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Lectures d’Haïti chez Olivieri

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque
19.02.2010
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En tête du programme : «La littérature haïtienne rassemble… À ceux qui écrivent, lisent, chantent, écoutent, merci!» C’est autour d’une petite scène à deux micros, que la foule se pressait. L’écoute, chaleureuse et attentive, était au rendez-vous.

La librairie Olivieri, située dans l’arrondissement Côte-des-Neiges, a réussi à vendre la totalité des billets. Les trois quarts de la foule étaient assis, libre aux autres de rester debout ou de s’installer au bistrot adjacent à la librairie, qui diffusait la lecture dans ses haut-parleurs. Dany Laferrière aurait apparemment insisté pour que les billets continuent à se vendre, malgré le nombre restreint de places assises. Bien pensé, car la soirée valait le détour!

Selon ses moyens, le public de la librairie était invité à donner 25 $, 50 $ ou 75 $ pour la soirée. Les recettes, totalisant 10 400 $, seront versées au Centre d’étude et de coopération internationale (CECI). D’ailleurs, 10 % du prix des livres d’auteurs haïtiens, achetés chez Olivieri, seront remis à cet organisme.

Plusieurs personnalités littéraires ont lu des auteurs haïtiens qui leur sont chers. Parmi eux, Nicolas Dickner lisait Jacques Roumain d’un ton classique mais efficace. Franz Benjamin livrait des extraits de Magloire St-Aude et de Gary Klang avec profondeur et calme. Joël Des Rosiers touchait droit au cœur en rendant hommage à son ami, qu’il appelait grand frère, Gérard Étienne. Michel Vézina rendait avec verve et énergie la lecture de la grande Edwige Danticat. Rodney St-Eloi vibrait dans chaque mot du Spiraliste Frankétienne. Le jazzy Stanley Péan partageait avec le public les belles qualités littéraires de Marie-Céline Agnant. La soprano Chantal Lavigne chantait entre les lectures et c’est tout Haïti qui vibrait dans sa voix. Celui qu’on ne présente plus, Dany Laferrière, clôturait les lectures, avec son charme et son humanisme légendaires.

La soirée, encore jeune, a ensuite laissé la place aux canapés créoles et à la musique d’Antony Rozankovic au piano, en compagnie de son contrebassiste du Tony Ambulance Band. Février, le Mois de l’histoire des Noirs, ne résonnera plus pareil suite au 12 janvier. Comme l’a si bien fait remarquer Laferrière, Haïti n’occupait pas la même place le 11 janvier dans le cœur des gens. Le séisme en Haïti, aussi terrible qu’il soit, aura eu pour effet de faire découvrir au monde entier tout le talent dont ce pays regorge. Nous vous invitons sans plus tarder à découvrir les auteurs d’Haïti, inspirés et inspirants, qui ornent le présentoir de la librairie Olivieri.

Après deux repas bien copieux de ragoût de chevreau et de saucisse créole partagés pour l’occasion, nous avons eu la chance d’entendre Stanley Péan chanter. De quoi faire de beaux rêves. Vers les 22 h 40, nous allions rejoindre des amis haïtiens à la Brûlerie St-Denis. Avec curiosité, ils découvrirent les grands noms qui parcouraient le programme de la soirée. Pourquoi ces écrivains et intellectuels, venant du même pays, ne s’étaient pas rassemblés avec nous? «Par pudeur», me répondit mon ami, ayant gardé ses textes pour lui. Cette soirée n’était que la partie visible de l’iceberg de la littérature haïtienne. Pour soutenir réellement Haïti, soutenez ses œuvres artistiques. Ils représentent plus qu’un évènement, une lecture journalistique ou une photo du séisme. Ils sont l’âme de ce pays, son éloquence, sa force, son sourire, ses peurs, sa tristesse et son espoir.

          

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