militaire est «toujours sur la table» et on supplie Moscou de ne pas vendre son système de défense antiaérien S-300, attendu impatiemment par Téhéran.

Côté développement dans le dossier nucléaire, une centrale secrète a été découverte à Qom et a été révélée par les États-Unis, indiquant que l'Iran n'agit pas dans la transparence. Quel sera le plan d'action de tous les acteurs en 2010? L'Iran risque peu de coopérer avec le soutien de la Russie et de la Chine, et les États-Unis et Israël auront besoin de meilleurs renseignements pour réussir dans d'éventuelles frappes. Le bal diplomatique va donc se poursuivre, tout comme la guerre secrète que se livrent services secrets et forces spéciales respectifs.

Dragon et éléphant

La Chine et l’Inde peuvent-elles se développer sans accroc? Les stratégies d'expansion de l'une et de l'autre ne sont pas mutuellement inclusives. En 2009, l'Inde a décrié de nombreuses incursions de troupes chinoises sur son territoire, tandis que la Chine s'est publiquement offusquée de la visite du dalaï-lama dans une région frontalière disputée et de la visite du premier ministre indien dans cette même région.

On rapporte la présence d'un discours animé de part et d'autre. Pour les Indiens, la menace chinoise est bien réelle dans l'encerclement (Pakistan, Birmanie et Sri Lanka sont des alliés de la Chine où elle construit des ports en eau profonde), tandis que l'Inde serait de plus en plus perçue comme un ennemi principal en Chine, remplaçant les traditionnels États-Unis. Le climat mondial et la dissuasion nucléaire mutuelle ne laissent présager aucune guerre d'envergure, mais les tensions entre ces géants ne peuvent néanmoins être ignorées.

RÉGIONS

Maintenant un survol superficiel de certains évènements marquants dans différentes régions du monde.

Afrique

En Afrique, l’année 2009 a débuté avec l'accession du dirigeant libyen, Mouamar Kadhafi, à la présidence de l'Union africaine. Un des plus vieux dictateurs d'Afrique, au pouvoir depuis 1969, a dit vouloir œuvrer à l'unité du continent. Ce ne fut pas vraiment une réussite. Kadhafi a surtout retenu l'attention lors de la libération du Libyen tenu pour responsable de l'attentat de Lockerbie, Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi, qui, après avoir été relâché en Écosse en raison de son état de santé, est retourné dans son pays et a été accueilli en véritable héros. Il aurait causé la mort de 270 personnes.

Au moins Kadhafi peut maintenant se vanter d'être le plus grand dictateur d'Afrique, alors que le doyen des dictateurs, Omar Bongo du Gabon, est décédé en juin 2009. Il a été au pouvoir durant 42 ans. Son fils lui a succédé, un scénario qui se répétera en Libye à la fin du règne de Kadhafi.

En Somalie, le chaos règne toujours et la milice islamiste Al-Shabaab inquiète. Le résultat de ce chaos a des effets bien au-delà des rives somaliennes, alors que des pirates terrorisent le golfe d'Aden. De nombreux pays tentent de lutter contre ce phénomène avec leurs marines respectives. Il reste à voir combien de temps cette situation sera tolérée. La communauté internationale ne veut pas d'un autre «Afghanistan» en Somalie, et une répétition de la mission onusienne des années 1990 est peu attrayante.

Amérique

La politique a marqué l'Amérique en 2009. D'abord, bien entendu, l'arrivée de Barack Obama à la présidence des États-Unis. Fermeture de Guantanamo, retrait d'Irak et projet de régime public d'assurance-santé. Des promesses de taille qui ont fait leur bout de chemin. La Chambre des représentants et le Sénat ont tous deux adopté des projets de réforme de la santé, alors de grands changements surviendront dans ce domaine aux États-Unis. La politique d'ouverture prônée par Obama a permis à son pays de se réconcilier en quelque sorte avec l'Amérique latine au Sommet des Amériques en avril, mais les tentatives de rapprochement – si on peut les appeler ainsi – n'ont pas eu le même succès avec la Russie et le monde musulman. Obama a néanmoins remporté le Nobel de la paix.

Dans le reste des Amériques, la gauche a poursuivi sur sa lancée ou consolidé sa position : le Salvador a viré à gauche; une nouvelle constitution a été adoptée en Bolivie, permettant au président autochtone – Evo Morales – d'être réélu en décembre; Hugo Chavez, du Venezuela, a également remporté un référendum constitutionnel qui lui permet d'être élu indéfiniment; Rafael Correa, de l'Équateur, allié de Chavez, a lui aussi été réélu. La seule défaite du clan Chavez a été subie au Honduras, où le président Manuel Zelaya a été déposé par un coup d'État, afin d'éviter qu'il modifie la constitution. Élu en tant que représentant de la droite, Zelaya avait tourné son manteau en se ralliant à l'idéologie gauchiste.

Les tensions gauche-droite sur le continent ont continué à être exprimées plus clairement dans le conflit entre le Venezuela et la Colombie, alors que cette dernière a autorisé l'utilisation de certaines de ses bases militaires par les Américains. Chavez a alors déclaré qu'il «soufflait un vent de guerre» sur le continent.

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Asie

Les conflits armés ont retenu notre attention en Asie en 2009. Tout d'abord, le plus grand bouleversement est survenu avec l'offensive du Sri Lanka contre l'insurrection séparatiste des Tigres tamouls. Ce groupe, considéré à la fine pointe du terrorisme, a été essentiellement vaincu après des décennies de lutte sanglante. Son chef charismatique ayant été éliminé, où ira maintenant cette organisation?

  • Environ 288 000 personnes auraient été déplacées par la guerre qui s’est terminée en mai 2009(Stringer: ISHARA S. KODIKARA / 2009 AFP)

Le Pakistan a également été aux prises avec une insurrection redoutable, cette fois islamiste. Cherchant à acheter la paix avec les talibans, il a accepté que leur version de l'islam soit imposée dans la vallée de la Swat, dans le nord-ouest du pays. Un geste qu'Islamabad a regretté alors que les militants y ont vu une opportunité d'étendre leur emprise et de s'approcher à 100 km de la capitale. C'est ainsi qu'a vu le jour une grande offensive du gouvernement dans les régions tribales. Après une pause, une autre a été lancée au Sud-Waziristan, bastion supposé d'Al-Qaïda et d'autres groupes terroristes étrangers abrités par les talibans pakistanais. Ces derniers, en plus de subir la pression d'Islamabad, ont goûté à la médecine de Washington : des drônes ont frappé régulièrement, réussissant à éliminer leur chef Baitullah Mehsud. En dépit des pertes et de la pression, les extrémistes islamistes ont terrorisé le Pakistan par de nombreux attentats.

Ce qui nous amène à l'Afghanistan. L'administration Obama a d'abord adopté une nouvelle stratégie en mars et a ensuite étudié, puis accepté l'envoi de 30 000 troupes supplémentaires au lieu des 40 000 recommandées. Avec quel résultat espéré? Créer une position de force pour inciter les éléments moins radicaux à rejoindre le processus politique? Laisser plus de temps au gouvernement corrompu de Kaboul de former des soldats dignes de ce nom? Sans être pessimiste et tomber dans la partisannerie, il est difficile de voir la lumière au bout du tunnel.

La Chine avait une année particulière en 2009, riche en anniversaires. Les 50 ans de la prise de possession du Tibet, les 20 ans du massacre de la place Tiananmen, les 10 ans de la persécution du Falun Gong et les 60 ans du régime communiste. Des anniversaires soulignant tous des actes d'une extrême violence, violence qui a pris nouvellement forme dans les émeutes et la répression ayant troublé le Xinjiang, province du nord-ouest de la Chine qui abrite la minorité ethnique des Ouïghours.

La Corée du Nord, quant à elle, s'est assurée de demeurer sous les projecteurs avec un essai nucléaire à un moment où la succession du dictateur Kim Jong-il était incertaine. La communauté internationale, les États-Unis en tête, demeure incapable de régler ce dossier.

Côté japonais, le Parti libéral-démocrate, qui a dominé la politique japonaise depuis l'après-guerre, a été défait aux élections par le Parti démocratique du Japon.

Europe

Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur en Europe le 1er décembre 2009. Après 14 années de discussions et d’échecs, l’Union européenne a enfin une Constitution et s’est choisi un président, l'ex-premier ministre belge Herman Von Rompuy. L'année 2010 doit être une année de réformes institutionnelles qui permettront l’élargissement accéléré de l’Union aux pays baltes et aux Balkans.

En 2009, l’Europe s’est enfin positionnée de façon unie et forte pour faire face à la crise économique mondiale avec un rôle stabilisateur majeur de la Banque centrale européenne et des propositions fortes de nouvelles règles internationales aux sommets du G20 de Londres et de Pittsburgh. Elle a aussi été le moteur de la tenue du sommet de Copenhague sur le climat, où elle a offert de contribuer à hauteur de 7 milliards d’euros au développement écologique des pays en voie de développement.

D'un côté plus sombre, l'Italie a été frappée par un tremblement de terre dévastateur, mais difficile de dire si elle n'a pas été plus ébranlée par sa politique intérieure. Les controverses impliquant le premier ministre, Silvio Berlusconi, n'ont cessé de se relayer, culminant dans un assaut contre sa personne en fin d'année.

  • Le dalaï-lama symbolise aussi le 50e anniversaire de l'occupation chinoise du Tibet et les tensions opposant Pékin et New Delhi qui ont causé des remous en 2009(Stringer: MANAN VATSYAYANA / 2009 AFP)

Moyen-Orient

L'année 2009 a débuté avec la poursuite de l'opération israélienne Plomb durci dans la bande de Gaza, visant à asséner des pertes au mouvement radical Hamas qui contrôle le territoire. Un geste largement décrié et qui fait l'objet d'accusations de crimes de guerre. Le Hamas a été assez tranquille depuis, ayant plus de fil à retordre avec la dissidence comme celle d'un groupe salafiste plus radical ayant été vite écrasé.

Dans la foulée, un gouvernement de droite est arrivé au pouvoir en Israël, mené par Benjamin Netanyahu. Les perspectives de paix sont au point mort au Proche-Orient.

Le fait saillant de l'année 2009 au Moyen-Orient est sans aucun doute le mouvement de protestation né en Iran suite aux élections de juin, qui ont reporté Mahmoud Ahmadinejad au pouvoir et qui ont été estimées frauduleuses par plusieurs. Depuis, les manifestations se succèdent malgré la répression. Cette effervescence sociale place le régime iranien dans une situation difficile, alors qu'elle est combinée aux pressions externes. La répression pourra-t-elle venir à bout du mouvement réformiste? L'Occident peut-il capitaliser sur ce mouvement? Le régime bénéficie-t-il encore d'un appui solide de la population? Y a-t-il une étincelle qui pourrait faire pencher la balance? Des questions qui demeureront importantes au cours de 2010.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.