Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La police arrête un adolescent pour un article satirique visant le régime chinois

Écrit par Linda Fang
15.12.2010
| A-/A+

  • La police chinoise maintient l’autorité du régime communiste chinois par tous les moyens, ici un car de police sur la place Tienanmen à Pékin. FREDERIC J. BROWN/AFP/Getty Images(Staff: FREDERIC J. BROWN / 2010 AFP)

 

Un adolescent de 15 ans a été mis en garde à vue et accusé du motif d’ « insinuation d’attaquer le Parti et le gouvernement » en publiant un article intitulé « Longue Vie aux Prostituées » sur un forum d’Internet.

Le Département de la Sécurité Internet de la Police du district de Weidu de la ville de Xuchang, province du Henan, menait une inspection de routine sur un site web local, « Spring Forum », ce qui a permis de trouver un article intitulé « Longue Vie aux Prostituées » écrit par une personne dont le pseudo est « Underwear » [ndlr: sous-vêtement].

La police pensait que l’auteur utilisait le sujet des prostituées pour attaquer le Parti Communiste Chinois (PCC) par allusion. Ils ont immédiatement ordonné que le webmaster du site retire l’article et de plus lance une enquête pour trouver le responsable. Rapidement, un garçon de 15 ans nommé Wang était identifié et arrêté.

L’article de Wang listait 41 points comparant les prostituées à « une certaine organisation » ou « une certaine personne ». En voici un extrait :

« Une prostituée vend son corps, alors qu’une certaine personne vend son âme. »

« Une prostituée ne représente pas les intérêts des autres, alors qu’une certaine organisation prétend représenter les intérêts de tous. »

« Une prostituée n’ira pas au campus, alors qu’une certaine organisation l’infiltre grâce à des cours de politique. »

« Une prostituée ne se fait pas de publicité, alors que certaines personnes contrôlent les médias pour se magnifier. »

« Une prostituée ne demande pas qu’on l’aime, alors qu’une certaine organisation vous demande de l’aimer. »

« Vous pouvez éviter une prostituée si vous ne l’aimez pas, alors que vous ne pouvez pas éviter une certaine organisation sans être mort ou hors la loi. »

« Une prostituée permet aux autres d’être contre elle, alors qu’une certaine organisation arrête ses opposants et les envoie dans des camps de rééducation. »

Pas un seul mot de l’article ne mentionne le PCC ; pourtant, le Département de la Sécurité  Internet fait référence à l’article comme une « insinuation d’attaquer le Parti et le gouvernement ».

C’est similaire à la blague suivante. Quelqu’un a une fois crié avec colère sur la place Tien An Men : « Ce gouvernement empeste ». La police l’a immédiatement ceinturé et embarqué. Il argumenta : « Je n’ai fait référence à aucun gouvernement en particulier ».

Un officier de police répliqua : « J’ai travaillé ici pendant longtemps. Pensez-vous que je ne sais pas quel gouvernement empeste ? »

Il y a plus de 400 millions d’usagers chinois de la toile. Le régime chinois a dépensé des centaines de milliers de dollars pour mettre en place une armée de policiers de l’Internet, de la même manière que les régulateurs professionnels d’Internet sont sommés par les autorités de contrôler l’activité des usagers.

L’arrestation du garçon qui se fait appeler « Underwear » est un exemple évident de ce genre d’abus de pouvoir. En considérant l’histoire chinoise, lorsque les autorités atteignaient le point « d’examiner les paroles des gens plus que de prévenir une inondation », cela signalait un imminent effondrement du pouvoir. Avec sa surveillance des internautes, le régime communiste a atteint l’extrême d’examiner les paroles des gens.

L’article ne contenait pas un seul mot pour identifier le PCC, cependant la police de la Sécurité Internet l’a immédiatement détecté comme étant une insinuation. Leurs actions prouvent le fondement et la pertinence de l’article. Tout le monde - d’un jeune homme de quinze ans au citoyen lambda, ainsi  que la police du Net qui travaille pour le Parti et le gouvernement – sait clairement que le PCC est pire qu’une prostituée.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.