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L’immigration choisie, version australienne

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque
27.02.2010
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  • Dure vie pour les apprenties coiffeuses en Australie. (JOHN MACDOUGALL/AFP/Getty Images)(Staff: JOHN MACDOUGALL / 2009 AFP)

Le ministre de l’Immigration australien, Chris Evans, a annoncé le 8 février de nouvelles mesures pour favoriser l’immigration de travailleurs qualifiés, et critiqué la tendance des candidats au séjour à s’inscrire à des formations quelconques dans le seul but d’être régularisés.

M. Evans a donc indiqué que l’Australie abolirait la liste des 106 aptitudes utilisée pour évaluer les capacités d’intégration des immigrés, et repenserait l’ensemble des tests d’entrée.

Les nouveaux critères d’admission favoriseront l’arrivée de travailleurs dans le domaine de la santé ainsi que les profils techniques et la main-d’œuvre pour l’industrie minière. Cette dernière, et en particulier ses géants nationaux BHP Billiton et Rio Tinto, ont besoin de dizaines de milliers d’ouvriers supplémentaires.

Marius Kloppers, président directeur général du numéro un mondial du secteur, explique au Sydney Morning Herald: «Franchement ces manques de compétences, en particulier dans l’Ouest australien et pour certains domaines techniques, sont arrivés plus rapidement que nous ne l’anticipions».

L’industrie minière australienne, fortement sollicitée par la demande chinoise en matières premières, applaudit elle aussi à deux mains cette réévaluation. «Nous avons besoin de gens pour travailler maintenant, et la demande ne fera que croître avec le lancement de ces projets», dit Steve Knott, de l’Australian Mines and Metals Association, cité par la BBC.

«Nous avions des dizaines de milliers d’élèves étudiant la cuisine, la comptabilité, la coiffure parce que c’était sur la liste de ce qui pouvait leur permettre d’accéder au statut de résident permanent», a pour sa part expliqué M. Evans sur les ondes de la radio australienne.

Citée par le Sydney Morning Herald, Carolina Schwinden, porte-parole de l’association Almost Australian, dénonce le changement des conditions d’admission, qui est pour elle une injustice faite aux personnes ayant rejoint l’Australie sur la base de celles-ci. Elle explique être arrivée du Brésil après ses études et avoir dépensé plus de 20.000 dollars, deux années d’études de coiffure et 900 heures de travaux d’intérêts généraux pour obtenir un permis de séjour. «Dévastée» par l’annonce de Chris Evans, elle croit que  «plus rien n’est possible maintenant».

Des milliers de dossiers à la poubelle

Après avoir fini leurs études dans des institutions privées de formation professionnelle, pour les métiers de la coiffure et de la restauration en général, de nombreux étudiants étrangers d’Asie du Sud-Est demandent une autorisation de séjour permanent aux autorités australiennes. Le Gouvernement fait donc face à un flux continu « d’étudiants » dont le but premier est de s’installer sous des cieux plus propices. En 2009, ils étaient 170.000 à avoir demandé une autorisation de séjour comme «travailleurs qualifiés», à comparer au maximum annuel de 108.000 fixé par le Gouvernement, a précisé M. Evans.

Le Korea Times affirmait le 9 février que 800 ressortissants coréens allaient subir les conséquences directes de l’annonce, alors que le Times of India rappelle qu’un tiers des demandes de visas d’études sont déjà refusées par l’Australie aux ressortissants indiens.

M. Evans a de plus indiqué que tous les dossiers de demande de séjour sous critère «basse qualification» déposés avant le 1er septembre 2007 (à une époque où les exigences de maîtrise de l’anglais et de qualifications professionnelles étaient moindres) allaient être purement et simplement éliminés, et les demandeurs remboursés des frais de dépôt.

D’après le bureau australien des statistiques, 4,4 millions de personnes en Australie ne sont pas nées sur le continent.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.