Les travailleurs migrants protestent en vain contre les salaires impayés

Écrit par FU MING ET MI LAN – LA GRANDE EPOQUE
22.02.2010
  • Des travailleurs migrants protestent pour récupérer leur salaire impayé. (La Grande Époque)(攝影: / 大紀元)

Les festivités du printemps représentent une période pour les réunions de familles chinoises, et de nombreux travailleurs migrants en Chine veulent rentrer chez eux avec un peu d’argent à partager avec leur famille et amis. Avant le Nouvel An chinois, des vagues de protestations des ouvriers pour récupérer les salaires impayés se sont répandues dans de nombreuses régions. Une recherche sur Google à partir du  sujet (en chinois) « Demander pour les salaires impayés »,  produit 2,62 millions de hits (indice d’écoute) sur les nouvelles connexions. Cependant, en raison de la suppression de ces nouvelles en Chine, il n’y a pas de sites disponibles consacré à ce sujet.

 

Le 1er février, plus de 40 travailleurs migrants venus des provinces du Sichuan et du Shaanxi ont manifesté devant le hall du gouvernement provincial du Shaanxi, pour leurs salaires impayés et ont été arrêtés par la police. Les travailleurs portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « L’entreprise de construction Xing Yu Qun et les services du travail Jian, rendez-nous notre argent durement gagné. Nous demandons l’aide du Gouvernement ». Ils ont crié des slogans sur le chemin du hall du gouvernement de la province du Shaanxi. Les policiers les ont arrêtés en face de l’immeuble, pour leur dire de porter la question à l’attention du bureau des pétitions.

 

Ces travailleurs étaient employés au centre commercial DongMen (porte de l’Est) du quartier Beilin de la ville de Xi’an, capitale de la province du Shaanxi. Le projet était sous la responsabilité de l’entreprise de construction Xing Yu, qui en avait donné la maîtrise d’œuvre à l’entreprise Qun Jian. La construction a été achevée le 25 décembre, sans que les travailleurs reçoivent les cinq mois de salaire qui leur étaient dus. Le contremaître a disparu avec leur argent, et, pendant plus d’un mois, le gouvernement local a ignoré la question, sans trouver de solution au problème.

 

M. Chen, l’un des manifestants, a indiqué que depuis  plus d’un mois ils manifestaient mais que le gouvernement esquivait la question en les envoyant se faire balloter dans différents départements administratifs. « Le personnel du gouvernement provincial nous a renvoyés à la ville, la ville visée nous a adressé au district de Beilin, le district nous a renvoyé au Bureau du travail. Puis, le Bureau du travail nous a renvoyés aux services du travail, qui ont indiqué que ce n’était pas leur fonction...» « Dans la ville de Xi’an, de nombreux incidents de ce genre ont lieu. Je me souviens de centaines de couples venus demander de l’argent au gouvernementprovincial quand j’étais là-bas le 26 janvier ».

 

Lien causal ou pas, le chef du parti communiste du district de Beilin serait le propriétaire de la compagnie de construction  Xing Yun, ce qui fait penser aux manifestants que la difficulté à trouver une solution à leur problème n’est pas tout à fait une coïncidence. Certains travailleurs ont indiqué que, quand ils se sont adressés aux journalistes des télévisions et des journaux, la réponse qui a été obtenue est qu’un reportage ne pouvait être mené que sur invitation du département de la propagande locale.

 

Un travailleur nommé M. Gong a indiqué que les travailleurs n’ont jamais reçu de salaire autre que des chèques-repas. « La société a fourni des chèques-repas de sorte que nous soyons nourris. Toutefois, le travail est terminé maintenant, le contremaître est parti, et nous n’avons pas été payés ».

 

Le bureau provincial du travail a proposé de payer aux travailleurs 50 % de leur salaire pour résoudre le problème. Ceux-ci ont refusé : « Nous en avons discuté préalablement et aucun travailleur ne souhaite cela. Les ouvriers qualifiés gagnent 120 yuans par jour, pour les travaux mineurs ils gagnent 60 à 70 yuans. Avec 50 %, cela ne représente que 30 yuans par jour, et en déduisant les 20 yuans de frais de repas, il ne leur resterait que 10 yuans par jour. Comment pourriez-vous justifier cela ? »

 

M. Gong a indiqué que le mois dernier il a été battu par des membres du gang embauchés par la société de construction Xing Yu, quand il a questionné pour son salaire. « Le soir du 26 janvier, il y avait plus de 30 membres du gang, debout juste en face de la compagnie de construction Xing Yu. Deux travailleurs ont été battus et j’ai été l’un des deux »,  dit-il.

 

Après cela, Yu Xing a proposé de payer 80 % du salaire dû. Frustrés les travailleurs ont indiqué que, malheureusement, ils allaient probablement accepter cette proposition, sans aucune garantie qu’ils pourront effectivement recevoir ce qui leur est dû.

 

Des histoires semblables existent partout en Chine. Selon le Nanfang Daily, un total de 100 milliards de yuans (environ 120,8 millions de dollars) de salaires sont impayés en Chine. Pour cette dette, les entreprises de construction sont impliquées sept fois sur dix. En Chine, seuls 6 % des travailleurs migrants reçoivent leur salaire à temps chaque mois.