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Le cinéma au secours de l'environnement

Écrit par ALAIN PEN – LA GRANDE EPOQUE
25.02.2010
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  • FRANCE, Paris : Le photographe français Yann Arthus-Bertrand le 5 juin 2009 à la première de son film Home. AFP PHOTO MEHDI FEDOUACH(STF: MEHDI FEDOUACH / ImageForum)

L'environnement ne dépend pas de l'économie de marché

Le film écologique n'abandonne pas son influence aux autres cinématographies. Il montre sa puissance sur les esprits. Ne nous trompons pas, les mises en garde successives des scientifiques, des hommes politiques, des philosophes n'ont servi qu'à ajouter foi à un discours inquiétant basé sur l'économie de marché. Les décideurs émettent un jugement peu sévère sur ce qui est pourtant fondamental, et misent sur l'avenir de nos enfants, sur la vie.

 

Faut-il appeler Superman pour arrêter les émissions de gaz carbonique ?

 

Un seul discours est reconnu : développer la production mondiale pour améliorer la vie de l'homme. La chasse au mieux-être se fait aux dépens de la nature : les gaz des aérosols sont néfastes, les mousses à raser utilisent des « bombes » pour faire exploser l'environnement et sont de nature à raccourcir la vie de la Terre. Comme la planète Krypton, sans le contre pouvoir exceptionnel de Superman (Richard Donner, 1978) elle risque un jour d'exploser sous le poids des contraintes, des ordures, des odeurs. Massacrées, empoisonnées, la faune et la flore sous-marine disparaîtront sans autre forme de procès.

 

L'intérêt personnel ou collectif ?

 

Les écologistes tentent par tous les moyens de responsabiliser les décideurs. Quelques scientifiques soucieux de faire parler d'eux comme Claude Allègre n'ont pas hésité à maintenir que l'homme n'avait pas de responsabilité dans le changement brusque du climat. Il est contredit par les plus grands climatologues et historiens spécialistes de l'évolution de la Terre qui affirment que la propagation du gaz carbonique, suite à une utilisation anormale des sources d'énergie, crée des dommages considérables à l'équilibre naturel de la terre.

 

Les tribus primitives sont « civilisées » – La Forêt d'émeraude (The Emerald Forest) (1985) de John Boorman – les animaux exterminés, les régions transformées par souci de rentabilité immédiate sans penser au long terme, les langues sont uniformisées, tout cela était-il indispensable à la survie de l'homme et de sa planète ? Dans The Last Wave (La Dernière vague) (1977), la survie d’une catégorie d’hommes est clairement évoquée. Les aborigènes pourront-ils encore se mouvoir dans une forêt qui leur donnait tout ? Dans Witness : Témoin sous surveillance (1985) de Peter Weir, c’est de la survie de communautés différentes dont il est question. Le mode de vie des Amish,  communauté religieuse d’origine alsacienne, est menacé par la vie moderne et la technologie.

 

Après le massacre des mammifères, maintenant les fonds marins : les animaux des fonds des mers sont massacrés, la faune, la flore, la richesse inestimable de notre univers ont parfois définitivement disparu au profit de la pollution, conséquente de la production industrielle. Deux films traitent de ces questions : Avatar (2009) de James Cameron et Océans (2009) de Jacques Cluzaud et Jacques Perrin.

 

La science-fiction au secours de la nature humaine

 

Avatar (2009) décrit clairement comment la puissance industrielle et guerrière américaine – ou d'armées de pays conquérants – peu soucieuse dans le film du respect de la vie, se livre à la destruction pure et simple de la nature et de la civilisation. La réflexion est laissée en jachère, sans espoir d'en faire un jour un jardin à la française. La certitude du bon droit de l'armée et de sa puissance prône sur les mauvais sujets, non conformes à la vision standard de l'être humain unique lorsqu'il s'agit de rentabilité. La nature prendra-t-elle le dessus ? Rien n'est sûr.

 

Soleil vert de Richard Fleischer racontait déjà, en 1973, l'histoire de la Terre dont la flore et la faune sont détruites sous l'influence d'une lumière jaune, le soleil vert, produit de synthèse qui permet à l'homme de survivre. De quoi cet aliment est-il fabriqué ? De l'être humain en fin de vie.

 

Avatar, contre l'étroitesse d'esprit du pouvoir militaire

 

Avatar bat  tous les records d'entrée. C'est un phénomène étant donné sa qualité et  les thèmes que le film développe. Il a déjà fait des millions d'entrées. En 3D, Avatar, sur le plan esthétique est unique par son inventivité technique. Il fait suite à la réflexion commencée avec 2001 L'odyssée de l'espace (2001: A space odyssey) (1968) de Stanley Kubrick, très en avance sur son temps et loin, encore aujourd'hui, d'être dépassée sur tous les plans esthétique, philosophique, spirituel, voire intellectuel.

 

Cette œuvre est à inscrire dans les œuvres cinématographiques indélébiles du XXe siècle. Nombre d'autres films ont pris pour départ 2001, L'odyssée de l'espace. Silent Running (1971), film magnifique de Douglas Trumbull réalisé par le responsable des effets spéciaux de 2001, découle directement du film de Kubrick. Le thème est très actuel, soulignant l'avance incontestable du film de science-fiction sur les événements : un botaniste cosmonaute lutte avec acharnement pour sauver les dernières espèces de plantes qui poussent encore sur Terre. Il envoie dans l'espace un véritable jardin – tel l'arche de Noé – et tente de sauver des eaux, de la cupidité et de l'inconscience, les richesses qui permettent à l'homme de survivre.

 

De la fiction au documentaire avec Jacques Perrin

 

Océans (2009) reprend toutes les idées sur la disparition de la faune et de la flore des films précédemment sortis en salle, exposant les beautés, souvent abstraites pour le public, que seuls les spécialistes peuvent connaître. Jacques Perrin, le producteur et le co-réalisateur du film, fait preuve de conscience philosophique en nous livrant cette belle entreprise.

 

De la musique issue de notre environnement à la musique tout court, il n'y a qu’un pas. Il faut faire preuve de sens artistique, et humain, pour saisir le sensible de notre environnement et celui de notre intériorité, lié à l'histoire et à notre vécu. Jacques Perrin connaissait Le monde du silence (1956) de Jacques-Yves Cousteau, coréalisé par Louis Malle. La même année, le film obtient la Palme d'or au festival de Cannes, montrant la préoccupation du milieu de l'art pour les risques que la terre engendre au contact de la modernité non réfléchie. Quelques années plus tard, le commandant Cousteau réitère son expérience en réalisant seul Le monde sans soleil (1964). Le film sur la vie sous-marine est déclaré meilleur documentaire de l'année. Les Américains lui décernent d’ailleurs un prix et le citent en exemple.

 

La mer pour remonter le temps

 

Déjà dans son roman Vingt mille lieues sous les mers, Jules Vernes s’intéresse à la nature, exaltant tous les bienfaits à sauvegarder absolument. Le film Vingt mille lieux sous les mers (1954) de Richard Fleischer sort aux Etats-Unis en décembre 1954. En France, les spectateurs, impatients, devront attendre jusqu'en octobre 1955 pour le voir. La machine à explorer le temps (1960) de George Pal, est un excellent film dans lequel Rod Taylor joue le rôle de l'écrivain Herbert George Wells. Il franchit le XXe siècle tout au long d’une histoire d'amour merveilleuse dans des temps reculés où le temps s'est écrasé sous le poids de l'histoire et des fausses rumeurs de guerre. Le rousseauisme s'est dégradé. Il prend pour proie l'homme abandonnant ainsi les fruits de la nature servant à le nourrir. L'homme devient une bête qui se nourrit des plus faibles. N'y aurait-il pas dans ce film un clin d'œil sur la situation présente en 2010 dont il faudrait se préoccuper immédiatement et individuellement abandonnant l'égoïsme facile pour l'humanisme total ?

 

Faut-il se battre contre des moulins pour retrouver la raison ?

 

Arthus-Bertrand, journaliste, avait réalisé La Terre vue du ciel, un film constitué de photos faisant l'éloge de la Terre. Conscient avec ce premier film de l'utilité de donner de belles images pour faire prendre conscience de la planète sur laquelle nous vivons, il réalise pour France 2 une série de documentaires diffusés en 2006-2007 vus du ciel. Yann Arthus-Bertrand décide de faire de son prochain film une vocation. Il collabore avec Luc Besson pour créer une production qui serait vue par tous. Pour cela, il investit sans souci de retour sur ses investissements. Il diffuse Home (2009) à la télévision et sur internet gratuitement. Parallèlement, il édite des DVD très bon marché destinés au cercle familial. Il entreprend un véritable travail de militant de la défense de la Terre, demandant à chaque citoyen, selon ses moyens, de la respecter. Une fiction qui demande à tout un chacun de ne pas faire d'histoire pour suivre une dernière intrigue, le sauvetage de la Terre par tous sans passer par le cinéma.

 

Dans La Mouche (1986), David Cronenberg décrit le processus de l'ultra-modernisme qui mène l'homme vers sa destruction pure et simple en passant par le fantastique. Avec une parcelle de science-fiction, le réalisateur effectue une réflexion sur la consommation de surplus qui mène vers la perte de la raison.

 

  • La princesse et la grenouille (The Princess and the Frog) réalisé par Ron Clements et John Musker (2009). Un Walt Disney comme à l’ancienne… pour petits et grands(攝影: / 大紀元)

La princesse et la grenouille (2008) de Ron Cléments et de John Musker est un dessin animé magnifique. La musique est très bien choisie, les couleurs sont fastueuses, l’intrigue est belle et inventive. Un vrai chef-d'œuvre, un film à ne pas manquer pour éviter de passer à côté d'un joli moment de plaisir. L'histoire est simple. C'est son traitement qui amène toute cette inventivité au film et donc son intérêt. A la Nouvelle Orléans, une jeune fille afro-américaine désire prendre son indépendance en ouvrant un restaurant où elle ferait ses spécialités conçues depuis son enfance. Un beau prince oisif, comme le stipulent nombre de contes, est transformé en grenouille par un sorcier qui cherche à lui dérober sa fortune.

 

Du conte de fée au film noir

 

Dans la réalité, un couple accompagne leur petite fille de trois ans à UGC Cité Ciné pour voir précisément le film qui tient à cœur à leur enfant. L'un des employés remarque que la petite fille ne devrait pas pouvoir regarder ce film à cause de ses oreilles sensibles et de la puissance des images diffusées. Il en parle aux parents qui n'accordent qu'une importance relative aux propos de l'employé qui prévient la police pour faire sortir les parents et leur fille indésirable. Il a fallu une escouade de police pour faire sortir ces parents indignes qui font déjà visionner à leur enfant des histoires de grenouilles et de princes, tout de même !

 

Apparemment la force de loi, dit-on, est plus décisive que l'opinion des parents sur leur enfant, et sur l'art du cinéma. Je ne savais pas les autorités si pertinentes en matière de cinéma. Bravo donc pour ce geste écologique qui protège aussi les petites filles de trois ans turbulentes à souhait lorsqu'elles désirent mettre la pagaille dans un cinéma, car la projection a été interrompue pour faire sortir les indésirables personnages férus de grenouilles. L'écologie cinématographique peut être à ce prix.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.