Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Pékin commence à censurer les messages texte

Écrit par Gu Yunyin La Grande Époque
03.02.2010
| A-/A+
  • China Mobile, l’opérateur en télécommunications de Shanghai, a annoncé qu'il censure désormais les messages texte et les transfère à la police. Philippe Lopez/AFP/Getty Images (Staff: PHILIPPE LOPEZ / 2010 AFP)

 

China Mobile, le plus grand opérateur de téléphonie cellulaire en Chine, a récemment déclaré qu'il allait censurer les messages texte, à partir d'une liste de mots clés fournie par les agences de sécurité publique. Un compte d’abonné pourra ainsi être désactivé si le contenu d'un message est jugé «indécent» ou «d’expression sexuelle». Défenseurs des droits de la personne et avocats affirment que cette pratique est illégale et n’est qu'un prétexte pour les autorités chinoises d'élargir le champ d'application de la censure.

 

Selon les informations du journal hongkongais Apple Daily, les comptes de messagerie de plus de 70 000 téléphones ont été désactivés à Shanghai. Un employé de la China Mobile à Shanghai a indiqué à La Grande Époque que certains utilisateurs dont le service SMS avait été désactivé sont venus à la société pour qu'il soit réactivé.

 

L'entreprise a émis une directive interne sur le traitement de ces demandes : «La personne doit se présenter aux agences de sécurité publique afin de vérifier le contenu du message en question», selon un article paru le 16 janvier dans le Shanghai Youth Daily.

 

M. Chen Shuwei, un militant des droits de l'homme connaissant bien le domaine des télécommunications, a déclaré à La Grande Époque que «d'après les lois chinoises, une société de téléphonie mobile n'a pas le droit de contrôler le contenu des messages texte. Les agences de sécurité publique elles-mêmes ne peuvent suivre ces messages, à moins qu'il soit prouvé que l'utilisateur ait violé la loi».

 

Hu Yiming, un écrivain de la province de Hubei qui publie fréquemment sur Internet, estime, comme bien d'autres, que la vraie raison de la censure des autorités est de filtrer des informations politiquement sensibles.

 

Xie Yanyi, procureur à Pékin, a déclaré à La Grande Époque: «Quel que soit l’objectif avancé, le processus doit suivre la loi et être approuvé par la population. Cela devrait être soumis au Parlement et débattu avec les citoyens. Quelle est la définition des messages d’expression sexuelle? Quels sites web sont considérés comme pornographiques? Quel type de contenu doit être contrôlé? Cette censure est une violation du droit d'utilisation de votre téléphone.»

 

Wan Dongfeng, un ingénieur de Pékin, renchérit : «Il est très clair que la restriction sur les messages d’expression sexuelle n’a été qu’un prétexte. Le véritable objectif des autorités est de contrôler entièrement les communications par Internet et par téléphone portable en Chine.»

 

«Nous avons pris l'habitude de nous sentir désolés pour les Nord-Coréens. Maintenant, la Chine est à l'école de la Corée du Nord, et la dépasse même!», a-t-il ajouté.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.