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Dialoguer avec un ado

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
06.12.2010
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  • pere ado(攝影: / 大紀元)

Être parent… quel métier! Il s’apprend sur le tas et se tromper, c’est avancer car l’éducation va aussi bien dans le sens parent-enfant qu’enfant-parent. Cet article a pour but d’explorer une piste parmi tant d’autres, une aide que l’on utilise pour apaiser les tensions et pour essayer de résoudre les problèmes que l’on rencontre avec nos enfants devenus grands.

Roseline Roy, mère de cinq enfants a traduit et diffusé les ouvrages d'Adele Faber et d'Elaine Mazlish traitant de la communication adultes-enfants. Elle anime régulièrement des ateliers sur ce thème. Son discours : écoutez ce que dit votre enfant, allez au-delà des mots, soyez attentifs à ses sentiments, faites-lui confiance.

Lorsque l’enfant naît, il est totalement dépendant. Plus il grandit, plus il cherche son indépendance avec une certaine ambiguïté. Or, c’est tout le contraire pour le parent. Il sent que son enfant lui échappe et supporte mal de ne plus être ce héros protecteur ni celui qui commande. Il a le sentiment de ne plus être reconnu. Il sait que le but de l’éducation est de permettre à son enfant de devenir un adulte épanoui mais ce ne soit pas facile de le laisser partir!

Pourtant, quand on écoute Roseline Roy, tout a l’air si simple. Cette femme pleine de vie et d’humour ne tarit pas d’exemples. «Votre ado vous dit qu’il n’ira pas à l’université. Que lui répondez-vous?» Chacun y va de sa petite phrase, du laxisme à l’ordre humiliant en passant par des conseils qui ne correspondent pas vraiment avec ce que le jeune est en train de vivre.

Elle rigole et propose une autre solution. «En fait, quelle que soit la situation, pour chaque argument que vous allez avancer, votre ado aura une réponse. Il pense qu’il a l’âge de faire ce qu’il veut. Pour entrer en communication avec votre ado, commencez par vous taire, prenez du recul. Écoutez ce qu’il dit, mettez-vous à sa place, mais sans faire l’erreur de vous projeter à sa place. Cherchez le bon mot pour exprimer ses sentiments. Cela va lui permettre d’en parler. Évitez de lui donner des conseils ou votre opinion, ce n’est pas le moment, cela fermerait la discussion.» Calmez vos peurs, faites-lui confiance.

Un parent a beaucoup de peine à voir souffrir son enfant; accepter qu’il puisse vivre des situations pénibles, c’est l’aider à les surmonter. Votre ado est triste, respectez sa souffrance, elle peut vous paraître futile, mais pour lui c’est une montagne infranchissable. Quand on est submergé par les sentiments, la raison n’a plus sa place. En l’écoutant, il ressent que vous êtes là, avec lui.

«Votre ado a un chagrin d’amour par exemple, le fait d’avoir quelqu’un en face de lui qui est attentif à sa souffrance et qui met des mots à ce ressenti lui permet de faire face à la réalité et lui donne le courage d’avancer. Par contre, si vous niez les faits en disant : "Un de perdu dix de retrouvés" ou "Tant mieux! Je ne l’aimais pas celle-là", vous allez amplifier sa tristesse car, en plus de sa tristesse initiale, il a un père ou une mère qui ne le comprend pas», explique Roseline Roy. 

Bien sûr, les choses ne vont peut-être pas se régler en une discussion, il voudra peut-être en reparler plus d'une fois ou bien il aura besoin de temps pour y réfléchir.

Il en va de même pour d’autres situations, quand l’ado n’a pas fait son devoir et qu’il vient se plaindre ou quand il a fait une bêtise, essayez de l’écouter attentivement sans lui donner de conseils. Il finira par trouver par lui-même le moyen de «réparer» son erreur.

Il ne s’agit pas d’être laxiste. En évitant le conflit direct, en l’écoutant, en participant à ses rêves – «oui, comme ce serait bien si…» -  l’ado se retrouve face à lui-même pour chercher une solution. Il sait au fond de lui ce qu’il a à faire. Le fait qu’il ne soit pas obligé d’obéir, qu’il voit son parent être compatissant sans pour autant être complice, va stimuler son côté positif. Si ça ne fonctionne pas, c’est peut-être que vous n’avez pas réellement écouté avec empathie. Soyez attentif, on ne réussit pas forcément dès la première fois.

 

Comment faire pour qu’il collabore? Tout d’abord évitez les ordres, les menaces, les insultes, les humiliations, le chantage ou le sentiment de culpabilité. Parlez-lui de vos sentiments, pas pour le culpabiliser, seulement pour qu’il sache que son comportement vous blesse, vous dérange, vous rend triste, vous déçoit. Si l’ado se sent respecté, la relation qu’il a avec vous sera assez bonne pour que ce que vous ressentiez compte pour lui.Punir fonctionne à court terme, l’ado fait sa punition, mais il n’apprend pas à résoudre les problèmes. Offrez-lui des options, essayez de trouver une solution ensemble.

 

Première étape : décrivez le problème et laissez-le s’exprimer sur le sujet.

Deuxième étape : exprimez votre point de vue.

Troisième étape : cherchez ensemble toutes les solutions possibles sans les évaluer.

Quatrième étape : choisissez les solutions qui conviennent à tous et regardez comment les réaliser. C’est avec des compromis que l’on réussit à avancer. Faire participer l’ado à la résolution du problème améliore les chances qu’il collabore. 

Mais, quand rien n’y fait, on parle de nos sentiments de façon concise. Puis, on dit par exemple : «Je sais que pour toi ce n’est pas un problème mais, pour moi, c’est insupportable, il faut qu’on trouve une solution.» Évidemment, l’ado va contester, laissez-le parler jusqu’à la fin, mais faites-lui comprendre que vous restez ferme sur le sujet.

Quant à aborder des sujets difficiles comme le sexe, la drogue, la violence, prenez chaque occasion pour en parler, une info à la télé, un fait qui se passe près de chez vous, une affiche publicitaire, etc.

Pour en savoir davantage : les livres traduits par Roseline Roy sont Aux éditions du Phare

 

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