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Pollution de l’air: plus de 600 morts à Hong Kong en 2010

Écrit par Sonya Bryskine, La Grande Epoque
29.11.2010
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  • Nouveaux records de pollution dans la péninsule(Ed Jones/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

La pollution de l’air devrait cette année faire à Hong Kong deux fois plus de victimes que l’épidémie de SRAS en 2003. Les statistiques rendues publiques par le Département d’épidémiologie de l’Université de Hong Kong montre que depuis début janvier, 594 personnes sont mortes prématurement à cause de la pollution suffocante de cette ville de sept millions d’habitants. Par comparaison, le SRAS qui avait déclenché une panique internationale aurait tué 299 personnes à Hong Kong

D’après l’Index Environmental Hedley (HEI), que publie en temps réel l’université de Hong Kong, la pollution a déjà coûté cette année à la région plus de  1,3 milliard de dollars hongkongais (soit environ 130 millions d’euros). Plus de 4,3 millions de consultations médicales liées à la pollution de l’air ont été enregistrées, qui ont conduit à 45.000 hospitalisations à ce jour.

En l’absence de signes marquants d’une volonté de se donner les moyens de réduire le smog permanent de la ville, la pression grandit à l’encontre de l’administration de Donald Tsang pour que des mesures de protection de l’environnement drastiques soient prises.

«Cela doit devenir la priorité du gouvernement», insiste Joanne Ooi, présidente du Clean Air Network. Le groupe associatif traverse régulièrement la ville dans une camion recouvert de ballons gonflables noirs pour attirer l’attention publique. «L’impact de la pollution de l’air sur la santé s’aggrave, et c’est extrêmement dangereux. Il n’y a pas de pire problème à Hong Kong.»

Depuis le début de l’année, les responsables locaux des questions environnementales demandent au gouvernement de remettre sur la table des discussions une proposition de 2008 pour accroître la taxation sur les véhicules utilitaires de plus de 15 ans.

En 2008, la proposition avait été rejetée par crainte d’effets délétères sur une économie déjà en berne. Un système incitatif de bonus à la casse avait par contre été mis en place pour encourager les conducteurs à changer leur véhicule pour des voitures propres. Mais seuls 13.000 propriétaires sur les 50.000 concernés par l’offre ont répondu à l’incitation.

Les véhicules de 15 ans et plus émettent en moyenne 20 fois plus de polluants que les voitures plus récentes. Ces émissions provoquent une myriade de problèmes de santé, particulièrement pour les plus jeunes et pour les personnes âgées.

Depuis juillet, l’index de pollution routière, qui mesure le niveau de gaz dangereux comme l’ozone et le dioxyde de soufre, a atteint la côte d’alerte deux jours sur trois, et des niveaux extrêmes un jour sur dix d’après l’agence pour l’environnement de Hong Kong. À de tels niveaux, des alertes publiques sont normalement lancées pour prévenir les personnes souffrant de troubles respiratoires, et il est recommandé à la population de s’éloigner des zones à fort trafic automobile.

La responsabilité du voisin chinois

D’après le HEI, 60 à 70% de la pollution de Hong Kong vient de l’activité économique du delta des perles, zone côtière s’étendant de Shenzhen à Canton et l’un des plus gros centres de production industrielle en Chine. L’incapacité d’offrir à cette zone un approvisionnement énergétique suffisant a conduit de nombreuses usines à installer des générateurs électriques bon marché, ne disposant pas des derniers systèmes de filtration des émissions – celles-ci sont poussées par les vents côtiers directement sur Hong Kong.

Cependant, les chiffres du HEI suggèrent également qu’une fois sur deux, la pollution est à mettre sur le compte des centrales thermiques et voitures de l’île et que la pollution de Chine continentale n’affecte réellement Hong Kong que pendant les mois d’hiver, durant lesquel le vent souffle du Nord.

Pertes économiques

Une enquête de la chambre de commerce des États-Unis, réalisée en 2008, estimait que 40% des entreprises américaines avaient des difficultés à recruter du personnel pour travailler à Hong Kong du fait des craintes face à la pollution.

Les mauvais jours, «quand vous allez dans la rue, vous pouvez pratiquement mâcher l’air», explique Mike Kilburn, un responsable de projet environnement chez Civic Exchange, que cite le journal USA Today.

Hong Kong, plateforme mondiale du commerce international dans les années 80 et 90, accueille des milliers d’entreprises étrangères. La Chambre de Commerce de Hong Kong a demandé au gouvernement local d’agir rapidement sous peine de perdre plus encore sa représentation étrangère.

Alex Fong, président de la Chambre, rappelle que ce sont les questions de qualité de vie, et en particulier la pollution de l’air, qui ont fait baisser l’attractivité de Hong Kong pour les affaires comme pour le tourisme. «Les gens dans la communauté des affaires, en particulier la diaspora hongkongaise, disent que l’air à Hong Kong ne s’améliore pas et que cela les empêche de recruter», ajoute M. Fong.

Hong Kong cherche sa voie hors du smog, depuis les incitations financières sous la forme de «primes à la casse» pour les véhicules anciens à la promotion des véhicules électriques – sans grande visibilité ni résultat à ce jour.

 

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