Le même jour où Liu Xiaobo a été emprisonné et qu’il a reçu le Prix Nobel de la Paix en son absence, les propagateurs du Parti Communiste Chinois ont organisé une exposition de photos aux Nations Unies, vantant le progrès des droits de l’homme en Chine.

Sous le titre “Connaissance de la Chine”, les photographes présents à l’exposition qui se tenait au siège social des Nations Unies à Genève le 10 décembre, coïncidant avec la Journée Internationale des Droits de l’Homme”, ont dépeint les groupes minoritaires comme les Ouïghours et les Tibétains souriant dans un costume traditionnel, alors que des titres de photos didactiques expliquent leur gratitude pour la liberté religieuse et ethnique conformément à l’autorité communiste.

Les associations des Droits de l’Homme n’ont pas été impressionnées, selon le groupe de contrôle des Nations Unies basé à Genève. «C’est un outrage que les Nations Unies aient hébergées et co-sponsorisées –avec le régime communiste chinois- une propagande massive pour concevoir une exposition servant de couverture aux abus systématiques de ce gouvernement contre les droits universels de l’homme» explique Ouïghours et les Tibétains, directeur exécutif du bureau de UN Watch, dans un communiqué de presse.

L’organisation a identifié avec facilité et empressement les contradictions entre la représentation et la réalité. «Contrairement à la persécution des minorités et de leurs cultures présentée par Pékin, l’exposition montre des photos colorées des minorités ethniques en costumes traditionnels», soulignent-ils.

Les titres accompagnant de telles images racontent invariablement des choses pour les spectateurs comme «des personnes de groupes ethniques différents unis fraternellement pour la cause commune de la construction de la Chine tout en maintenant leurs propres cultures».

Ceci «malgré le massacre de 2009 entraînant la persécution des Ouïghours» dit l’association. L’exposition dissimule également «le récent massacre chinois et la persécution» des Tibétains, avec une photo d’un moine tibétain bouddhiste.

Un moine serein est dépeint surplombant une vallée où un rituel bouddhiste tibétain a lieu. Toutefois, il est bien connu que le Parti communiste est déterminé à anéantir  l’allégeance au Dalaï Lama et prendre le contrôle du Bouddhisme tibétain, incluant par exemple, des slogans patriotiques contre les doctrines religieuses. De telles tactiques de propagande ont accompagné la violente répression contre les moines qui ont protesté en public, selon les associations des droits de l’homme. Le titre de l’image note que «les Tibétains croient au Bouddhisme tibétain, connu également comme le Tantrisme ou le Lamaïsme, lequel est souvent considéré comme étant d’origines ethniques mystérieuses et primitives».

Les organisateurs de l’exposition incluaient le Bureau des renseignements du Conseil d'État du régime chinois, leur Mission Permanente à l'ONU et le Bureau des Nations-Unies lui-même.

Le Bureau des Renseignements du Conseil d’Etat est connu comme uniquement externe, sous la séparation technique entre le Parti Communiste et l’état, connu comme un système «bureau, deux plaques ». Les initiés le savent par le titre du Parti «Bureau de la Propagande étrangère».