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Les aires marines protégées: une fin heureuse pour les manchots du Cap

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque
25.02.2010
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  • Les prédateurs de ces oiseaux marins continuent à patrouiller devant les colonies de manchots, la pêche est plus abondante, mais toujours aussi risquée. (Gianluigi Guercia/Getty Images)(Staff: GIANLUIGI GUERCIA / 2009 AFP)

Les manchots du Cap, une espèce endémique de l'Afrique australe, étaient en voie d'extinction. Suite à des mesures de protection, l’espèce s’est régénérée. En effet, les manchots se nourrissent exclusivement de poissons et leur déclin était imputable à une insuffisance de nourriture. Car, ils étaient, en compétition pour se nourrir avec les pêcheries industrielles qui exploitaient les derniers poissons disponibles dans cette zone. Le régime alimentaire des manchots du Cap, est composé de 42% de poissons et plus particulièrement de sardines et d’anchois. Et, bien que depuis 1975, le manchot du Cap était protégé par la Convention de Washington, et figurait sur la liste rouge de l’Union pour la Conservation de la Nature, il avait perdu 60% de sa population mondiale entre 2001 et 2009.

La gestion des pêcheries a limité la pêche

Devant cette situation, en accord avec les chercheurs et les industries de la pêche sud africaines, l'agence gouvernementale responsable de la gestion des pêcheries a limité la pêche, en janvier 2009. Ainsi, l’interdiction a été faite sur une zone d'océan de 20 km de rayon autour de la plus grande colonie de manchots du Cap. Cependant, la pêche est restée ouverte dans la même baie autour d'une plus petite colonie de manchots, ainsi les chercheurs peuvent continuer à comparer les comportements alimentaires des deux groupes. Cette prise de position s’est faite avec la volonté du peuple d’Afrique du Sud, surtout avec celle des pêcheurs. C’est aussi une prise de conscience collective, car les manchots constituent une véritable ressource touristique, et économique : ils sont un objectif de voyage.

Des GPS sur le dos des manchots

Les chercheurs ont étudié le comportement alimentaire des manchots à l’aide de GPS fixé au bas du dos des oiseaux. 91 oiseaux sur les deux colonies ont été équipés d'enregistreurs GPS, l’étude s’est faite avant et après la fermeture de la pêche. C’est ainsi qu’en 2008, les manchots se nourrissaient à plus de 20 km de leur habitat, et ils parcouraient à la nage plus de 150 km en deux jours. Tandis qu’en 2009, après l’arrêt de la pêche, 70% des immersions étaient effectuées à moins de 20 km et ceci dans la zone protégée. Donc, la protection marine a réduit la fatigue journalière de nourrissage des manchots de 40% et elle a limité leur temps de recherche alimentaire de 30%. Ces appareils ont enregistré la latitude et la longitude à chaque minute, ainsi que la profondeur des plongeons à chaque seconde. Ces données ont permis de calculer l'effort de recherche alimentaire de chaque oiseau. Cette étude a été publiée le 10 février 2010 sur le site de la revue Biology Letters.

Une solution pour la restauration des espèces

Cette expérience démontre les bienfaits d’une aire marine protégée, pour la conservation d’une espèce en voie de disparition, elle facilite la restauration des écosystèmes marins. Elle démontre aussi l’aspect négatif de la pêche industrielle.

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