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Le cygne noir-Ballet rutilant

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
15.12.2010
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  • Natalie Portman et Vincent Cassel(攝影: / 大紀元)

La première question qu'on peut se poser quand le réalisateur Darren Aronofsky est sur le point de lancer un nouveau film est : «Jusqu'où ira-t-il?» La deuxième question est encore la même : «Jusqu'où ira-t-il?» Ne se lassant pas de rendre en images les lacis tordus de l'obsession (l'amour et la mort avec The Fountain, l'entêtement d'un lutteur, The Wrestler, ou encore les idéaux d'un toxicomane, Requiem for a Dream), Darren Aronofsky n'a définitivement pas choisi par hasard la danse pour son prochain long métrage. Il démontre dans son dernier film, Le cygne noir (version française de Black Swan), que tous les domaines, y compris le ballet, peuvent contenir leur part d'idées fixes et de remous.

New-York, une compagnie de ballet prestigieuse, un spectacle classique : le Lac des cygnes, une jeune recrue prometteuse. Nina Sayers (Natalie Portman) se voit dans une position à la fois extrêmement enviée et angoissante. Une chose est bien pire que les autres : elle n'arrive pas à incarner le cygne noir. Son corps subit directement et étrangement tous les échos.

On ne peut pas passer à côté de la comparaison Le cygne noir et d’autres références cinématographiques comme The Cell, Jacob's Ladder, Rosemary's baby, Spider, même le dernier film de Marina De Van, Ne te retourne pas, mettant en vedette Sophie Marceau et Monica Bellucci, pourrait servir de point de comparaison. Le film, debout sur le fil de fer du suspense vacillant vers l'horreur et plongeant allégrement dans l'arène du drame, Le cygne noir marque, non par son exagération ou par son ingéniosité sadique, mais par ses scènes possédant un fin émail dérangeant l'esprit. Un grand raffinement, les séquences d'hallucinations renferment tout l'effet piquant.

  • Barbara Hershey et Natalie Portman dans Le cygne noir(攝影: / 大紀元)

Aronofsky amène bien l'accablant lien «mère couveuse-fille couvée» et le choix de Barbara Hershey est tout à fait valide. Vincent Cassel joue Vincent Cassel. Mila Kunis bouleverse par sa présence. Natalie Portman brûle de réalisme et danse si bien qu'on oublie qu'elle n'est pas une danseuse de carrière; son personnage est impeccablement habité par l'entièreté de son talent.

Le cygne noir propose une réflexion draconienne sur l'évolution/involution de l'être, de sa quête/perte d'identité et de la recherche/faillite de l'équilibre. Ce clair-obscur entre le gracieux et le déplaisant ne pouvait être amené que par un grand du cinéma. La sexualité est souvent mise de l'avant à des fins d'exploration pour que Nina (Portman) puisse arriver à séduire pendant la danse. Refoulement, déni et déviance sont au rendez-vous.

On revit l'essence du Lac des cygnes, avec une glaçure intense et fantastique provenant de cette adresse contemporaine de mettre notre société sous le microscope. Une bande sonore bien près de ce qu'on connaît du Lac des cygnes, mais qui propose plusieurs variantes pertinentes au contexte du film. Il vaut le coup d'aller voir sur le Net les affiches plus ou moins officielles du film (en plus de l'original). À voir pour admirer l'imaginaire Aronofsky et sa capacité de transposer le sublime.

 

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