La science se déplace en Haïti, des stations sismologiques en fond de mer

Écrit par Héloïse Roc – La Grande Epoque/CNRS
24.02.2010
  • L'Atalante est un des navires affrété par l'Ifremer et construit en 1989, il peut recevoir des instruments de mesure sismique (flûte sismique, compresseurs et canons à air comprimé) et procéder à des relevés par carottage des fonds marins. Michel Sailhan/Getty Images (攝影: / 大紀元)

Des experts de l’Université de Perdue (États-Unis), assurent que le tremblement de terre, du 12 janvier qui a frappé Haïti, est dû à la rupture d’un segment de la faille situé au dessous de la presqu’île sud. Le segment s’étale, sur environ 50 kilomètres explique les scientifiques de l’Université de Perdue. Actuellement, une équipe de géophysiciens vérifie les mouvements le long de la faille qui traverse Haïti et la République Dominicaine voisine, cette équipe mesure les changements survenus dans l'écorce terrestre après le séisme de magnitude 7.

 

Car, en effet, depuis le 12 janvier une cinquantaine de répliques sont survenus à Port-au-Prince, dont une de magnitude 5,9 et l'Institut américain d'études géologiques (USGS) estime que cette série de répliques pourrait se poursuivre pendant des mois, voire des années. Le géophysicien français, Eric Calais, étudie depuis 2003 la faille responsable du séisme en Haïti. Il avait déjà averti les autorités haïtiennes de l'accumulation dangereuse de pression, mais peu de choses avaient été faites pour renforcer les bâtiments.

 

Le navire français océanographique L'Atalante

 

Pour étudier plus en profondeur les évolutions de la faille, un laboratoire français se joint aux recherches et s’installe à bord du navire océanographique L'Atalante. Il est arrivé le 8 février à Port-au-Prince. Des stations sismologiques, fond de mer, vont s’établir aux points stratégiques des répliques car elles continuent de se perpétuer le long de la zone de rupture du dernier séisme. Les données recueillies vont aider à comprendre les mécanismes à l'origine des tremblements de terre.

 

Le laboratoire sera constitué d’équipes pluridisciplinaires de l'Ifremer, composé des divers groupes de recherche spécialisés : de l’Université de Nice, de l’Observatoire côte d'Azur, et des laboratoires océaniques de l’Université de Brest et de sismologiques de Martinique, de Guadeloupe et de l'Université Antilles Guyane.

 

Des capteurs d’enregistrement

 

Les équipes installeront 21 sismomètres de fond de mer, depuis le pont du navire L’Atalante, ils seront placés à 1000 mètres de profondeur et plus. Les capteurs doivent enregistrer en continu les mouvements du sol au large d’Haïti. Le tremblement de terre d’Haïti, est dû au mouvement de deux blocs de la croûte terrestre l'un par rapport à l'autre, ce qui est nommé la faille Enriquillo-Plantain Garden. Selon les scientifiques la zone de rupture du séisme est située près de la capitale, elle est de faible profondeur (de 10 et 13 km).

 

La capitale de Port-au-Prince est située à la limite de la séparation entre la plaque tectonique nord-américaine située au nord d’Haïti et la plaque caribéenne. Cette séparation est marquée par deux grandes failles traversant ce pays d’est en ouest. C’est la faille Enriquillo-Plantain Garden située la plus au sud, près de Port-au-Prince.