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Réponse à Wen Jiabao par le Quotidien du Peuple: pas de réforme politique

Écrit par Matthew Robertson, La Grande Epoque
29.11.2010
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  • Le Premier Ministre chinois Wen Jiabao, le 24 novembre lors de sa rencontre avec le Président russe Dimitry Medvedev. (SERGEI CHIRIKOV/AFP/Getty Images)(Stringer: SERGEI CHIRIKOV / 2010 AFP)

La réaction officielle aux déclarations du Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui avait sur CNN estimé que l’ouverture politique était essentielle au développement de la Chine, est venue par l’organe de presse du parti communiste. Dans une série de cinq éditoriaux sur le sujet, le Quotidien du Peuple et l’agence de presse officielle Xinhua réaffirment que le pouvoir chinois « maintiendra fermement la direction politique appropriée » et « conservera de manière inébranlable le pouvoir du Parti »

Les éditoriaux, dont le premier a été publié le 21 octobre, se suivent avec régularité tous les 4-5 jours, sur un ton résolument… officiel : « Dans la période de grande opportunité, soyons enthousiastes et accélérons », « gagnons le futur en accélérant les méthodes de développement économique » et « avançons activement et fermement la réforme politique en suivant le bon chemin politique ».

Les éditoriaux sont la première réaction officielle aux propositions de « réforme politique » formulée à huit reprises ces derniers temps par le Premier ministre Wen Jiabao, et de façon extrêmement appuyée lors de son déplacement aux États-Unis en octobre. Ils font suite à la cinquième session plénière du parti.

« C’est une vieille habitude du PCC [parti communiste chinois] », explique Hu Ping, rédacteur en chef du Printemps de Pékin, un journal pro-démocratique chinois. « Ils aiment faire la propagande de leurs décisions et position après les grandes réunions. »

Avant la session, Wen Jiabao avait à plusieurs occasions parlé de démocratisation et de ce qu’il appelait « les valeurs universelles. » Pour Hu Ping, « ce sont des choses qui provoquent des discussions au sein du parti et parmi le peuple, donc les dirigeants veulent transmettre clairement le message du comité central du parti, faire taire les voix différentes, et unifier les pensées ».

Même si certains passages des éditoriaux sont ambigus, « le ton général est très clair : le parti ne va pas mener de réforme politique. Ils ont clairement fait passer ce message », analyse Hu Ping.

Les médias chinois se sont focalisés sur le troisième éditorial du Quotidien du Peuple. Intitulé « Avançons activement et fermement la réforme politique en suivant le bon chemin politique : troisième commentaire sur le fait de saisir l’occasion historique et de construire une société relativement prospère ».

Avant cet éditorial signé par Zheng Qingyuan, deux article signés sous le même nom avaient été publiés les 21 et 25 octobre. Mais, contrairement aux deux premiers éditos qui adoptaient un ton modéré voire ouvert, le troisième s’oppose frontalement à toute réforme.D’après Zhang Haishan, analyste de l’actualité chinoise du journal Da Ji Yuan, la différence de style et de ton entre les différentes versions fait supposer que le nom de Zheng Qingyuan a été utilisé par une faction politique opposée à Wen Jiabao pour exprimer son opposition aux propositions de réforme du Premier ministre. Des noms de plume sont régulièrement utilisés par différentes sections du parti communiste pour transmettre de façon pseudo-anonyme leur dernier positionnement. Pour Hu Ping, derrière le nom « Zheng Qingyuan » se cache un groupe de « théoriciens du parti » ou de cadres de haut niveau, le troisième éditorial venait du sommet de la hiérarchie communiste. « Tous les médias du parti ont dû le reproduire. Quel que soit l’auteur, c’est de façon évidente quelqu’un qui donne le point de vue du plus haut niveau du comité central du parti. »

« Les textes de Zheng Qingyuan ont pour but de protéger et renforcer la direction du PCC », écrit le commentateur Wu Fan. « La ‘direction politique correcte’ est la dictature du parti… depuis l’époque de Mao Zedong jusqu’à la cinquième génération de dirigeants, au pouvoir actuellement, tout est toujours pour maintenir le monopole du PCC sur tout, et tout le monde doit toujours les écouter. »

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.