Écrit par Bruce Sallan

Une des nombreuses choses que nous essayons d'enseigner à nos enfants est comment prendre une bonne décision. Parfois nous avons-nous-même un problème pour prendre de bonnes décisions, soit parce que nous ne savons pas quoi choisir, soit parce que nous laissons nos émotions influencer nos choix. J'ai constaté que c'était vrai quand j’ai eu une discussion avec mon fils ainé et que j’ai dû argumenter au sujet d’un choix important qu'il devait faire.

 

Le sujet de la discussion était que malgré sa promesse de venir skier avec moi pendant les vacances d'hiver, il préférait, au dernier moment, rester à la maison avec ses amis (et sa petite amie). Je me suis mis en colère. Il a pris cette décision alors que nous étions supposés partir ensemble, me laissant en plan avec peu de temps pour prendre d’autres dispositions. Ma femme et mon autre fils avaient déjà prévu un voyage très spécial au Japon et à Hong-Kong.

Ainsi, en tant que parent responsable que je suis toujours, j'ai boudé comme un enfant, j'ai hurlé et grondé. Mais la vérité est qu’il n’a jamais eu vraiment envie de venir avec moi, la seule chose qui lui plaisait dans ce séjour était le ski (ou le snowboard dans son cas). Il a eu peur de me le dire. Une fois surmonté mon malaise initial déclenché par ce rejet en faveur de ses amis et sa petite amie (il a 16 ans, avec qui pensez-vous qu'il préfère traîner ?), nous avons discuté de la meilleure façon de gérer cette situation.

Le résultat est que d’une part, il n’aurait pas dû attendre la dernière minute pour me le dire par crainte de me décevoir et par peur de ma réaction. De plus, il doit être : « un homme courageux » et dire la vérité sans retard. D’autre part, j’aurais dû être plus à l’écoute quand il hésitait à venir et ne pas le rallier à une décision qui était finalement la mienne.

En fin de compte, cette mise au point fut excellente et nous avons appris tous les deux une bonne leçon sur la façon de mieux interagir. Franchement, dans ce cas particulier, j’aurais dû être plus réfléchi, au lieu de manifester ma déception avec une réaction aussi exagérée et un comportement quelque peu puéril. Alors que lui avait mis ses vrais sentiments sur la table, il a donné des arguments raisonnables pour défendre sa position. À l’avenir nous traiterons mieux une situation semblable.

Selon moi la situation la plus intéressante est arrivée plus tard quand Will est entré en conflit avec le groupe de rock 'n' roll qu'il avait récemment rejoint. De nouveau, j'ai apporté mon expérience, bonne et mauvaise dans la discussion. Mais, dans ce cas, nous avions une conversation vraiment adulte, sans aucune rancœur et j'ai choisi de lui permettre de prendre seul sa décision. Je me rends compte que par le passé, j'ai  manipulé mes enfants en leur faisant faire ce que je voulais qu'ils fassent sans tenir compte de ce qu’ils souhaitaient vraiment faire. Le séjour au ski était un exemple parfait. Je suis heureux de le dire, cette expérience m’en a appris assez pour que je ne répète pas le même genre d’erreur en voulant, par exemple, aider mon fils à résoudre ce conflit avec ce groupe.

J'étais capable de donner mon avis, mais d'une façon totalement neutre. Finalement, il a souhaité partager sa réflexion et c’est ce que nous avons fait. J'ai gardé mes jugements pour moi et il a, en fin de compte, préféré quitter le groupe. Sa préoccupation principale était de ne pas perdre l’amitié du chef du groupe. Sur ce point, j'étais capable de lui conseiller de justifier les raisons qu'il avait de quitter le groupe. La vérité aurait sans aucun doute été blessante. Il a bien voulu m’écouter. Après quelques frictions, ils sont restés de bons amis.

Franchement, bien trop souvent dans ma vie d’adulte, je n’ai pas su traiter des situations semblables et ne parlons pas de quand j'avais son âge. Ainsi, je reviens à mon affirmation du départ : nous avons tendance à apporter nos propres modèles et nos propres expériences quand nous éduquons nos enfants, mais parfois, cela n’est pas le meilleur conseil. Je suis si heureux de lui avoir laissé choisir lui-même et si reconnaissant de voir qu'il était assez à l'aise pour m'impliquer dans son expérience.

Il y a d'autres moment où nous, en tant que parents, n’avons aucun doute quant à la décision juste à prendre et à la direction que nos enfants doivent suivre, particulièrement dans leur adolescence où ils s’affirment et recherchent leur indépendance. Si cette indépendance implique boire, se droguer ou d'autres comportements insociables, ils doivent trouver une réponse éminemment sensée et immédiate de la part des parents. Cela signifie qu'ils peuvent être fous comme nous. Cela signifie que nous pouvons les punir. Et alors ? C’est notre travail, comme je l'ai écrit auparavant – il vaut mieux être le meilleur parent que nous pouvons être, plutôt que leur copain.

Mon fils m'a donné une bonne leçon avec son argumentation cependant je sais que j'ai été de bon conseil dans l’autre situation. Chaque situation mérite d’être considérée différemment. En tant qu’adultes supposés, nous devons être réfléchis.

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