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La Martinique, « l’île aux fleurs » – 1re partie

Écrit par C.W. Ellis
21.02.2010
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  • Paysage côtier de la Martinique(攝影: Hemera Technologies / (c) Hemera Technologies)

Dans la case de brindilles et de chaume, la sculpture en acajou d’un homme, à hauteur de genou, raconte l’histoire de cette île. Une fleur de lys marquée sur chaque épaule et une oreille manquante – punition pour évasion ou plutôt pour avoir été pris après s’être évadé. La jambe manquante, la pénalité après une seconde tentative d’évasion. Telle était la vie sous le Code noir, la loi régissant le traitement des esclaves. (Thomas Jefferson en a gardé une copie dans sa bibliothèque.)

Si l’histoire est écrite par les vainqueurs, Gilbert Larose est le gagnant. Le Martiniquais de 45 ans a passé ses 10 dernières années à créer le musée du village, «La Savane des Esclaves», à flanc de coteau en Martinique, pour raconter l’histoire que les autorités préfèreraient oublier, l’histoire de l’esclavage, et comment les esclaves qui ont fui vers la montagne ont utilisé leur intelligence et leurs connaissances traditionnelles de la nature pour survivre. Notre guide explique la pharmacopée des plantes médicinales, les terres agricoles et la routine quotidienne des esclaves en fuite.

Construit, par Gilbert, sans aide et sans l’appui du gouvernement ou de riches mécènes, La Savane des Esclaves [www.lasavanedesesclaves.fr ] attire maintenant les visiteurs de partout dans les Antilles, de l’Europe et de l’Afrique ainsi que des étudiants de la Martinique qui apprennent, enfin, l’histoire créole.

La Savane illustre bien comment la Martinique est arrivée à faire redécouvrir son histoire qui a été souvent mise aux oubliettes dans la course pour le développement économique et les revenus de l’industrie du tourisme.

  • Des vagues se brisent sur un rocher(攝影: Hemera Technologies / (c) Hemera Technologies)

Les liens reliant la Martinique à la France la distinguent des autres îles des Caraïbes. Les Martiniquais sont des citoyens français avec les mêmes droits et privilèges – et une fierté nationale– que les Parisiens. La gastronomie, la gouvernance et les infrastructures sont sur un pied d’égalité avec la France continentale, et c’est ce qui fait de la Martinique une destination de vacances populaire pour les Français.

L’aéroport international est nommé en l’honneur de l’homme dont les Martiniquais sont le plus fiers, Aimé Césaire, l’éminent poète philosophe et homme d’État maintenant décédé. Césaire a enseigné et a servi de mentor à Frantz Fanon et, comme son protégé, était un célèbre penseur sur les thèmes de la décolonisation et de la psychopathologie du colonialisme. Césaire a inspiré des mouvements de libération partout dans le monde, mais il a contribué à faire de la Martinique un département (État) de la République française plutôt qu’une nation indépendante.

La plus grande partie du développement touristique se concentre sur la région des Trois-Ilets dans le sud de l’île, autrefois, le centre de la production de sucre. C’est le berceau de l’impératrice Joséphine, et la cuisine de l’ancienne plantation (le reste a été détruit par un ouragan) a été préservée comme musée pour la plus célèbre native de la Martinique.

Six ans plus âgée que l’Empereur, Joséphine prétendait avoir perdu son certificat de naissance afin qu’il ne le sache pas. Des lettres d’amour osées de Napoléon, de la porcelaine, des bijoux et quelques pièces de son extravagante collection de 400 robes et 365 paires de chaussures sont exposés.

Mais mon chauffeur et guide m’a fait remarquer que la plupart des Martiniquais ne sont pas particulièrement fiers de Joséphine – sa statue a été décapitée peu après sa récente installation à Fort-de-France, la capitale. Joséphine avait non seulement des esclaves, mais elle a persuadé Napoléon d’abandonner son projet d’abolition de l’esclavage qu’il voulait entreprendre avant de l’épouser.

  • Une lagune en Martinique(攝影: Photos.com / (c) Photos.com)

L’héritage le plus durable de Joséphine se trouve au large. Un cercle de récifs coralliens niché entre deux îlots du côté de l’Atlantique renferme un fond blanc pour nager dans les eaux émeraude, surnommé «la Baignoire de Joséphine». Une excursion d’un jour à bord d’un voilier à 2 coques, Les Ballades du Delphis, vous y conduit ainsi qu’à l’îlet Loup Garou, une réserve de tortues de sable rose, et à l’îlet Chancel où vous pouvez marcher sur l’île et voir des iguanes de toutes les formes et de toutes les couleurs. Tout l’attirail de l’eau est fourni et un savoureux déjeuner de poissons frais est servi sans oublier l’omniprésent punch au rhum.

Vous pouvez prendre des dispositions pour qu’un bateau vous conduise sur l’île privée de l’îlet Oscar où vous pourrez avoir une escapade romantique isolée à La Maison de l’îlet Oscar, une maison coloniale du 19e siècle typique dans les plantations de l’époque, ou tout simplement opter pour un excellent repas au restaurant.

Une révolution culinaire

Les chefs de la Martinique sont aux barricades d’une révolution culinaire, fusionnant la gastronomie française, les épices parfumées créoles, des ingrédients locaux et les influences indiennes et africaines. L’élégant Hôtel Plein Soleil [www.pleinsoleil.mq ] est renommé pour son restaurant; le chef Nathanaël Ducteil a été formé par Alain Ducasse. J’ai apprécié le marlin frais parfaitement préparé avec des gnocchis aux ignames et christophines, servi sur la véranda d’une maison de style colonial français avec une vue panoramique sur l’océan et des jardins luxuriants. Le dîner à l’exclusif Relais et Château Cap Est Lagoon Resort et Spa [www.capest.com ] est tout aussi impressionnant. Une succulente entrée d’homard sur un lit d’asperges a été suivie d’un saumon grillé avec une sauce de crustacés. De nombreux hôtels proposent des forfaits culinaires où le chef emmène les invités à la cuisine pour des cours et des démonstrations interactives. En mai, la commune de Sainte-Marie célèbre la semaine gastronomique avec une fête de rue, des dîners spéciaux, des démonstrations de plats cuisinés et un concours entre les chefs utilisant une sélection des produits locaux.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.