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L’investissement socialement responsable: des obstacles à surmonter pour instaurer la confiance

Écrit par Lauren Smith
06.12.2010
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  • (Chris Graythen/Getty ImagesNews)(攝影: / 大紀元)

Pour la première fois en France, afin de promouvoir la problématique de développement durable dans la sphère des placements financiers, a eu lieu du 4 au 10 octobre une Semaine de l’ISR. Placée sous le patronage du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de la Mer, une soixantaine de participants engagés dans l’ISR (agences de notation, experts, gestionnaires de fonds, ONG, etc.) a proposé des conférences, ateliers et rencontres à un large public pour l’aider à comprendre les enjeux de l’investissement socialement responsable.

Que signifie ISR?

«L’ISR recouvre tout mode de gestion, processus d’investissement ou utilisation de ses droits et de son pouvoir d’influence en tant que détenteur d’actifs qui tente d’intégrer les dimensions extra-financières dans les évaluations des entreprises afin d’appréhender leurs risques ou opportunités sociales, environnementales et en matière de gouvernance», peut-on lire dans le guide de promotion de l’ISR par des établissements financiers, élaboré par l’Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE). Pour cette association française de la gestion financière, «L’ISR est l’application des principes de développement durable à l’investissement». En plus des critères financiers habituels pour l’appréciation de l’entreprise, on prend en compte trois dimensions supplémentaires qui sont l’Environnement, le Social et la Gouvernance (ESG).

Pourquoi choisir ISR?

Lors de la conférence sur «Pourquoi choisir l’investissement socialement responsable?» organisée par l’ORSE et Paris Europlace, plusieurs acteurs du secteur banque et assurance ont expliqué leurs approches et démarches pour encourager le choix des produits d’investissement responsable. Il s’agit d’un «grand chantier de la réforme de la finance en Europe et à l’échelle internationale», a dit Daniel Lebègue, président de l’ORSE. Suite à la crise économique et financière, «c’est une opportunité de reconstruire les règles en profondeur». Les enjeux ISR couvrent l’épargnant pour «donner du sens à son épargne», l’établissement financier pour «rétablir la confiance et manifester sa responsabilité sociale et sociétale», et enfin l’économie avec «une priorité aux investissements utiles pour les collectivités» et un rétablissement «des mécanismes à inciter à des investissements à long terme», a expliqué Daniel Lebègue.

Quelle légitimé pour l’appellation ISR?

Les Amis de la Terre, une association de protection de l’homme et de l’environnement, a publié le 20 septembre l’ étude «Investissement socialement responsable: l’heure du tri» qui pointe l’opacité des pratiques, leur hétérogénéité et l’absence de régulation en matière d’investissements socialement responsables. Le périmètre de l’étude concernait les fonds qui ont reçu la labellisation ISR de Novethic. Le label ISR est la confirmation que le fonds respecte les critères de transparence et de l’existence d’une analyse environnementale, sociale et de gouvernance pour au moins 90% des actifs composant le portefeuille. Or, parmi les 89 fonds labellisés ISR par Novethic en 2009, «71 fonds comptent dans leurs portefeuilles au moins une des 15 entreprises controversées» c’est-à-dire «ayant eu des comportements socialement irresponsables dans une période récente» rapporte l’étude. Les Amis de la Terre conseillent «d’être particulièrement vigilant sur le développement de ce type de finance» et considèrent que «pour le monde de la finance» elle pourrait être «un moyen de se racheter à peu de frais une bonne conscience après la crise déclenchée par la faillite des subprimes». Les défaillances des approches ISR sont jugées «chroniques» et «rédhibitoires» en raison des pratiques d’exclusion sectorielle limitée, des méthodes d’analyse contestables et d’une mauvaise qualité de l’information extra-financière elle-même. «Aujourd’hui, seule une infime minorité des fonds ISR pratique un investissement réellement responsable des points de vue environnementaux et sociaux» conclut l’étude.

La prise en compte des standards ESG a l’avantage d’engager une recherche de l’équilibre entre les performances économiques, financières, l’utilité et l’éthique sociale des entreprises. Elle s’inscrit aussi dans une démarche de changement des pratiques, c’est pourquoi elle marque une étape importante même si le chemin à parcourir reste bien long.

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