Les douze derniers mois se sont déroulés dans un contexte économique et financier tendu avec des fortes inquiétudes sur le marché de l’emploi. Les craintes de l’explosion du système financier se sont progressivement effacées grâce aux plans de soutien massifs des États et des politiques monétaires très accommandantes des banques centrales. Malgré une visibilité réduite, les investisseurs ont regagné la confi ance en privilégiant le scénario de la reprise économique. Les principaux indices des bourses mondiales ont enregistré une forte progression. Les efforts du G20 en matière de régulation fi nancière et la conférence de Copenhague sur le climat ont apporté autant des surprises que d’échecs.

1 - Bonus des traders

La crise financière a mis en exergue les excès de ces dernières années en matière de rémunération des dirigeants du monde financier et les bonus des traders. De deux côtés de l’Atlantique, les chefs d’États ont proposé des mesures visant les établissements ayant reçu l’aide de l’État. Le sujet de bonus était à l’ordre du jour des sommets du G20 à Londres en avril et à Pittsburg aux États-Unis en septembre, mais le bilan est resté mitigé, des compromis ont été trouvés sur des mesures symboliques de régulation.

2 - Politiques monétaires accommodantes

Les banques centrales se sont montrées prêtes à tout pour agir sur l’économie et enrayer la crise. La Banque centrale européenne a baissé le 7 Avril son principal taux d’intérêt à 1%, un plus bas historique depuis la création de la zone euro, et a maintenu ce taux durant l’année 2009. Des politiques monétaires, non conventionnelles, comme par exemple la création de monnaie pour acheter des actifs publics ou privés, ont été mises en place afin d’injecter des liquidités directement dans l’économie et éviter l’asphyxie financière.

3 - De multiples plans de relance économique

Les plans de relance se sont multipliés. L’Allemagne a mis en place des mesures d’allègement fiscal des ménages et de soutien à son industrie automobile. En France près de 28 milliards ont été injectés dans l’économie, mais le bilan reste mitigé en termes de soutien à la consommation et à la création d’emploi. Seule la prime à la casse a été plébiscitée, ce qui explique le record de ventes de voitures en 2009.

4 - Déficits publics en péril

Ces plans de relance ont fait plonger dans le rouge les budgets de la quasi-totalité des pays occidentaux. En France le déficit devrait doubler en 2009 à 141 milliards d’euros. Le seul remboursement des intérêts est devenu le premier poste de dépense du budget de l’État ! Le cas de la Grèce a défrayé la chronique de l’année 2009. Sa dette pourrait dépasser 120% du PIB en 2010. La prochaine crise pourrait bien être celle des finances publiques.

5 - Les paradis fiscaux sous les projecteurs

Les « paradis fiscaux », et le secret bancaire ont été désignés comme bouc émissaire de la crise financière. La menace de la publication d’une liste noire, et les déclarations pressantes de plusieurs dirigeants politiques occidentaux abordant la question de leur suppression, ont poussé certains d’entre eux à assouplir leurs règles sur le secret bancaire. Monaco et la Suisse ont été officiellement retirés de la «liste grise» des paradis fiscaux de l’OCDE en septembre.

6 - Une hausse spectaculaire du métal jaune

En hausse continue depuis mars 1999 avec un prix de 250 dollars l’once, le métal jaune a atteint un nouveau record historique début décembre à 1.200 dollars. La performance de l’or s’élève à 230% sur l’année 2009. Parmi les facteurs de soutien à cette forte hausse se trouvent les achats d’or des banques centrales asiatiques, la faiblesse du dollar et une demande massive d’or de la part des fonds de gestion.

7 - Dépréciation du billet vert

L’euro a franchi la barre symbolique de 1,50 dollar en novembre. L’affaiblissement du dollar a relancé le débat sur son décrochage. Mais vu la situation des États-Unis avec un défi cit public très élevé, il est préférable pour eux d’avoir un dollar faible. De plus, dans un environnement de taux d’intérêt plus bas qu’ailleurs, il y a une incitation à s’endetter en dollars et à investir dans les pays  étrangers.

8 - Le chômage approche les 10%

Malgré des signes de stabilisation de l’économie, les pertes d’emploi se sont poursuivies. Dans la zone euro, le taux de chômage était en hausse à 9,6% en août 2009, le taux le plus élevé depuis mars 1999. Outre-Atlantique, le taux de chômage a franchi en octobre la barre symbolique des 10%. Du jamais vu depuis 1983.

9 - Enjeu économique planétaire

L’enjeu de la conférence Copenhague en décembre n’était pas seulement climatique ni limité aux seules émissions de gaz à effet de serre, mais il était prioritairement économique et centré sur les moyens financiers. Ce sommet qui a suscité tant d’espoir, a été un échec, aucun accord significatif n’ayant été conclu, mais il y a maintenant une prise de conscience générale du problème. La nouvelle conférence est prévu à Mexico en 2010.