Raiponce-Condamné à la féérie

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
01.12.2010

  • Raiponce et Flynn Rider, le bandit le plus recherché du royaume(攝影: /

En voyant apparaître une longue tignasse blonde dans la bande annonce diffusée un peu partout, nous avons tous eu le souvenir de ce conte ayant bercé une portion de notre enfance : Raiponce des frères Grimm, la princesse en détresse emprisonnée dans une tour. Disney a retenu sa candidature pour asseoir un nouveau classique familial. Il est tout à fait légitime de condamner la compagnie Disney pour ses choix et actions anti-éthiques, mais il serait ingrat de ne pas considérer tous ces scénaristes, ces dessinateurs et tous ces passionnés qui œuvrent derrière cette bannière controversée, qui ont su redonner un souffle nouveau à un précieux fragment de l'imaginaire.

Flynn Rider, le bandit le plus recherché (et le plus charmant) du royaume, cherche une cachette suite à un vol prestigieux au château (à la Mission Impossible). Dans sa fuite, il décide de se mettre à l'abri dans une tour qu'il trouve par le plus grand des hasards. Inopinément, il devient l'otage de Raiponce, une jeune femme aux longs cheveux magiques et dorés de 21 mètres.

Bien difficile de renverser la qualité Disney, qui sait très bien s'adapter à chaque décennie. Dans le cas de Raiponce, on y retrouve encore une signature inoubliable : une plantureuse part de comédie musicale. Dans le cas des innovations, il serait disgracieux de ne pas souligner la réussite totale des textures, surtout dans la chevelure de Raiponce. Un nouveau standard élevé a été établi, ce qui créera une compétition saine pour les prochains films d'animation 3D!

Difficile de ne pas comparer ce nouveau Disney avec Shrek. Respectant les limites de son univers, Raiponce va puiser son originalité dans son humour de situation, dans la démystification de certains personnages (qu'il a paradoxalement contribué à créer, dont l'inlassable image du prince charmant) et a peaufiné cette histoire prévisible pour en faire un bijou qui nous tient en haleine et qui surprend presque.

L'aspect de la manipulation psychologique de la «mère» de Raiponce, pour combler ses propres besoins égoïstes, est tout à fait actuel. La montée de culpabilité chez Raiponce face au terrassement de douce despote est merveilleusement rapportée.

Les personnages de Pascal, un petit caméléon et fidèle compagnon de Raiponce (un autre dans la grande famille Disney) et le cheval Maximum ont été bien développés et apportent beaucoup de rires et de fraîcheur au film, tout comme la Bande des gros nez. La séquence du poêlon de fonte est un élément mémorable, bien inattendu et drôlement bien exploité.

Comme ce film possède le sceau d'authenticité Disney, on peut compter sur une piste sonore française remarquable, ce qui peut constituer un défi pour d'autres productions.

L'imposante équipe de Raiponce a su créer quelque chose de très esthétique, pas seulement au niveau du personnage principal, mais par les décors et les détails raffinés. Le 3D a été aussi mis à contribution pour développer cet aspect intrinsèque au monde de Disney et à un des besoins universels de l'être humain.

Désopilant pour les grands, magique à souhait pour que chaque enfant reconnecte avec le fabuleux. Une joie à offrir et à s'offrir!