Le Costa Rica, un paradis vert

Écrit par Christiane Goor, la Grande Époque
22.12.2010

  • Plage dorée, palmiers et ciel bleu, les vacances... (攝影: / 大紀元)

Le Costa Rica est un pays qui mêle avec bonheur les paysages aussi divers que la jungle sombre et les volcans majestueux, le bleu lumineux du ciel et les épaisseurs humides des nuages, les versants cultivés et la plaine urbanisée. Même si le tourisme vert  est devenu la principale source de revenu de ses habitants, la nature garde intacte sa liberté sauvage et ne se dévoile pas sur commande. Mais tout est possible pour celui qui prend le temps d’attendre.

Ville basse, peu aérée, étendue entre les montagnes envahies par des plantations de café, San José ne séduit que ses habitants. Pourtant, le voyageur se laisse surprendre par le charme de la capitale quand il la découvre telle une mer chatoyante de lumières miroitantes, depuis la terrasse du restaurant «Le Monastère», perché sur les hauteurs de la colline d’Escazú, là où brillent dans la nuit les ailes illuminées d’une haute croix qui rappelle que jadis, les lieux étaient colonisés par des moines. Une superbe occasion pour interroger Vincent, belge expatrié et exploitant du site.

Un goût de paradis

«La côte Est, c’est un peu l’Amazonie costaricienne». Quelques heures de route suffisent pour passer de la fraîcheur des montagnes volcaniques de la cordillère centrale à la touffeur humide qui pèse sur la plaine caraïbe colonisée par d’immenses bananeraies. La route, encombrée par d’énormes camions chargés de bananes prêtes à l’exportation, débouche sur le vieux port de Limón, une ville bruyante, colorée et nonchalante, le seul centre commerçant de la côte. À partir d’ici, les routes qui filent vers le Nord ou vers le Sud ne méritent guère leur nom. Celle qui mène au parc de Manzanillo, à la pointe sud du pays, n’est qu’une piste cahoteuse, creusée de nids de poule impossibles à éviter. Côté terre, de hautes barrières grillagées abritent des jardins soigneusement entretenus autour de propriétés luxueuses et cachées. Côté mer, les flots viennent lécher des plages de sable noir envahies par des rideaux de cocotiers.

Cahuita, Puerto Viejo de Talamanca, Punta Uva, Manzanillo, autant de petits ports pittoresques et métissés, entre des indigènes locaux, une poignée de Jamaïcains et de nombreux Européens séduits, au point de s’y installer, par l’ambiance résolument cool des lieux. Tous servent le tourisme, en alignant des hôtels pittoresques, des bungalows de fortune, des gargotes à même la plage, des terrasses couvertes, des restaurants branchés et des baraques à souvenirs. Des sentiers noyés de végétation s’échappent vers la mer et débouchent souvent sur des plages de rêve, uniquement fréquentées par des nuées d’oiseaux qui piaillent de branche en branche dans les cocotiers qui s’inclinent vers l’eau. Un coin de paradis pour touristes paresseux.

«Difficile toutefois d’échapper à une pluie tropicale», précise Vincent. Peu importe, les averses sont toujours brèves et sous le couvert des feuillages denses sur lesquels s’écrasent les gouttes, c’est à peine si elles mouillent le voyageur qui, dans son hamac, se laisse volontiers bercer par la musicalité de l’eau qui s’écoule en douceur de feuille en fleur.

C’est là, le long de la rivière Sixaola qui marque la frontière avec le Panama que sont confinées, sur quelque 70.000 hectares, les dernières communautés indigènes du Costa Rica, les Bribri et les Cabecar. Une heure de pirogue sur le fleuve Yorquín, autant de marche à pied sur les sentiers de la réserve, entre les plantations de bananes, de café et de cacao, avant de déboucher enfin sur une place défrichée le long de l’eau. C’est là que les Bribri ont construit une auberge à l’intention des voyageurs intéressés par leur culture. Dressée sur pilotis et recouverte de feuillages de palmiers, elle s’ouvre aux quatre vents, véritable observatoire au cœur de la jungle. D’un côté se dispersent quelques tables rustiques, de l’autre, masqués par des paillottes, sont tendus des hamacs.

Arturo est fier de présenter sa coopérative d’agriculture bio naturellement respectueuse de l’environnement. Elle alimente en cacao et en bananes des entreprises aussi connues qu’Oxfam. Un repas, préparé par plusieurs femmes, est d’ailleurs servi sur des feuilles de bananiers : du poisson de la rivière, une plante indigène frite qui porte le joli nom de queue de singe pour sa forme recourbée à son extrémité, des cœurs de palmier et en dessert, des bananes trempées dans une onctueuse crème de cacao directement préparée devant nous. Un régal ! Les heures passées à découvrir la flore de la forêt ou à paresser au bord de la rivière laissent le souvenir d’une expérience unique, celle d’une rencontre exceptionnelle avec une communauté souriante et exemplaire, qui veille à préserver ses traditions tout en tâchant de s’accrocher intelligemment au marché mondial qui lui tend les bras.

La jungle à livre ouvert

«Les Costaricains sont persuadés qu’on ne peut pas vivre sans racines. Même s’ils vivent de la terre, il faut que tout se passe de manière harmonieuse», confirme Vincent. C’est sans doute au nom de cette philosophie que le Costa Rica a fait de la protection de la nature son cheval de bataille. Depuis la création du ministère de l’Environnement en 1988, on estime que près de 30 % du territoire sont protégés. Le parc national du Tortuguero, au nord de Limón, en est un exemple. 50.000 hectares de forêts inondées, parcourues en tous sens par des rivières mais aussi par des canaux creusés jadis par les coupeurs d’arbres exotiques, abritent quelques lodges éparpillés sous les arbres. Le village de Tortuguero étire ses maisonnettes colorées sur une longue bande de sable, enserrée entre l’océan et le canal. C’est d’ici que partent les touristes vers les hôtels cachés dans la forêt.

Pas besoin de réveil matin, c’est le singe hurleur qui invite à la visite dans un cri rauque qui salue le lever du jour. Si on espère observer la faune locale, il faut partir tôt, quand la nuit se prend à roucouler, juste avant que l’aube ne balaie les ténèbres. La barque fend l’eau glauque du canal et s’enfonce dans un labyrinthe aquatique. On entre alors dans le secret de la forêt tropicale humide. Il faut se fier au regard de lynx du guide pour apprendre à décoder les messages de ce monde hermétique. Un basilic vert sur une feuille dentelée, des singes capucins jouant dans les branches, un papillon bleu, un héron s’envolant au ras de l’eau, un anhinga noir et blanc séchant ses ailes dépliées, des cormorans bec au vent, un martin-pêcheur plongeant dans l’eau, un crocodile immobile tel un arbre mort… Tous profitent de l’humidité tenace de la forêt, avec son odeur mouillée et âcre que le soleil parvient à peine à atténuer.

La forêt recouvre près de la moitié du Costa Rica et même la vallée centrale, parsemée de volcans éteints ou encore actifs, est noyée dans une végétation exubérante. La chaleur constante et la pluviosité garantissent un recyclage permanent de toutes les formes de vie. Ici l’œil se heurte constamment au vert sombre des larges fougères. Le tronc des arbres est recouvert de mousses humides et de broméliacées qui sont autant de petits jardins suspendus. La lumière filtre difficilement au cœur de cette luxuriance végétale qui accueille une vie sauvage tellement dense qu’elle représente quelque 6% de la biodiversité de la planète.

Pour mieux apprécier cette richesse, le pays a développé une attraction qui allie aventure et écologie : le canopy tour, sorte de promenade aérienne à 40 mètres de haut. Harnaché dans un baudrier suspendu à un câble qui relie les cimes de deux arbres, chacun s’envole d’une plate-forme à une autre, en se laissant glisser dans des galeries de verdure, au cœur de l’immensité de la forêt. Une expérience unique, entre branches et lianes, entre ciel et terre, à portée des singes capucins, des perroquets bavards et des toucans bariolés.

 Le Sky Trail qui permet de plonger face au volcan Arenal dont les éboulis de pierres sur ses flancs sont permanents, est sans aucun doute le clou de cette attraction, surtout au crépuscule, quand explosent dans la lumière du soir les coulées de lave incandescente, qui jaillissent comme de l’or fondu des entrailles du volcan. Grisés de verdure et de vitesse, les aventuriers des cimes se laissent alors envoûter par l’impression ineffable de se fondre totalement dans le décor de la forêt.

  • Le volcan Arenal noyé de brume.(攝影: / 大紀元)

Infos pratiques

Informations : À découvrir sur le site visitecostarica.com. Le Costa Rica est une destination sûre mais l’offre touristique y est extrêmement variée et de qualités diverses. Le namuwokitravel.com offre un service sérieux avec un indéniable rapport qualité-prix et distribue volontiers des conseils judicieux sur l’organisation d’un séjour.

Y aller : Outre les liaisons traditionnelles, ne pas oublier la possibilité de Jetair au départ de la plupart des grandes capitales jetair.com

Se loger : Par sa position centrale, San José est un excellent point de départ vers les excursions dans la vallée Centrale. À recommander l’hôtel Parque del Lago qui a choisi la double option d’une mise en valeur des traditions du pays et d’un service résolument respectueux de l’écologie parquedellago.com.

Se restaurer : D’emblée la cuisine costaricienne apparaît peu raffinée et peu variée. Toutefois les produits sont toujours frais même si leur préparation est généralement basique. Cependant certains restaurants mettent en valeur la gastronomie traditionnelle, comme chez Luigi, une table savoureuse à La Fortuna luigishotel.com ou encore au restaurant Iconos, attaché à l’hôtel Parque del Lago Hotel Vivo, et bien sûr chez Vincent Kempgens, monastere-restaurant.com où chaque soirée laisse un souvenir mémorable.

Quand partir : Il faut éviter notre été qui correspond à la saison des pluies. Par ailleurs, la période pascale paralyse entièrement le pays et est également à proscrire.