La tolérance dans la Chine antique

Écrit par radio Son de l'Espoir
14.11.2010
  • peinture chinoise(攝影: / 大紀元)

Le 16 novembre a été déclaré Journée Internationale de la Tolérance par l’Assemblée générale des Nations Unies le 12 décembre 1995. À cette date, les États membres de l’UNESCO sont invités à célébrer cet évènement à l’aide d’une des dix actions définies par l’UNESCO pour lutter contre l’intolérance. Pour autant, le concept de tolérance nous vient de loin. Une de ses origines nous ramène à la culture ancestrale chinoise. Etre capable de tolérer et de s’accommoder étaient considérés comme des vertus traditionnelles dans la culture chinoise depuis les temps les plus anciens. Ce sont les fondements des philosophies orientales principales que sont le confucianisme, le taoïsme et l’école de Bouddha. Le confucianisme prône la sainteté intérieure, le taoïsme insiste sur le maintien de la douceur, et l’école de Bouddha parle de compassion. Les trois enseignements portent la connotation intérieure de tolérance. « En reculant d’un pas, on découvre que l’océan est vaste et le ciel sans limite. En étant tolérant, on parviendra à d’authentiques accomplissements. »

La tolérance dans le confucianisme

Il y a de nombreuses descriptions de la tolérance dans le Lun Yu de Confucius : « Sans être capable de tolérer des choses communes, un plan majeur sera ruiné » ou encore « n’est-ce pas trop de confusion que de s’oublier soi-même et ses proches à cause d’un instant de colère ? » et enfin : « Les hommes de bien n’entrent pas en compétition avec les autres. »

Il est dit aussi dans le Lun Yu que Confucius a enseigné à Zi Lu, l’un de ses élèves : « Les dents sont faciles à casser parce qu’elles sont rigides. La langue est facilement protégée parce qu’elle est flexible. La douceur vaincra sûrement la rigidité et la faiblesse peut aussi conquérir les forts. Si on est attaché à la lutte, on sera inévitablement blessé et en montrant aveuglément sa supériorité, on sera certainement détruit. L’attitude fondamentale à suivre en toute chose est la tolérance, c’est la meilleure ».

La tolérance dans le bouddhisme

Sakyamuni a dit : « Parmi les six voies de salut et les dix mille méthodes de cultivation, être tolérant vient en premier ».  Il s’est aussi exprimé en ces termes : « La qualité et le comportement droit d’une personne, un visage propre et loyal, et de belles manières et apparence ne peuvent être obtenus qu’en étant tolérant et accommodant. » Il est consigné dans les écritures : Dans le passé, une personne louait le Bouddha Siddharta comme ayant une grande fortune et une grande vertu. Certains qui l’entendirent furent très en colère et dirent : « Il a perdu sa mère seulement sept jours après sa naissance. Comment peut-on dire qu’il avait la plus grande fortune et la plus grande vertu ? » La personne qui louait le Bouddha répondit : « Lorsqu’on le frappait, il ne se mettait pas en colère et quand on l’injuriait il ne rendait pas l’injure. Comment ceci ne serait-il pas considéré comme avoir une grande fortune et une grande vertu ? » Ces personnes en colère furent convaincues.

  • bouddha(攝影: / 大紀元)

La tolérance dans l’école du Tao

Lao Zi a expliqué : « La bienveillance supérieure est comme l’eau qui bénéficie à toute chose sans lutte. » Il a dit aussi : « Ceux qui se conforment aux principes du ciel ne luttent pas avec les autres mais gagnent naturellement. Sans dire beaucoup, ils excellent à traiter n’importe quelle affaire. »

Les étudiants de l’Ecole du Tao (la Voie) ont aussi laissé de nombreuses paroles sur la tolérance. Zi Xuyuan Jun a dit une fois : « En pardonnant, pardonnant et pardonnant, divers désastres disparaîtront d’un coup. En tolérant, tolérant et tolérant, on aura ni créditeurs ni ennemis. » Chi Songzi enseignait à ses disciples : « Vous ne serez pas humiliés si vous pouvez tolérer et vous accommoder. » Xu Zhen Jun disait aussi : « Endurer ce qui est difficile à endurer et suivre ceux qui font sans cesse de sérieux efforts pour rester sur leurs propres pieds. » Et Su Zhenren expliquait : « Être tolérant peut faire disparaître une mauvaise chose d’elle-même et réfléchir sur soi-même vous préserve des désastres. »

La tolérance dans les classiques anciens

« Le diagramme Yi-Sun » dit : « Les hommes de bien répriment leur colère et leurs désirs en se mettant en garde eux-mêmes ». Cela signifie qu’une personne avec une grande vertu contrôlera sa colère et ses désirs en réfléchissant sur elle-même. Il est consigné dans Shang Su : « Lorsque de mauvaises personnes se plaignent de toi, te haïssent et t’injurient, tu devrais être plus strict dans ton comportement. Ce n’est pas juste parce que tu n’oses pas te mettre en colère. Tu dois aussi augmenter ta capacité de tolérance. » L’empereur Cheng Wang avertissait les fonctionnaires : « C’est seulement en étant tolérant, qu’on peut parvenir à l’accomplissement et en pardonnant, qu’on peut avoir une vertu toute puissante ».

  • ideogramme chinois de tolerance(攝影: / 大紀元)

Quelques proverbes à propos de la tolérance

« Être tolérant résistera aux désastres. »

« Soyez tolérant face à ce qui survient. Pardonner n’est pas insensé et un insensé ne pardonnera pas. »

« Tolérez si vous le pouvez et disciplinez-vous vous-même si vous le pouvez. Sans tolérance et sans discipline, des problèmes triviaux deviendront sérieux. »

« Reculant d’un pas on découvrira que l’océan est vaste et le ciel sans limite, et qu’en étant un peu accommodant on jouira d’un environnement plaisant. »

La tolérance signifie une détermination sans faille et une résolution au profond de son cœur. Lorsqu’on possède une telle qualité, on peut endurer ce que les autres ne peuvent pas endurer. C’est un genre d’accomplissement et d’état de cultivation. Chong Er endura des épreuves et l’humiliation en exil et il devint finalement empereur de Jin. Yan Yuan vivait une vie simple, il était content dans la pauvreté et se consacrait à la vie spirituelle. Il devint finalement un vertueux disciple de Confucius. Han Xin toléra l’humiliation de ramper entres les jambes d’une autre personne et il devint finalement un général grandement respecté. Su Wou garda les moutons pendant 19 ans, il maintenait la loyauté et la droiture, endurait ce que les autres ne pouvaient endurer et il devint finalement un modèle pour les générations futures. Chaque récit historique coloré et riche a démontré la profonde connotation intérieure de la tolérance.

D’après un texte de Li Jian, La voie de la Tolérance dans la culture traditionnelle chinoise.