Écrit par C.W. Ellis

Alors que le tourisme a remplacé les champs de canne à sucre et les plantations de bananes du Sud, le parc régional de la Martinique domine le Nord, préservant la forêt tropicale, les villages et les côtes – pour la plus grande partie – comme ils étaient il y a 50 ans.

La route panoramique du Nord depuis Fort-de-France vous conduit vers les pitons du Carbet sur la route sinueuse de Balata, construite dans les années 1830. Près du sommet, les 3000 espèces de plantes tropicales, de fleurs et d’arbres du jardin botanique Balata parfument l’air et submergent les sens. L’horticulteur Jean-Philippe Thoze a initialement introduit dans le jardin de la flore de partout dans le monde et a consacré 20 ans à la collecte et à l’aménagement paysager. Les bégonias, les orchidées, les baquois, les anthuriums rouges et blancs, les fleurs de lotus et les nénuphars poussent et vivent plus longtemps dans cette région florissante, arrosée par 915 centimètres (plus de 9 mètres) de pluie annuellement.

Le gouvernement fait des efforts constants pour préserver l’unique biodiversité de la Martinique. Financée à 51 % par l’Union européenne, la Maison de la Nature dans le Parc naturel régional de la Martinique sert de centre éducatif pour aider les producteurs avec la production et la commercialisation des aliments non modifiés génétiquement, et aider la nouvelle génération à redécouvrir les jeux en plein air. «Ce n’est pas seulement la médecine et les denrées alimentaires traditionnelles qui sont en train de disparaître», a dit le porte-parole du centre. «C’est une identification et une relation avec la nature elle-même.»

La route Balata descend de la forêt tropicale vers un paysage alpin. La brise fraîche souffle dans le village endormi de Morne-Rouge et le massif de la Montagne Pelée enveloppé de nuages menaçants se dresse au-dessus des pâturages.

Saint-Pierre, la plus grande ville du Nord, était une capitale cosmopolite prospère de la Martinique jusqu’au 8 mai 1902, quand la Montagne Pelée a fait une éruption, incinérant, en trois minutes, la totalité de ses 30 000 habitants sauf un. Celle qu’on surnommait autrefois le «Paris des Antilles» est devenue le «Pompéi des Caraïbes». Elle a été reconstruite en 1922, il y a eu peu de rénovation depuis.

En une journée, les randonneurs peuvent monter au sommet de la Montagne Pelée mais, pour les autres, le point culminant sera le déjeuner à proximité du sommet à l’Auberge de la Montagne Pelée [www.aubergedelamontagnepelee.com] qui offre une vue spectaculaire et une excellente cuisine. De la pieuvre avec une sauce verte, un gratin de langouste, un vivaneau rouge dans une sauce aux fruits de la passion et du plantain rouge fouetté ont été servis sur la table pendant que je regardais par la fenêtre pour repérer le sommet de la Montagne Pelée derrière la brume. (Il ne s’est jamais montré.)

Au sud de Saint-Pierre, la route à deux voies se resserre le long de la côte, coincée entre les falaises et une étroite bande de plage de sable noir. Gauguin a passé du temps dans le premier village Carbet, et vous devriez en faire autant, uniquement pour les incomparables glaces Ziouka. Claude Ziouka crée une extraordinaire crème glacée aux saveurs diverses telles que fruits de la passion-vanille, oseille, litchi, banane et rhum, manioc, maïs et gingembre-cannelle, ma préférée. Cachée juste à côté de la rue principale, la place a été prise d’assaut par les habitants et les vacanciers jusqu’à la fermeture.

Département d’outre-mer français où le créole est roi et où de sympathiques habitants d’origine africaine, française, asiatique et du Moyen-Orient ont pour credo la joie de vivre, l’île aux fleurs développe une culture dynamique avec un cachet unique.

Pour s’y rendre

American Airlines fait la liaison entre San Juan et la Martinique quotidiennement.

Air France opère un vol quotidien de Miami.

Air Jamaica et Carribbean Airlines offrent des vols de New York à Antigua et la Barbade. Liat fait la liaison entre la Martinique et chacune de ces deux îles.

Il y a des vols directs de Montréal à Fort-de-France.

Guide touristique

André [Andre.lahoussaye@orange.fr] parle très bien le français et l'anglais et il connaît tout et tous les gens que vous devriez connaître en Martinique – un excellent guide.

Hébergement

L’hébergement va des petites auberges appelées en créole relais, aux maisons de plantation restaurées et centres de villégiature haut de gamme.

L’hôtel Bakoua [www.hotelissima.com/hotel-bakoua-martinique], dans la région des Trois-Ilets, possède des jardins tropicaux, un restaurant gastronomique, une piscine, un ameublement en rotin et teck de style plantation et des chambres avec terrasse privée donnant sur une plage bordée de palmiers, avec une vue panoramique sur la baie de Fort-de-France.

La boutique de l’hôtel Villa Saint-Pierre [www.hotel-villastpierre.com], dans le centre de Saint-Pierre, est gérée par son propriétaire, un chef français, qui traite les clients comme sa famille.

Pour information sur votre voyage en Martinique, visitez : www.martinique.org.

C.W. Ellis est un journaliste indépendant basé aux États-Unis. Ses voyages l’ont amené à couvrir l’écotourisme en Amérique latine, les pèlerinages avec les icônes des droits civils dans le Sud américain, les racines du blues du Mississippi et la médecine alternative en Europe et au Japon.

Collaboration spéciale