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La menace d’une guerre des monnaies

Écrit par Lauren Smith
02.12.2010
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  • Les pays émergents ont vu leur monnaie s’apprécier suite à l’afflux des capitaux estimés à 60 milliards de dollars depuis le début de l’année. (Toraten Blackwood/AFP)(攝影: / 大紀元)

Les déséquilibres monétaires entre les différentes zones économiques risquent de s'amplifier.

Au regard de l'ampleur des nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine annoncées le 3 novembre par la Réserve Fédérale, les flux de capitaux ont repris le chemin des pays émergents qui offrent le rendement financier le plus attractif. Depuis les inquiétudes sur le front des changes se font de plus en plus vives. Le risque d'une «guerre des monnaies» pourrait pénaliser le commerce des pays et freiner leur croissance. Le sujet était abordé lors du sommet du G20 les 11-12 novembre à Séoul, mais aucune solution n'a été décidée pour remettre de l'ordre dans le système monétaire international.

Les mesures massives d'injection des liquidités par la Fed

La décision de la Réserve Fédérale d'acheter 600 milliards de dollars de titres du trésor américain d'ici mi-2011, soit 75 milliards par mois, est un nouveau tournant dans la politique monétaire américaine. Si l'on rajoute les achats provenant des remboursements des titres arrivant à la maturité qu'elle détient, au total la Banque centrale américaine devrait acheter entre 850 et 900 milliards de dollars jusqu'au deuxième trimestre 2011, soit 110 milliards de dollars d'actifs par mois.

En termes de fondamentaux macroéconomiques, cette injection des liquidités dans les circuits financiers a pour objectif d'aider l'économie américaine à retrouver la croissance et rééquilibrer le marché du travail en baissant le chômage. Ne pouvant pas baisser les taux en dessous de 0%, cette nouvelle stratégie monétaire, appelée dans le jargon financier quantitative easing ou «assouplissement quantitatif», devrait permettre de maintenir des taux d'intérêt à long terme bas pour faciliter le refinancement des logements américains, et aussi de remonter les anticipations de l'inflation qui restent pour le moment négatives, et ainsi stimuler les acteurs économiques à consommer et investir. «L'impact sur la croissance du PIB américain pourrait être de l'ordre de 0,25% à 0,5% en 2011 et 0,75% voire plus en 2012», selon l'étude sur les perspectives économiques de la Deutsche Bank.

Les nouvelles barrières à la circulation des capitaux

L'annonce de la politique de la planche à billets de la Réserve Fédérale qui va conduire inévitablement à une augmentation significative de la masse de dollars en circulation, a fait déprécier la valeur du billet vert et accentuer la pression haussière de l'euro et des devises des pays émergents. Les nombreux pays émergents (Brésil, Afrique du Sud, Mexique, Inde, Corée du Sud…) ont vu leur monnaie s'apprécier suite à l'afflux des capitaux estimés à 60 milliards de dollars depuis le début de l'année. Ces capitaux proviennent principalement des activités spéculatives des investisseurs qui arbitrent en faveur des pays où les rendements offerts restent plus attractifs que dans les pays développés.

Afin de préserver leur commerce extérieur et ne pas déstabiliser leur économie, les pays émergents peuvent maintenir leur taux d'intérêts à un niveau inférieur à celui qui pourrait prévaloir compte tenu de la vigueur de la croissance économique, ou intervenir sur le marché de change, mais également mettre en place de mesures pour limiter l'appréciation de leur devise. Afin de décourager les entrées des capitaux, ils recourent de plus en plus aux barrières à l'entrée sur les flux des capitaux de la part des investisseurs étrangers comme taxes sur les achats ou sur les gains en capital, période de détention minimale des titres, etc. «Les banques centrales des pays émergents doivent résoudre le dilemme à trois dimensions: flux de capitaux, cours du change et politique monétaire indépendante», souligne l'étude de Morgan Stanley. Il s'agit d'un compromis qui est en pratique difficile à atteindre, le contrôle de change de la devise étant incompatible avec une politique monétaire visant à contenir le risque inflationniste et une libre circulation des capitaux.

Face à des montant des liquidités en abondance, même avec les restrictions sur des capitaux à l'entrée, la tendance actuelle de transfert des capitaux des pays développés vers les émergents devrait se poursuivre au risque de mettre en péril les économies émergentes et créer des bulles sur les marchés des actifs.

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