Séisme du Sichuan : un activiste condamné à cinq ans de prison

Écrit par GU YUNYIN – LA GRANDE EPOQUE
22.02.2010
  • L’écrivain et défenseur de l’environnement Tan Zuoren a été condamné à cinq ans de prison pour avoir enquêté sur les écoles u00ab tofu », ces constructions qui se sont écroulées lors du tremblement de terre de mai 2008. (Canyu.org)(攝影: / 大紀元)

L’écrivain et défenseur de l’environnement Tan Zuoren a été condamné à cinq ans de prison pour avoir enquêté sur les écoles «tofu», du nom du fromage de soja chinois : ces écoles construites sans respecter les règles de sécurité s’étaient effondrées aux premières vibrations du tremblement de terre de mai 2008.

 

Agé de 55 ans, Tan Zuoren sera, à sa sortie de prison, également privé pour trois ans de ses droits civiques, a conclu la cour de justice intermédiaire de Chengdu, qui l’a reconnu coupable « d’incitation à la perversion du pouvoir d’État ». L’avocat et la femme de M. Tan prévoient de faire appel de la condamnation. Le procès n’a duré que cinq minutes et a été interdit à la famille de M. Tan. Plus de 200 personnes soutenant l’activiste, venant de Qinghai, du Hunan ou de Pékin étaient rassemblées devant le tribunal où la police les a dispersés.

 

Avant le procès, des journalistes de Hong Kong et Taiwan qui menaient des interviews ont été bloqués par la police et leurs appareils électroniques vidés de toutes les photos et vidéos qu’ils avaient prises. Pu Zhiqiang, l’avocat de M. Tan, explique à La Grande Epoque : «Il a été arrêté pour plusieurs raisons ; la première, parce qu’il a publié un article intitulé «Témoin de la dernière beauté» qui commémorait les massacres de la place TianAnMen en 1989. Celui-ci avait été publié sur le site fireofliberty.org. Une autre raison est qu’il avait proposé une campagne de don du sang sur la place TianAnMen pour les victimes du séisme du Sichuan, et qu’il avait été interviewé par la radio Sound of Hope.» M. Pu affirme que les autorités considèrent ces activités comme déstabilisatrices, ce qui explique l’accusation de subversion.

 

Le démocrate Chen Yunfei et l’écrivain Ran Yunfei, deux soutiens proéminents à Tan Zuoren, ont été placés en résidence surveillée et interdits de se rendre au tribunal. Ran Yunfei, contacté, décrit la condamnation comme «ridicule» mais sans surprise du fait que les autorités sont «capables de tout.» Il explique en même temps «ne pouvoir en aucun cas accepter ce type de choses».

 

M. Chen explique pour sa part : «J’ai compris que ce n’est pas que les politiciens de Pékin ignorent la loi, comme je le pensais auparavant. En fait, au vu de ce procès, ils sont simplement pitoyables». Une dizaine de Hongkongais ont manifesté à HongKong devant le «bureau de liaison avec le gouvernement central», en demandant que Tan Zuoren puisse rentrer chez lui pour les célébrations du Nouvel An chinois.

 

Après le séisme du Sichuan en mai 2008, Tan Zuoren avait rassemblé des informations sur les morts d’élèves dans des écoles fragiles. Il avait préparé en février 2009 un document de synthèse dans lequel il écrivait : «Il est nécessaire de confirmer les raisons de la mort de chaque élève dans chaque école de chaque ville, de chaque canton, de chaque région». Comme beaucoup d’autres, il pense que ces morts sont dues à la corruption des autorités qui ont détourné une partie des sommes consacrées à la construction des écoles, ne laissant que les fonds nécessaires à la réalisation de constructions de seconde classe.

 

Avant le procès, l’artiste Ai Weiwei, qui prévoyait de témoigner en faveur de Tan Zuoren, aurait été agressé par la police de Chengdu. Trois autres témoins ont été interdits de témoignage.