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L’Imaginarium du Docteur Parnassus : le retour de Gilliam

Écrit par Olivier Chartrand, La Grand Époque
04.01.2010
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  • Jude Law dans le rôle de Tony(攝影: / 大紀元)

Après des productions qui ont déçu et plusieurs années d’attente, l’ex-Monty Python à l’imaginaire éclaté nous revient avec son tout nouveau film : L’Imaginarium du Docteur Parnassus. C’est avec plaisir que l’on savoure avec attention chacune des scènes de ce dernier film de Terry Gilliam, qui sont présentées comme des tableaux aux détails considérés avec minutie. Seulement, malgré l’attirail onirique de Gilliam, le spectateur reste sur sa faim et pas seulement parce que l’on en redemande…

L’histoire nous plonge dans une Londres de notre époque à travers laquelle avance en dodelinant un coche tiré par un attelage. C’est le théâtre ambulant du Dr Parnassus (Christopher Plummer), un ancien moine immortel et ivrogne ayant le pouvoir de projeter quiconque dans son imaginaire. Après un pacte avec la bête (Tom Waits) afin de retrouver sa jeunesse et de vivre avec celle qu’il aime, il promet au diable l’âme de sa première fille lorsqu’elle atteindra les 16 ans. Trois jours avant l’anniversaire de celle-ci (Lily Cole) Parnassus et sa troupe feront la rencontre de Tony (Heath Ledger, Johnny Depp, Jude Law, Collin Farrell), un homme ayant perdu la mémoire, qui semble pouvoir sauver l’enfant des griffes de celui qui vient demander son dû.

C’est pur bonheur que de se retrouver une fois de plus dans l’imaginaire de Dr Gilliam où foisonnent les références culturelles. Une certaine référence annonce d’ailleurs le sujet de son prochain film… L’univers surréaliste du réalisateur et ancien dessinateur est délirant et ne se démode pas et c’est toujours avec la même impression, de ne pas avoir réussi à saisir du regard tous les détails visuels, que l’on quitte la salle de cinéma.  Comme l’affiche le titre, l’imagination est un thème central au récit, thème cher à l’artiste; on peut se souvenir des superbes Brazil (1985), Les aventures du Baron de Münchausen (1988) mais aussi du désastreux Frères Grimm (2005).

  • discutant avec M. Nick, le diable(攝影: / 大紀元)

Docteur Parnassus plaît également pour l’humour absurde et candide qui jalonne le trajet de la projection. À ce sujet, soulignons l’excellente performance d’Andrew Garfield incarnant Anton, l’assistant de Parnassus. Les dialogues oscillent agréablement et sans trop de dissonances entre le texte plus littéraire et quotidien. On pourrait facilement concevoir que le réalisateur a laissé beaucoup d’espace aux comédiens lors du tournage tant certaines conversations font preuve de réalisme.

À cause des tristes évènements concernant Heath Ledger décédé lors du tournage, le personnage de Tony porte quatre visages. Or, Depp, Law et Farrell campent bien le personnage chacun à leur manière sans tomber dans une caricature artificielle de Ledger.

En contrepartie, on reste sur notre faim après le dénouement… parce que l’on voudrait pouvoir visiter davantage l’Imaginarium dans ses moindres recoins et rester dans l’univers de Gilliam le plus longtemps possible, bien sûr… mais aussi parce que le scénario ne laisse pas l’impression d’évoluer en continuité mais d’être épisodique. Il y a un manque de fluidité qui a pour effet que le public ne s’investit pas émotionnellement dans l’aventure. La montée dramatique n’atteint d’ailleurs pas vraiment son objectif et ne transporte pas le spectateur. Il est en outre difficile de s’attacher au personnage de Tony, assez central à l’histoire, qui porte le visage de quatre comédiens.

En résumé, ce n’est pas le meilleur film que Gilliam aura signé, mais certes pas le pire. Il est toutefois agréable de le voir sur grand écran ne serait-ce que pour être absorbé dans l’Imaginarium.

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