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Inquiétudes sur la solidité de la zone euro

Écrit par Lauren Smith, La Grande Epoque
09.12.2010
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  • La crise systémique de la dette souveraine s’accentue en zone euro. (Samuel Kubani/AFP/Getty Images)(Staff: SAMUEL KUBANI / 2008 AFP)

Après le plan de sauvetage de la Grèce de 110 milliards d’euros en mai dernier, c’est au tour de l’Irlande d’accepter le 21 novembre le plan d’aide proposé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, pour un montant allant jusqu’à 85 milliards d’euros. La nouvelle vague de méfiance des investisseurs se tourne désormais vers le Portugal où les annonces alarmistes se succèdent quant à une sortie probable de l’euro et sur l’ampleur de la réduction du déficit, puis vers l’Espagne, cinquième économie européenne, confrontée à une crise immobilière et à un taux de chômage record. Les inquiétudes commencent enfin à gagner l’Italie et la France.

La crise systémique de la dette souveraine s’accentue en zone euro. Les rendements des obligations d’État irlandaises,portugaises et espagnoles à 10 ans ont atteint des sommets depuis la création de l’euro, dépassant respectivement 9%, 7 % et 5%. Les origines des problèmes de dettes sont toutefois différentes selon les pays. L'Irlande est venue début 2009 au sauvetage de son système bancaire, frappé par les pertes massives dues à la crise financière et l'effondrement du marché immobilier, en le nationalisant partiellement ou totalement, mais aujourd’hui de nouvelles injections de capital sont nécessaires.

 

Quant au Portugal, la problématique est plutôt structurelle, le pays souffre d'une croissance faible et d'un manque de compétitivité. Même avec le plan d’austérité adopté par le parlement portugais, qui devrait permettre de réduire le déficit du pays, le Portugal pourrait être le troisième pays à demander une aide extérieure, ce que craignent les marchés.

Les modalités du mécanisme de «résolution des crises» à repenser

Le mécanisme de soutien mis en place en mai dernier avec la création du Fonds européen de stabilité financière suffira-t-il pour venir en aide aux pays confrontés à des difficultés financières ? Le programme de 750 milliards de soutien est à comparer aux plus de 1.000 milliards d’euros de dette cumulée des quatre États dits «périphériques» de la zone euro et actuellement sous le feu de la spéculation. Le candidat à la présidence de la Banque centrale européenne, Axel Weber, actuel président de la Bundesbank, a assuré que si les fonds ne sont pas suffisants, les pays européens augmenteront leurs engagements. L’actuel dispositif du fonds de stabilité financière est prévu pour fonctionner en l’état jusqu’à fin 2013, puis il devra être remplacé par un mécanisme permanent de «résolution des crises».

Parmi les solutions, il y a celle de l’Allemagne qui consiste à solliciter les investisseurs privés pour supporter les coûts associés aux difficultés d’un État. Autrement dit, le sauvetage d’un État à travers le fonds de stabilisation pourrait être accompagné d’une restructuration de la dette, ce qui signifie que les investisseurs privés devraient accepter soit un allongement des maturités, soit une dépréciation de la valeur de leur actif. C’est la raison principale de l’inquiétude des marchés et de la montée de l’aversion aux risques à l’égard de la dette de certains pays. À mi-décembre, les dirigeants de l’Union européenne vont se réunir pour examiner les propositions et établir les modalités du mécanisme à bâtir.

La sortie de la zone euro des pays en difficultés financières ne semble plus l’option à débattre, les coûts de sortie étant immenses. Il s’agit d’un tournant majeur qui pose à présent le problème de la gouvernance de la zone euro. Les incertitudes sur la procédure de soutien et les capacités de certains pays à stabiliser leur endettement public vont alimenter de nouvelles tensions et les marchés de la zone euro resteront sous pression.

 

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