L’attrait du Jade captive le marché mondial de la joaillerie

Écrit par Diana Hubert, La Grande Époque
05.11.2010

  • Une jadéite taillée Milefo évaluée entre 770,000 et 1 million de dollars US et une pierre de jade de Guanyin à Hong Kong. (Mike Clarke/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

La beauté et l’attrait du jade fascinent les Asiatiques depuis des siècles. Cette pierre résistante et lumineuse continue à susciter l’attention non seulement comme favorite pour un collectionneur, mais aussi comme choix complémentaire de finesse de l’art asiatique.

Les antiquités asiatiques ont depuis longtemps été un sujet d’intérêt pour Paul Haig, expert en jade oriental ancien. Inspiré par le l’attrait de la société asiatique qu’avaient ses parents, l’intérêt de Haig pour l’art oriental et le jade dépasse le simple hobby. En tant que propriétaire d'une luxueuse bijouterie et d'un magasin d’antiquités à Rochester, dans le Michigan, Haig se spécialise dans les pierres précieuses depuis plus de 30 ans.

En passant du temps dans les coulisses du département de minéralogie du Smithsonian Institution et guidé par les experts de l’industrie, Haig a développé une fascination pour la taille des pierres depuis son enfance. Déjà à 14 ans, il vendait des pierres et a par la suite voyagé à travers les États-Unis, travaillant dans des expositions de pierres précieuses en tant qu'assistant à la vente d’opales. En 1973, au moment où il terminait ses études au collège, il avait déjà acquis les connaissances nécessaires pour commencer son propre commerce. «J’y ai consacré un été et je ne l’ai pas regretté», dit-il.

Les différents types de jade

Quand on parle de jade, il y a deux minéraux à considérer – la néphrite et la jadéite. Les deux sont dispendieuses et continuent à attirer l’attention des collectionneurs et des passionnés d’art. Entre les deux, la néphrite se trouve le plus souvent dans les anciennes pierres chinoises taillées. Haig note que la valeur des pièces de néphrite augmente selon la couleur, la taille, l’âge et la qualité. «Pour les Chinois, le jade blanc est actuellement très apprécié dans les pièces taillées», dit-il.

En ce qui concerne la jadéite, Haig note que sa taille n’a commencé qu’au XIXe siècle, avec des minéraux en provenance essentiellement de Birmanie. «Des pièces si extraordinaires ont été taillées à partir de la jadéite», dit-il. Les pièces les plus chères et celles qui ont le plus de valeur en jadéite sont de jade reconnu de qualité impériale : le plus fin de tous les jades. Sa couleur est limpide, souvent un peu plus claire que le vert émeraude et pratiquement translucide, ressemblant à une gelée verte. Cependant, Haig annonce que le terme «impérial» est souvent appliqué à des spécimens qui ne remplissent pas le critère. Il n'y a que très peu de pièces qui reçoivent actuellement cette appellation.

La valeur du marché

L’afflux de clients chinois cherchant à revendre leur propre jade a sérieusement augmenté sa valeur sur le marché. «Un lot de grosses pièces a quitté l’Asie, la Chine en particulier, entre 1840 et 1940», dit Haig.

«Maintenant, le flux est inversé. Il y a beaucoup de marchands chinois qui parcourent les États-Unis pour visiter les expositions et les magasins d’antiquités. J’en ai reçu beaucoup dans mon commerce.» Haig a parlé d’une pièce qui était passée dans les mains de quatre marchands avant de quitter la salle à une exposition, elle a été vendue plus chère chaque fois.

«Cela arrive souvent», dit Haig. «Maintenant, il y a beaucoup de concurrence pour l’achat de jade fin. Beaucoup plus qu’il y a cinq ans. Je peux dire que la valeur a triplé en dix ans.» Durant le mois dernier, Haig dit avoir vendu pour plus de 50 000 dollars de jade. Il assure que la plupart de ces pièces sont retournées en Chine.

Haig pense que beaucoup de gens achètent maintenant du jade pour spéculer. «Ils l’achètent parce qu’ils réalisent que le marché chinois devient plus fort. Les Chinois sont en train de revendre leurs propres possessions à un taux qui ne cesse d’augmenter», dit Haig.

À la recherche de la bonne pièce

Quand il sélectionne une pièce de jade, Haig explique qu’il examine d’abord et avant tout la qualité. Ensuite, il regarde son âge. Il note qu’il y a un nombre grandissant de reproductions sur le marché, généralement des pièces neuves fabriquées dans le style ancien.

«Elles sont taillées de manière moderne et ensuite la surface est affinée entièrement en utilisant des méthodes anciennes», dit Haig. D’après son expérience, il y a beaucoup de reproductions qui sont si bien faites qu’il est pratiquement impossible de les distinguer des spécimens authentiques.

Certains prétendent même que la qualité des reproductions a plus de valeur que les anciennes pièces, mais Haig n’est pas d’accord. «C’est comme avoir une peinture de Monet qui aurait été copiée. Ce n’est pas fait par l’artiste original de cette période.» Il a aussi observé que de nombreuses reproductions sont vendues comme d’anciennes pièces dans certaines expositions.

Bien qu’un examen consciencieux permette d’identifier une reproduction, Haig prétend qu’il devient difficile de distinguer les reproductions. «Ils prennent des pièces anciennes et les copient très soigneusement», dit-il en relevant que la technologie moderne a joué un rôle majeur dans la création de copies convaincantes.

Haig a aussi noté qu’il y a beaucoup de jade trafiqué sur le marché. Même en passant en revue les bijouteries du district de New York on peut voir que c’est très répandu. Les anciennes techniques pour contrefaire le beau jade coloré reviennent à la mode.

Dans une récente exposition à Santa Fe, Haig a remarqué que quelqu’un avait une pièce de jade très foncé qui avait été évidée. Il y a beaucoup de vieilles pièces de jade creusées selon les techniques utilisées dans le passé en Asie. Évider une pièce, augmente sa transparence lorsque la couleur est trop foncée.

La joie de la découverte

Haig a fait de nombreux voyages en Asie, il a acquis différentes pièces au fil des ans, mais «il y a toujours des pièces à découvrir», dit-il. «J’ai vu quelques grandes pièces de l’art asiatique en Argentine. C’est un marché mondial.» Haig dit qu’il est de plus en plus centré sur le jade en raison des bonnes conditions du marché.

Découvrir de nouvelles pièces peut être excitant, mais Haig recommande d’être prudent. Il a remarqué que de nombreux jades certifiés antiques sont des pièces modernes. «Il y a de nombreuses pièces aux enchères dont on ne connaît pas l’âge», di-il. «Je sais que quelques-unes ne sont pas anciennes quand je les observe, mais elles sont vendues comme anciennes et à un prix très élevé», déplore-t-il. «Dans le jade et les antiquités asiatiques, il y a beaucoup de trucs qu’on m’a offerts qui semblent bien tant qu’on ne les regarde pas très attentivement.»

Les perspectives à venir

Haig dit qu’il voit un intérêt futur dans le marché des antiquités d’Asie et spécialement dans les pierres précieuses. Il prévoit qu’il y aura de nombreuses découvertes venant des collections.

«Les choses vont par cycles», dit-il, en notant la tendance de la fin d’un cycle. «Les prix grimpent présentement à cause de la grande concurrence, a-t-il continué. «Comme l’économie mondiale recule, je vois que les gens regardent les objets tels que le jade comme un bon placement. Les choses sont toujours en train de changer.»

Version originale : Allure of Jade Captivates Global Jewelry Market