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La montagne de la courge

Écrit par radio Son de l'Espoir
17.12.2010
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  • courge(攝影: / 大紀元)

On dit qu’une plaine semblable à toutes les autres s'étendait là jadis. Dans un village de cette contrée vivait un jeune homme du nom de Lieou Pa-yue. C'était un garçon travailleur, au cœur simple et bon. Lieou Pa-yue ne possédait rien. Son père avait eu autrefois un petit bout de champ, mais un fermier l'en avait dépossédé. Lieou Pa-yue vivait donc de son travail. Il allait tout le jour durant ramasser du bois dans les montagnes et le rapportait au village. N'ayant que sa chaumière et ses mains, il était vraiment si pauvre qu'on l'avait surnommé «Dénué».

 

Cependant, Dénué ne souffrait pas de son extrême pauvreté. Lorsqu'il avait le cœur gai, et il avait souvent le cœur gai,  il jouait du pipeau qu'il s'était fabriqué lui-même dans une branche de bambou. Un soir, Dénué rentra si fatigué qu'il s'endormit d'un sommeil très lourd. Voilà qu’alors sa porte s'ouvrit et qu'un vieillard appuyé sur une canne entra dans sa chaumière, s'approchant du jeune homme il lui dit : "Dénué, je t'ai apporté une flûte enchantée. Essaie de t'en servir du mieux que tu pourras. Avant que le jeune homme fût revenu de sa surprise pour remercier le vieillard, celui-ci avait disparu.

 

À son réveil, Dénué crut avoir rêvé. Mais non! N'avait-il pas à la main une belle flûte de bambou! Il la porta aussitôt à sa bouche et siffla un air joyeux. Le son clair de la flûte lui réchauffa le cœur et il se sentit tout joyeux et léger. Depuis ce moment, Dénué ne quittait jamais sa flûte et en jouait à tous ceux qui souhaitaient l'écouter. S'il jouait un air joyeux, la flûte riait tant et tant que les oiseaux se mettaient à sautiller sur les branches, les fourmis à battre la mesure de leurs antennes et les plus grincheux à rire. Pourtant, Dénué songeait parfois à sa solitude et à son dénuement. Alors sa flûte pleurait d'une voix si désolée que les fleurs refermaient leurs calices, que les oiseaux se taisaient et que les larmes vous montaient aux yeux.

 

Devant la chaumière de Dénué s'étendait la surface étincelante d'un étang entouré de saules. Le poisson abondait dans ses eaux limpides. Un soir, Dénué y aperçut des enfants qui jouaient au bord de l'eau. Le plus agile des garçons avait réussi à attraper un poisson, et les autres applaudissaient en poussant des cris de joie. Dénué s'approcha et son cœur s'arrêta net. C'était une pauvre carpe qui se tortillait en happant désespérément l'air.

 

Dénué s'écria "Laissez-la!"

Les garçons protestèrent : "Mais nous sommes si contents de l'avoir attrapée. À moins que tu nous joues un air sur ta flûte"

Dénué prit la carpe et la rejeta à l'eau. Puis, il prit sa flûte et en tira des sons si joyeux que les enfants oublièrent aussitôt leur poisson et se mirent à sauter et à danser.

Le lendemain matin, comme à l'habitude, Dénué alla se laver dans l'étang. Soudain, les eaux se troublèrent et la carpe qu'il avait délivrée la veille sortit la tête. Elle tenait dans sa gueule une graine de courge. Elle nagea vers la berge, cracha la graine devant Dénué et disparut dans la profondeur des eaux.

Dénué était ravi. Il prit la graine et la planta devant sa chaumière. Peu de temps après, de fragiles feuilles sortirent de terre et quelques jours plus tard une belle fleur s'ouvrit. Dénué arrosait soigneusement la plante, il lui prépara un tuteur pour qu'elle puisse y grimper. La fleur se fana et la courge commença à grossir. Après quelques mois, lorsque la courge fut mûre, elle était si grosse que personne n'en avait jamais vu de pareille. On venait de loin pour la voir et Dénué était tout fier.

Par les chaudes soirées d'été, Dénué s’assoyait devant sa chaumière. Les nuits claires succédaient aux jours et la courge se balançait lentement alors que Dénué, appuyé contre la palissade, jouait longuement de sa flûte en contemplant la lune.

Voilà qu'un soir, il lui sembla voir sortir de la courge l'ombre d'une jeune fille. Dénué se frotta les yeux, croyant avoir rêvé, mais l'ombre ne s'évanouissait pas. Alors il se leva et s'approcha timidement.

Près de la palissade se tenait une toute jeune fille, belle comme une fleur de printemps, et elle lui souriait. Là où se gonflait la courge un instant encore auparavant, il ne restait plus sur le sol qu'une enveloppe flasque et verte. L'ombre demanda doucement : "De quoi as-tu peur?... Eh bien, approche!"

Saisi d'étonnement, Dénué bredouilla : "D'où viens-tu, ô fée?"

"De quelle fée parles-tu? Je suis née d'une graine de courge. Je m'appelle Courgeline. Je te remercie de m'avoir si bien soignée. Si tu veux, je deviendrai ta femme."

Dénué était fou de joie. Tous les deux saluèrent la terre et le ciel dans la claire nuit d'été et célébrèrent ainsi leurs noces. Ils vécurent alors heureux dans la chaumière. Tous les jours, Dénué partait dans les montagnes ramasser du bois et, quand il rentrait à la maison, Courgeline l'attendait sur le seuil, le sourire aux lèvres.

Or, il advint un jour qu'un serviteur impérial traversa le village. Il aperçut Courgeline dont la beauté le renversa. À son retour au palais, il parla de cette beauté avec tant d'enthousiasme que l'empereur ordonna aussitôt qu'on la lui amenât et qu'il ferait de Courgeline sa concubine.

Les sbires arrivèrent au village, porteurs des ordres de l'empereur. Dénué faillit en perdre la raison.

Cependant, Courgeline sourit et lui dit : "Ne pleure pas et ne crains rien! Donne-moi un morceau de l'épluchure de ma courge et dans sept fois sept jours, viens me trouver dans le palais impérial."

Les sbires s'emparèrent de Courgeline et la menèrent au maire qui la donna au préfet, qui la conduisit à l'empereur. Le cœur de l'empereur se mit à battre plus fort lorsqu'il aperçut la merveilleuse jeune fille. Il lui demanda : "Resteras-tu avec moi ici?"

Courgeline répondit en hochant la tête : "Je reste, mais je n'aime pas ton palais."

"Que dis-tu? Il n'y en a pas de plus beau sur la terre. Ou bien en connaîtrais-tu un?"

"J'en connais un plus beau que le tien. À sept fois sept jours de marche vers l’est se trouve le palais de cristal construit par l’empereur du ciel pour le fils. Qui n’est pas un vrai fils du ciel ne peut voir ce palais."

Alors la curiosité s'empara de l'empereur et il décida de se rendre avec toute sa suite et Courgeline vers le levant. Quand sept fois sept jours furent écoulés, Courgeline jeta sur le sol l'épluchure de courge et dit : "Change-toi en palais de cristal!"

Aussitôt devant l'empereur ébloui se dressa un palais étincelant. L'empereur y entra et derrière lui toute sa suite. Soudain, on eut dit que la terre disparaissait sous leurs pieds. Le lendemain, à la place du palais, se dressait une montagne dont la forme rappelait celle d'une courge et sous laquelle l'empereur et sa suite avaient disparu à jamais.

Pendant ce temps, Dénué cheminait, ainsi que le lui avait demandé sa femme, vers le palais impérial. Quand sept fois sept jours eurent passé, il entra dans la ville impériale par une grande porte ouverte. Il ne rencontra ni l'empereur ni aucun courtisan de sa suite.

Seule Courgeline vint à sa rencontre. Alors, ils retournèrent dans leur village et y vécurent longtemps très heureux. Depuis lors, on ne désigna plus la montagne au-dessus des collines de l'est que du nom de la «montagne de la Courge».

Contes chinois – Dana et Milada Stovickova

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