Mardi 21 décembre, le gouvernement thaïlandais a accepté le principe de la levée de l'état d'urgence installé depuis huit mois à Bangkok. Il a affirmé qu'une amélioration du climat politique et l'approche anti-gouvernementale moins conflictuelle des Chemises rouges constituaient les principales raisons à cette décision. La loi de sécurité intérieure toujours en place pourrait être utilisée en cas de recrudescence de la violence.

«Nous allons procéder à la levée l’état d'urgence pour le mercredi 22 décembre… la loi normale remplacera l’état d'urgence» a annoncé Abhisit Vejjajiva, le Premier ministre thaïlandais.

L'état d'urgence avait été déclaré à Bangkok et ses provinces avoisinantes le 7 avril 2010, après que des manifestants qui occupaient le cœur commercial de Bangkok avaient  fait irruption au Parlement.

Il avait fallu l'intervention de l'armée pour venir à bout de ces manifestations au mois de mai. Au total, 91 personnes sont décédées pendant les manifestations et plus de 1800 ont été blessées, au cours de la pire période de violences politiques connues par le pays ces dernières années.

La levée du décret est intervenue cinq jours après la première réunion entre le Premier ministre thaïlandais et le chef par intérim des Chemises rouges. Ils se sont rencontrés pour définir la caution pour la libération des dirigeants du mouvement et de plus de 100 autres personnes détenues depuis le mois de mai.

«Nous sommes assurés que le système de gestion de la situation que nous avons mis en place sera efficace et nous permettra d’utiliser notre plan visant à gérer la situation si nécessaire», a déclaré Panithan Wattanayakorn, le porte-parole du gouvernement.

La loi de sécurité intérieure n’interdira pas automatiquement les rassemblements, mais permettra aux autorités d'imposer des couvre-feux et de déclarer des zones hors limites. Toutefois, contrairement à l'arrêté d'urgence, elle ne permettra pas la détention sans approbation d’un tribunal.

Les habitants de Bangkok ont salué cette initiative.

«Avec la levée de l’état d'urgence, davantage de touristes viendront en Thaïlande, même s’il y aura encore des réunions tenues par des groupes politiques», explique Narumol Likitrattanapaisarn, une habitante de Bangkok.

Les rassemblements de plus de cinq personnes ont été en théorie interdits, bien que les chemises rouges aient tenu plusieurs rassemblements pacifiques depuis mai. Au cours de ce mois de décembre, un des récents rassemblements  a attiré plus de 10 000 personnes dans le centre de Bangkok.

Pour avoir accès à cette information en vidéo:

http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2010-12-26/125651391213.html