Rapprochement entre Liban et Syrie face à Israël

Écrit par La Grande Époque
20.02.2010

  • (攝影: / 大紀元)

Des avions israéliens violent quotidiennement l’espace aérien libanais, accuse le Premier ministre Saad Hariri, inquiet des menaces «croissantes» posées par Israël sur la paix au Proche-Orient. Ses commentaires interviennent quelques jours seulement après que la Syrie et Israël se soient respectivement accusés de chercher le déclenchement d’une nouvelle guerre.

 

La première semaine de février, le ministre des Affaires étrangères syrien Walid al-Moallem avait prévenu être en mesure de faire face à une guerre contre Israël, et vouloir soutenir le Liban si celui-ci était attaqué par l’État hébreu. Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères israélien, avait immédiatement répondu que Damas «traversait la ligne rouge» et que son régime serait vaincu et renversé en cas de conflit, avant d’être appelé à la retenue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

 

Interviewé par la BBC, M. Hariri a déclaré: «Nous entendons à longueur de journée des menaces d’Israël, et pas seulement des menaces. Nous voyons ce qui arrive sans cesse au sol et dans notre espace aérien depuis deux mois – chaque jour des avions de guerre israéliens entrent dans l’espace aérien libanais. Cela s’accroit, et c’est réellement dangereux.»

 

Si les échanges verbaux musclés sont une habitude de la région, beaucoup craignent qu’ils arrivent actuellement à un niveau tel qu’une seconde guerre du Liban soit inévitable. Israël parie peut-être dans ce cas sur un isolement du Hezbollah dans le Sud du pays, sans soutien par l’armée libanaise. Un pari risqué, estime M. Hariri: «Je pense qu’ils parient sur les divisions au Liban s’il y a une guerre contre nous. Mais il n’y aura pas de division. Nous serons contre Israël, nous serons avec notre peuple.»

 

Face à des familles de Beyrouth le 11 février, Saad Hariri a appuyé cette position, indiquant que les menaces israéliennes sont «des violations quotidiennes de la résolution 1701 et une annonce claire des intentions d’Israël vis-à-vis du Liban.»

 

La résolution 1701 du conseil de sécurité des Nations unies avait mis fin à la guerre de l’été 2006 entre Israël et le Liban.

 

«Ce n’est pas un secret, Israël a des intentions mauvaises vis-à-vis du Liban parce qu’Israël est l’ennemi», assénait Hariri devant un auditoire qui lui était rallié.

 

D’après Barah Mikaïl, chercheur à l’IRIS, la Syrie sait que «les ennemis d’hier sont devenus les amis d’aujourd’hui, et en particulier le Premier ministre Hariri». Aujourd’hui sortie de son isolement, prise en considération dans ses relations avec Paris comme avec Washington, Damas dispose de nouveaux points d’appui contre Israël.

 

Le 12 février, des responsables syriens cités par le journal Haaretz se sont inquiétés des avantages fiscaux votés par le Parlement israélien, la Knesset, aux résidents des hauteurs du Golan, ce plateau syrien occupé par Israël depuis 1967, jugeant que c’était le contraire d’un chemin vers la paix puisque les négociations de paix entre Israël et la Syrie, en 2009, envisageaient une restitution du Golan.

 

Le numéro 2 du groupe chiite Hezbollaj Sheikh Naim Kassem, s’est dit prêt pour le combat, «même si la guerre commence demain», mais a affirmé ne pas avoir l’intention d’engager les combats: «Hezbollah sera dans une position défensive et ne lancera pas d’attaque. La même chose est vraie pour les autres : Iran, Syrie et Hamas. Israël décidera seul s’il y a une guerre dans la région ou pas».